Traduit de l’anglais. Texte de Mike Rose publié dans le Calgary Herald le 20 mars 2023.

Le Canada dispose d’une occasion unique de réduire les émissions mondiales, de renforcer significativement notre économie et de contribuer à la prospérité croissante des Premières nations. C’est un tour du chapeau si nous choisissons d’entrer dans le jeu, et ce jeu, c’est le GNL. Le Canada devrait être un leader mondial dans le transport de son gaz naturel à faible émission via le GNL vers les pays du monde qui en ont besoin. Nos alliés le réclament, et nous disposons de tous les éléments nécessaires pour permettre à notre pays de remporter ce jeu difficile mais gratifiant.

Le gaz naturel est le combustible le plus dense en masse de tous les combustibles fossiles et celui qui génère le moins d’émissions lorsqu’il est enflammé ; il se situe en quelque sorte au sommet de l’échelle de l’évolution des combustibles fossiles. Pour mémoire, une molécule de méthane contient trois fois plus d’énergie qu’une molécule d’hydrogène. En général, du point de vue de l’approvisionnement en énergie, nous devrions migrer vers des sources d’énergie plus denses, moins coûteuses et moins polluantes. Le gaz naturel libère certainement du carbone lorsqu’il est brûlé, il n’est pas parfait, mais c’est en fait le cas de tous les composants actuels de la pile énergétique mondiale. Qu’il s’agisse des énergies renouvelables, du nucléaire ou des combustibles fossiles, chaque source d’énergie présente des caractéristiques positives et négatives, qu’il s’agisse des émissions de carbone, du coût par unité d’énergie ou de l’élimination des déchets en bout de ligne.

Le fondement de notre civilisation moderne repose sur une énergie abondante et peu coûteuse. La chaîne énergétique mondiale continue de se transformer d’une source à l’autre dans le but d’améliorer systématiquement l’efficacité, l’économie et le profil d’émission afin de fournir de l’énergie à la population croissante de notre planète. Une partie de cette transformation est une « transition » vers le gaz naturel qui s’accélère et qui est envisagée pour les prochaines décennies. Quelles que soient les prévisions ou les perspectives utilisées, la consommation de gaz naturel augmentera considérablement, pour atteindre 35 à 40 % de l’ensemble des sources d’énergie d’ici 10 ans. Le monde n’est donc certainement pas en train d’abandonner le gaz naturel, bien au contraire.

Le Canada est actuellement le quatrième producteur mondial de gaz naturel et nous avons la chance de disposer de réserves de gaz parmi les plus importantes de la planète. Nous disposons d’une industrie gazière bien établie, avec une vaste infrastructure de traitement du gaz naturel et de transport à l’échelle du pays déjà construite et en place. Un autre avantage est que nous avons des réserves relativement peu coûteuses à développer, les principales zones de ressources gazières ne sont pas particulièrement profondes, et elles ont tendance à être forées et complétées rapidement et facilement. […]

[…]

La victoire de l’industrie canadienne du GNL est tout aussi convaincante du point de vue des performances environnementales et de la réduction des émissions. Chaque milliard de pieds cubes par jour de GNL réduira les émissions de carbone d’environ 15 tonnes par an s’il est utilisé pour remplacer le charbon dans la production d’électricité dans le pays. Le même projet de 4 milliards de pieds cubes par jour que nous envisagions réduirait de 25 % les émissions annuelles de l’ensemble de l’industrie pétrolière et gazière canadienne. Si nous décidons de porter notre production de gaz naturel liquéfié à 10 milliards de pieds cubes par jour, le Canada aura l’occasion de devenir le leader mondial en matière de réduction des émissions.

Il s’agit là d’une véritable réduction nette pour le monde entier. L’atmosphère n’ayant pas de frontières, le remplacement du charbon par le gaz en Chine ou en Inde représente une véritable réduction de 60 MT/an pour le monde entier. Deuxièmement, notre industrie gazière canadienne produit en moyenne le gaz naturel le moins polluant au monde, et notre industrie de pointe en matière de technologies propres nous permet de devenir plus propres, plus rapidement que n’importe qui d’autre. Le gaz sera fourni aux pays qui le demandent, à savoir la Chine, l’Inde et maintenant l’Europe, que les molécules de méthane canadiennes soient présentes ou non. Dans ce cas, l’atmosphère mondiale est perdante puisque le gaz proviendra de pays producteurs dont le profil d’émissions est plus élevé.

Le dernier but de notre tour du chapeau est la possibilité d’améliorer la prospérité des Premières nations. La majorité des Premières nations de l’Ouest canadien sont très favorables à l’exploitation du pétrole et du gaz, car elles y voient une possibilité d’emploi à long terme et de qualité, ainsi qu’un niveau de vie durablement plus élevé. Qu’il s’agisse de compagnies de services appartenant à des autochtones, d’un secteur commercial de remise en état en pleine expansion, d’emplois directs avec les producteurs ou de placements financiers dans des projets de gazoducs, les possibilités économiques des Premières nations sont innombrables si nous devenons un acteur majeur du GNL au niveau mondial. Nous devons veiller à ce que cette opportunité ne soit pas perdue.

Nous disposons donc des ressources, des personnes, de la technologie, de l’infrastructure, du secteur des services nécessaires et de la stabilité politique pour saisir la formidable opportunité que représente le GNL. La sécurité énergétique devenant une priorité de plus en plus importante, nos alliés nous demandent maintenant de développer cette ressource de classe mondiale. Entrons dans le jeu, faisons un tour du chapeau et remportons tout!

Pour lire le texte dans sa version originale.

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