Le wokisme, ce terme fourre-tout qui désigne un certain type d’activisme social envahissant, s’est progressivement imposé dans les entreprises et les gouvernements ces dernières années. Pourtant, 2024 pourrait bien marquer le début de sa déchéance. Voici pourquoi.

Retour aux origines : de George Floyd à l’ascension de BLM

Souvenez-vous de 2020 : une année marquée par la pandémie, mais aussi par la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier à Minneapolis. Ce drame a propulsé sur le devant de la scène le mouvement Black Lives Matter (BLM), initialement fondé pour dénoncer les abus policiers. Cependant, ce qui devait être une cause noble s’est transformé en un phénomène controversé.

BLM s’est autoproclamé porte-parole de la « communauté noire » – si tant est qu’une telle communauté puisse être homogène. Pourtant, personne n’a élu ses dirigeants, qui, dans les faits, ont profité de millions de dollars en dons pour financer un train de vie luxueux. Les grandes marques, entre autre dans le sport, ont abondamment soutenu le mouvement, mais combien de cet argent a réellement servi à aider des Afro-Américains dans le besoin ?

Ce cynisme à l’égard d’une élite progressiste a eu des conséquences électorales : en 2024, environ 3 Afro-Américains sur 10 ont préféré voter pour Donald Trump plutôt que pour les démocrates. Ce basculement illustre une rupture avec une gauche woke perçue comme déconnectée des réalités et incapable de s’interroger sur ses propres échecs.

Le wokisme en entreprise : le grand recul

Les revers pour le wokisme en 2024 ne se sont pas limités à la sphère politique. De nombreuses entreprises, telles que Walmart, John Deere et Harley-Davidson, ont décidé de fermer leurs départements consacrés à l’Équité, Diversité et Inclusion (EDI). Ces initiatives se sont révélées être des gouffres financiers. Ainsi qu’une source inépuisable de conflits internes.

Ces entreprises se sont heurtées à une réalité : elles ne seront jamais à la hauteur des attentes de militants toujours plus radicaux. Dans un contexte de tensions croissantes avec une partie toujours croissante de la population, elles ont fini par revoir leurs priorités.

Des boycotts révélateurs : Bud Light et Disney dans la tourmente

L’un des épisodes les plus marquants de 2024 fut le boycott massif de Bud Light, après qu’un influenceur trans ait été présenté sur ses canettes. Ce choix marketing, perçu comme une tentative maladroite de plaire à une minorité tout en ignorant sa clientèle cible à majorité conservatrice, a conduit à une chute brutale des ventes.

Disney, autrefois un géant intouchable, a également subi les conséquences de sa politisation toujours plus « woke ». Confrontée à une baisse de qualité généralisée dans ses productions et à des accusations de militantisme excessif, l’entreprise a vu une partie de son public traditionnel se détourner.

Ces exemples illustrent un phénomène croissant : la majorité silencieuse exprime son mécontentement en « votant avec son portefeuille ». Le libre marché permet à chacun de choisir les entreprises qu’il souhaite soutenir, et cette liberté est devenue un puissant levier contre les dérives du wokisme.

Un malaise persistant dans les entreprises

L’EDI, souvent présenté comme un nouveau mode de gestion, a généré son lot de tensions dans les entreprises. Loin de favoriser l’inclusion, il a parfois exacerbé les divisions entre collègues, partenaires et clients. Les résultats sont peu convaincants, et le bilan laisse de nombreux décideurs perplexes. Le dogmatisme est rarement gage de succès. Et certains le réalisent.

2025 : Une année charnière pour le Canada ?

Bien que le wokisme ne soit pas encore mort, il a déjà plusieurs clous enfoncés dans son cercueil. Un probable gouvernement conservateur à Ottawa en 2025 pourrait bien accélérer son déclin, notamment dans la machine bureaucratique fédérale.

Cela dit, éliminer les postes de commissaires politiques dédiés à l’EDI dans le gouvernement fédéral sera une tâche complexe, en raison de la sécurité d’emploi des syndiqués. Cependant, les conservateurs pourraient marquer une rupture symbolique en réorientant les priorités de l’État. Donnons la chance aux coureurs.

Le début de la fin ?

Le wokisme n’est pas encore enterré, mais il vacille. 2024 a montré que ce mouvement est de plus en plus critiqué pour ses dérives. Les entreprises commencent à prendre du recul, privilégiant des approches plus pragmatiques et moins idéologiques.

L’avenir reste incertain, mais une chose est sûre : la chute du wokisme ne sera pas un événement soudain, mais plutôt un processus progressif, alimenté par un mélange de rejet populaire, d’échecs institutionnels et de réalignement politique.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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