Peu d’aspect de nos vies ont été épargnés par la pandémie de Covid-19. Avec le recul, il nous est désormais possible de dresser un bilan de ces années d’urgence qui ont engendré toute une gamme de nouveau développement politiques et sociaux. S’il est devenu courant de parler d’un « nouveau normal », il est essentiel de voir en quoi celui-ci se distingue de la normalité pré-pandémique.
C’est un exercice auquel s’est adonné Jeffrey A. Tucker, fondateur et président du Brownstone Institute et chroniqueur économique senior du journal The Epoch Times. Il expose ici 10 nouvelles réalités politico-sociales qui se démarquent au sortir de la pandémie et seront déterminantes pour les années à venir.
À noter : Il écrit dans une perspective américaine, les mentions de différentes mesures sanitaires ou d’administrations étatiques seront donc américaines, mais de bons parallèles peuvent être faits avec la situation québécoise. Il se permet en outre des déclarations et des analyses pour le moins audacieuses et qui n’engage que lui ; il relèvera donc au lecteur de décider par lui-même s’il est d’accord ou non, mais dans l’ensemble, nous avons jugé ces 20 enjeux politiques assez légitimes pour vous les traduire et les soumettre à votre réflexion.
Traduit de l’anglais. Texte de Jeffrey A. Tucker publié le 5 juin 2023 sur le site du Brownstone Institute.
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- Surveillance et censure par les grandes entreprises technologiques. La résistance a fini par se retrouver, mais cela a pris des années. Un régime de censure s’est abattu sur toutes les grandes plateformes sociales, des technologies conçues initialement dans l’intention de nous rendre plus connectés et d’élargir l’éventail des opinions que nous pouvions exprimer. Nous avons pris du temps à comprendre ce qui se passait, mais on a fini par être informés de la censure, et c’est la raison pour laquelle beaucoup d’entre nous se sont sentis si seuls pendant des mois. Les autres ne pouvaient pas nous entendre et nous ne pouvions pas les entendre. Le régime de censure est confronté à un défi judiciaire audacieux sur de nombreux fronts, mais il continue aujourd’hui, et tous les réseaux, sauf Twitter, sont constamment surveillés d’une manière imprévisible et autoritaire. Nous avons maintenant la preuve irréfutable qu’ils ont tous été compromis.
- Le pouvoir et l’influence des grandes sociétés pharmaceutiques. C’est en avril 2020 que quelqu’un m’a demandé si le vaccin produit par le cartel pharmaceutique pouvait être à l’origine des confinements. L’idée serait de nous terrifier et de ruiner nos vies jusqu’à ce que nous suppliions qu’on nous fasse des piqûres. Je pensais que cette idée était insensée et que la corruption ne pouvait pas être aussi profonde. J’avais tort. L’industrie pharmaceutique travaillait sur un vaccin depuis janvier de cette année-là et a fait appel à toutes les formes de lobbying pour rendre les vaccins obligatoires. Nous savons maintenant que les principaux organismes de réglementation sont entièrement compromis, au point que la nécessité, la sécurité et l’efficacité n’ont pas vraiment d’importance.
- La propagande gouvernementale des grands médias. Dès le premier jour, les grands médias se sont montrés des partisans inconditionnels d’Anthony Fauci. Les pouvoirs en place pouvaient exploiter le New York Times, la National Public Radio, le Washington Post et tous les autres, quand ils le voulaient et comme ils le voulaient. Plus tard, les médias ont été utilisés pour diaboliser ceux qui remmettaient en cause les confinement, refusé les masques et résisté aux vaccins. L’idée que « la démocratie meurt dans l’obscurité » a disparu et le « journal de référence » a été remplacé par l’obscurité elle-même et une propagande constante. Ils ne montraient aucune curiosité pour l’autre camp. La Déclaration de Great Barrington signalait un effort pour sensibiliser les journalistes, mais seuls quelques-uns ont osé se présenter. Nous comprenons maintenant que les grands médias sont eux aussi contrôlés à 100 % et complètement compromis. Ils savaient déjà ce qu’il fallait rapporter et comment le faire. Rien d’autre ne comptait.
- La corruption de la santé publique. Qui, dans son esprit, aurait pu prédire que le CDC et le NIH, sans parler de l’Organisation mondiale de la santé, seraient déployés en première ligne pour imposer un contrôle totalitaire ? Certains observateurs l’ont peut-être prédit, mais de manière peu plausible. En fait, ce sont ces agences qui ont été responsables de tous les protocoles absurdes, de la fermeture des hôpitaux aux cas autres que ceux de covid, de l’installation de plexiglas partout, de la fermeture des écoles, de la diabolisation des thérapies alternatives, du masquage des enfants en bas âge et de l’imposition des vaccins. Leur pouvoir n’a connu aucune limite. Ils se sont révélés être des agents fidèles de l’hégémonie.
- Consolidation de l’industrie. La libre entreprise est censée être libre, mais lorsque les travailleurs, les industries et les marques ont été divisés entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas, où étaient les hurlements des grandes entreprises ? Ils étaient absents. Elles ont prouvé qu’elles étaient prêtes à faire passer le profit avant le système de concurrence. Tant qu’elles bénéficiaient du système de consolidation, de cartellisation et de centralisation, elles s’en accommodaient. Les magasins à grande surface ont pu éliminer la concurrence et prendre de l’avance sur le plan industriel. Il en va de même pour les plates-formes d’apprentissage à distance et la technologie numérique. Les plus grandes entreprises se sont révélées être les pires ennemis du vrai capitalisme et les plus grands amis du corporatisme. Quant aux arts et à la musique, nous savons maintenant que les élites les considèrent comme dispensables.
- Influence et pouvoir de l’État administratif. La Constitution a établi trois branches de gouvernement, mais les lockdowns n’ont été gérés par aucune d’entre elles. Au lieu de cela, c’est une quatrième branche qui s’est développée au fil des décennies, la classe permanente des bureaucrates que personne n’a élu et que personne ne contrôle. Ces « experts » permanents étaient complètement déchaînés et déséquilibrés, sans aucun contrôle de leur pouvoir, et ils élaboraient des protocoles à l’heure et les appliquaient sous les yeux impuissants et effrayés des législateurs, des juges, et même des présidents et des gouverneurs. Nous savons maintenant qu’il y a eu un coup d’État le 13 mars 2020 qui a transféré tous les pouvoirs à l’État de surveillance, mais nous ne le savions certainement pas à l’époque. Le décret était confidentiel. L’État administratif tir encore les ficelles à ce jour.
- La lâcheté des intellectuels. De tous les groupes, les intellectuels sont les plus libres de dire ce qu’ils pensent. C’est d’ailleurs leur rôle. Au lieu de cela, ils sont restés silencieux la plupart du temps. Cela vaut pour la droite comme pour la gauche. Les experts et les universitaires se sont contentés de suivre les attaques les plus flagrantes contre les droits de l’homme de cette génération, voire de mémoire d’homme. Nous employons ces personnes pour qu’elles soient indépendantes, mais elles se sont révélées être tout sauf cela. Nous avons été choqués de voir que même de célèbres défenseurs des libertés civiles regardaient la souffrance et disaient : « C’est très bien ainsi ». Toute une génération parmi eux est aujourd’hui complètement discréditée. Et d’ailleurs, les quelques personnes qui se sont levées ont été traitées de tous les noms et ont souvent perdu leur emploi. D’autres ont pris acte de cette réalité et ont décidé de se contenter de se taire ou de suivre la ligne de la classe dirigeante.
- La pusillanimité des universités. L’origine du monde universitaire moderne se trouve dans les sanctuaires protégés de la guerre et de la peste afin que les grandes idées puissent survivre même dans les pires moments. La plupart des universités – à l’exception d’une poignée d’entre elles – ont complètement suivi le régime. Elles ont fermé leurs portes. Elles ont enfermé les étudiants dans leurs dortoirs. Elles ont privé les clients qui payaient d’un enseignement en personne. Puis vinrent les vaccins. Des millions de personnes ont reçu des piqûres inutiles et n’ont pu les refuser que sous peine d’être exclues des programmes d’études. Ils ont fait preuve d’un manque total de principes. Les anciens élèves devraient en prendre note, de même que les parents qui se demandent où envoyer leurs enfants finissants l’année prochaine.
- Le manque de courage des groupes de réflexion. Le travail de ces énormes organisations à but non lucratif est de tester les limites de l’opinion acceptable et d’orienter la politique et le monde intellectuel dans le sens du progrès pour tous. Ils sont également censés être indépendants. Ils ne dépendent pas des frais de scolarité ou des faveurs politiques. Elles peuvent être audacieuses et avoir des principes. Où étaient-ils donc ? Presque sans exception, ils se sont tus ou ont fait l’apologie du régime sanitaire. Ils ont attendu et attendu jusqu’à ce que la voie soit libre, puis ont émis de petites opinions qui n’ont eu que peu d’impact. Étaient-ils simplement timides ? C’est peu probable. Les finances racontent une autre histoire. Ils sont soutenus par les industries mêmes qui devaient bénéficier de ces politiques flagrantes. Les donateurs qui croient en la liberté devraient en prendre note !
- La folie des foules. Nous avons tous lu le livre classique Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, mais nous pensions qu’il s’agissait d’une chronique du passé et qu’elle était probablement impossible aujourd’hui. Mais en l’espace d’un instant, des foules se sont mises à paniquer comme au Moyen-Âge, à traquer les contrevenants et à se cacher des miasmes invisibles. Ils avaient une mission. Ils recherchaient les dissidents et dénonçaient les récalcitrants. Rien de tout cela ne serait arrivé autrement. Tout comme lors de la révolution culturelle en Chine, ces soi-disant membres de la Garde rouge sont devenus des fantassins de l’État. Le livre de Mathias Desmet sur la formation des masses est aujourd’hui une explication classique de la manière dont une population dépourvue de vie utile peut transformer ce genre de frénésie politique en une véritable guerre civile. La plupart de nos amis et voisins ont suivi le troupeau.
- Manque de conviction idéologique de la droite et de la gauche. La droite et la gauche ont toutes deux trahi leurs idéaux. La droite a abandonné son attachement à un gouvernement limité, à la libre entreprise et à l’État de droit. La gauche, quant à elle, s’est détournée de ses positions traditionnelles en faveur des libertés civiles, de l’égalité des libertés et de la liberté d’expression. Tous se sont compromis et ont inventé de fausses raisons pour expliquer cette situation pathétique. Si tout cela avait commencé sous la direction d’un démocrate, les républicains auraient poussé des cris d’orfraie. Au lieu de cela, ils se sont tus. Puis le régime Covid est passé aux mains d’un démocrate et ils sont restés silencieux tandis que les républicains, embarrassés par leur silence précédent, sont restés silencieux bien trop longtemps. Les deux camps se sont révélés inefficaces et sans aucun aplomb tout au long du processus.
- Sadisme de la classe dirigeante. Les enfants ont été privés d’une année ou deux d’école dans certains endroits. Les gens ont manqué des diagnostics médicaux. Les mariages et les enterrements étaient sur Zoom. Les personnes âgées ont été contraintes à une solitude désespérée. Les pauvres ont souffert. Les gens se sont tournés vers la toxicomanie et ont pris des kilos en trop. Les classes laborieuses ont été exploitées. Les petites entreprises ont été anéanties. Des millions de personnes ont été contraintes de déménager et des millions d’autres ont perdu leur emploi. La classe dirigeante, qui se targuait d’un altruisme et d’un esprit public merveilleux, est devenue insensible et a complètement ignoré toutes ces souffrances. Même lorsque les données sur les idées de suicide et les maladies mentales dues à la solitude ont afflué, cela n’a fait aucune différence. Ils n’ont pas pu s’en préoccuper. Ils n’ont rien changé. Les écoles sont restées fermées et les restrictions de voyage ont été maintenues. Ceux qui l’ont fait remarquer ont été traités de tous les noms. C’était une forme de sadisme grotesque dont nous ne savions pas qu’ils étaient capables.
- Le problème réel de l’inégalité massive entre les classes sociales. Tout cela se serait-il produit il y a 20 ans, alors qu’un tiers de la main-d’œuvre n’avait pas le privilège d’emporter son travail à la maison et de prétendre produire à partir d’un ordinateur portable ? C’est peu probable. Mais en 2020, une classe supérieure s’est développée, complètement déconnectée de la vie de ceux qui travaillent de leurs mains pour gagner leur vie. Mais cette classe supérieure ne se souciait pas du fait qu’elle devait affronter le virus courageusement et en premier. Ces ouvriers et ces paysans n’avaient pas de privilèges et, apparemment, ils n’avaient pas beaucoup d’importance. Lorsqu’est venu le moment de se faire vacciner, la classe supérieure a voulu que ses travailleurs de la santé, ses pilotes et ses livreurs le soient aussi, tout cela dans le but de purifier la société de ses germes. Les énormes inégalités de richesse s’avèrent faire une grande différence dans les résultats politiques, en particulier lorsqu’une classe est forcée de servir l’autre pendant les confinements.
- La lâcheté et la corruption de l’enseignement public. L’éducation universelle était la plus grande fierté des progressistes il y a cent ans. Nous pensions tous que c’était la seule chose qui serait protégée par-dessus tout. Les enfants ne seraient jamais sacrifiés. Puis, sans raison valable, les écoles ont toutes été fermées. Les syndicats représentant les enseignants aimaient bien leurs congés payés prolongés et ont essayé de les faire durer le plus longtemps possible, alors que les élèves prenaient de plus en plus de retard dans leurs études. Il s’agit d’écoles pour lesquelles les citoyens ont payé avec leurs impôts pendant de nombreuses années, mais personne n’a promis de remboursement ou de compensation. L’école à la maison est passée d’une situation de flou juridique à une obligation soudaine. Et lorsqu’elles ont rouvert leurs portes, les enfants ont été réduits au silence avec des masques.
- Le pouvoir de la banque centrale pour financer tout cela. À partir du 12 mars 2020, la Réserve fédérale a déployé tous ses pouvoirs pour servir de presse à imprimer au Congrès. Elle a ramené les taux à zéro. Elle a éliminé (éliminé !) les réserves obligatoires pour les banques. Elle a inondé l’économie d’argent frais, atteignant finalement un pic d’expansion de 26 %, soit 6 200 milliards de dollars au total. Bien entendu, cela s’est ensuite traduit par une inflation des prix qui a rapidement grignoté le pouvoir d’achat réel de tous les stimulants gratuits distribués par le gouvernement, nuisant ainsi de manière nette aux producteurs et aux consommateurs. Il s’agissait d’une grande supercherie, rendue possible par la banque centrale et ses pouvoirs. La structure de production a subi d’autres dommages en raison de la prolongation des faibles taux d’intérêt.
- La vacuité spirituelle des communautés religieuses. Où étaient les églises et les synagogues ? Elles ont fermé leurs portes et exclu les personnes qu’elles avaient juré de défendre. Elles ont annulé les jours saints et les célébrations des fêtes. Elles n’ont absolument pas protesté. Et pourquoi ? Parce qu’elles ont suivi la propagande selon laquelle la cessation de leurs activités était conforme aux priorités de santé publique. Elles ont accepté l’affirmation de l’État et des médias selon laquelle leurs religions étaient profondément dangereuses pour le public. Cela signifie qu’elles ne croient pas vraiment en ce qu’elles prétendent croire. Lorsque l’ouverture a finalement eu lieu, elles ont découvert que leurs congrégations avaient considérablement diminué. Rien d’étonnant à cela. Et qui, parmi eux, n’a pas suivi ? Ce sont les supposés fous et étranges : les Amish, les Mormons éloignés et les Juifs orthodoxes. Comme ils sont isolés du courant dominant! Comme ils sont marginaux ! Mais apparemment, ils étaient parmi les seuls dont la foi était assez forte pour résister aux exigences des princes.
- Les limitations de déplacement. Nous ne savions pas que le gouvernement avait le pouvoir de limiter nos déplacements, mais il l’a fait quand même. D’abord au niveau international. Puis ce fut au niveau national. Pendant quelques mois, il était difficile de franchir les frontières d’un État parce qu’on exigeait que tous ceux qui le faisaient soient mis en quarantaine pendant quinze jours. C’était étrange parce que nous ne savions pas ce qui était légal et ce qui ne l’était pas, et nous ne connaissions pas non plus les mécanismes d’application. On peut penser qu’il s’agissait en fait d’un exercice d’entraînement pour ce que nous savons qu’ils veulent vraiment, à savoir des villes de 15 minutes… Apparemment, un peuple en mouvement est plus difficile à contrôler et à maîtriser. Nous avons été acculturés à une existence plus médiévale et tribale, en restant sur place pour que nos maîtres puissent nous surveiller.
- La tolérance à l’égard de la ségrégation. L’adoption des vaccins était certainement disproportionnée en fonction de la race et du revenu. Les populations plus riches et plus blanches ont accepté le vaccin, mais environ 40 % des communautés non blanches et plus pauvres n’avaient pas confiance en la vaccination et l’ont refusée. Cela n’a pas empêché cinq grandes villes d’imposer la ségrégation vaccinale et de la faire respecter par la police. Pendant un certain temps, les grandes villes ont connu une ségrégation avec un impact disparate en fonction de la race. Je ne me souviens pas d’un seul article paru dans un grand journal qui l’ait souligné, et encore moins décrié. Tant pis pour les services publics et tant pis pour la liberté d’expression ! La ségrégation s’avère tout à fait acceptable tant qu’elle correspond aux priorités du gouvernement – aujourd’hui comme dans le funeste passé.
- L’objectif d’un système de crédit social. Ce n’est pas de la paranoïa que de spéculer que toute cette ségrégation avait en réalité pour but la création d’un système de passeport vaccinal fonctionnant à partir d’une base nationale, celui qu’ils veulent absolument mettre en place. Il s’agit en partie de l’objectif réel et à long terme de créer un système de crédit social à la chinoise qui subordonnerait la participation à la vie économique et sociale à la conformité politique. Le PCC est passé maître dans cet art et a imposé un contrôle totalitaire. Nous savons maintenant avec certitude que des aspects majeurs de la réponse à la pandémie ont été orchestrés à Pékin et imposés grâce à l’influence de la classe dirigeante chinoise. Il est tout à fait raisonnable de supposer que c’est là l’objectif réel des passeports-vaccins et même de la monnaie numérique de la banque centrale.
- Le corporatisme en tant que système dans lequel nous vivons, qui fait mentir les systèmes idéologiques existants. Pendant de nombreuses générations, le grand débat a opposé le capitalisme au socialisme. Pendant tout ce temps, le véritable objectif nous a échappé : l’institutionnalisation d’un État corporatiste du type de celui de l’entre-deux-guerres. Il s’agit d’un État où la propriété est nominalement privée et concentrée dans les seules industries de pointe des principaux secteurs, mais contrôlée par l’État en fonction des priorités politiques. Il ne s’agit pas d’un socialisme traditionnel et certainement pas d’un capitalisme compétitif. Il s’agit d’un système social, économique et politique conçu par la classe dirigeante pour servir ses intérêts avant tout. Voilà la principale menace et la réalité existante, mais elle n’est pas bien comprise, ni par la droite, ni par la gauche. Même les libertariens ne semblent pas l’avoir compris : ils sont tellement attachés au schéma binaire public/privé qu’ils se sont aveuglés sur la fusion des deux et sur la manière dont les grandes entreprises font progresser l’étatisme dans leur propre intérêt.
Si vous n’avez pas changé votre façon de penser au cours des trois dernières années, vous êtes un prophète, un indifférent ou un endormi. Beaucoup de choses ont été révélées et beaucoup de choses ont changé. Pour relever ces défis, nous devons le faire les yeux grands ouverts. Les plus grandes menaces qui pèsent aujourd’hui sur la liberté humaine ne sont pas celles du passé et elles échappent à toute catégorisation idéologique facile. En outre, nous devons admettre qu’à bien des égards, le simple désir humain de vivre une vie épanouie dans la liberté a été détourné. Si nous voulons retrouver nos libertés, nous devons comprendre pleinement les défis effrayants qui se présentent à nous. […]
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