L’année qui vient de s’écouler sera reconnue comme celle de l’intensification de la guerre culturelle entre les progressistes et les conservateurs. Qu’il s’agisse du scandale Bud Light, du cinéma avec Disney ou même ici au Québec, faisons le tour de quelques événements marquants de la dernière année. Et comment nous pouvons imaginer la suite pour 2024 et après.
Le grand scandale de l’année 2023, c’est définitivement celui de la bière Bud Light. Cette marque, associée aux classes populaires blanches américaines, a décidé de réorienter sa traditionnelle cible marketing vers les minorités sexuelles. Ils ont demandé à un influenceur trans, Dylan Mulvaney, de faire leur promotion. Il n’en fallait pas plus pour que la droite américaine se sente attaquée.
Ainsi on a vu des vidéos impressionnantes de destruction de caisses Bud Light, des appels massifs au boycott. La marque qui était première avant le scandale ne fait même plus le top 10 des marques de bières américaines. Ainsi, Modelo, la marque mexicaine, est passée à la première place. Bud Light sera ainsi étudiée un jour dans les universités comme étant un parfait exemple de « get woke, go broke », un contre-exemple absolu de ce qu’il ne faut jamais faire en marketing.
Les marques apprennent à la dure qu’il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir du boycott à l’ère des réseaux sociaux, et qu’il faut éviter d’enfoncer dans la gorge le wokisme. Ça ne finira jamais bien. Parlez-en à Disney. Disney est passée de marque préférée des américains à l’un des moins appréciées. Pourquoi? Car il y a eu des changements sur le conseil d’administration de la compagnie. Ainsi, on s’est ramassé avec des capitalistes woke au sommet de Disney.
La valeur boursière de Disney a fondu de moitié à cause de ses échecs répétés au box-office. Elle serait passée de 340 à 170 milliards de dollars. Les films qui sortent au cinéma depuis les dernières années sont tous des échecs. Les critiques n’apprécient pas ces films pourtant censés défendre les minorités. Bob Iger, PDG de Disney, à l’origine du tournant woke de la compagnie, a affirmé récemment qu’il fallait revenir aux fondamentaux, et laisser de côté l’idéologie. Est-ce là un constat sincère ou un vœu pieux qui ne se réalisera pas? Seul l’avenir nous le dira.
Et bien sûr, il ne faut pas oublier le Québec. Au Québec, il se joue une véritable guerre culturelle entre d’un côté « la clique du Plateau », et de l’autre, un public qui décroche massivement du câble. Les vedettes du petit écran au Québec subissent un véritable désamour de la part du public. Ainsi que les chanteurs ou chanteuses de variété. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il y ait un scandale dans ce petit milieu que plusieurs considèrent à juste titre comme dépassé.
Les chiffres montrent que de moins en moins de gens regardent la télé au Québec. Et que la moyenne d’âge pour ceux qui regardent Radio-Canada est de 58 ans, et TVA, 57 ans. On parle à juste titre des jeunes à qui il n’y a pas de « transmission » de la culture québécoise actuelle. Ceux-ci préférant les influenceurs sur YouTube, TikTok ou encore les émissions de géants comme Netflix ou Disney.
Si la situation est effectivement préoccupante, il n’y a toujours pas de mea culpa de la part des producteurs, acteurs et réalisateurs québécois. Pourquoi les jeunes se sont détournés du contenu québécois? C’est bien là une situation qui devrait préoccuper. Et peut-être que certains devraient justement faire amende honorable de leurs agissements sur les réseaux sociaux ou durant la pandémie.
Il y aurait eu bien d’autres sujets à discuter sur l’année qui vient de s’écouler. Une année de retour du bâton contre les militants woke qui s’improvisent producteurs de films ou de séries. Ou encore qu’il ne faut pas sous-estimer la capacité des conservateurs d’organiser un boycott qui fera date. 2024 sera l’année de la reconquête. Celle du cinéma et de la télévision. Retour à des fondamentaux. Et on l’espère, le grand retour du Québec dans le cœur de la jeune génération. Mais pour cela, il faudra que plusieurs reconnaissent leurs erreurs. Ce qui n’est pas gagné.
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