À l’ère post-Covid et du laxisme de nos gouvernants, se promener en ville est toute une aventure!

Promenez-vous dans le centre-ville de n’importe quelle grande ou moyenne agglomération du Québec. Qu’est-ce que vous y verrez? Des sans-abri intoxiqués. Des bouteilles de bière cassées. Des déchets jetés partout. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Nos administrations municipales vont-elles agir ? Pas vraiment. Voyons voir.

La mairesse de Montréal Valérie Plante a un discours tout préparé sur la « cohabitation » et la « mixité » sociale. Si vous êtes mal à l’aise face aux toxicomanes qui se droguent devant l’école de vos enfants, c’est votre problème. Vous n’êtes pas assez tolérants! Il faut non pas empêcher les gens de se droguer aux abords des écoles ou des garderies, mais éduquer les enfants aux difficiles réalités de leur ville!

Vous croyez qu’on exagère? Pourtant, c’est quasiment le ton des reportages de Radio-Canada lorsqu’il est question de la « cohabitation » avec les sans-abri toxicomanes en ville. Vous êtes mal à l’aise, car un centre d’injection se trouve à proximité d’un parc où des enfants se promènent? Vous souffrez du syndrome « pas dans ma cour »!

À Sherbrooke, pourtant une ville de taille moyenne, il est maintenant impossible de faire quelques kilomètres en auto sans être sollicité par des sans-abri qui viennent vous interpeller aux feux de circulation. Que fait la ville? Rien du tout. Ils sont de plus en plus nombreux. À prendre des risques afin de gagner quelques dollars. Bien sûr, s’il devait se produire un accident, cela sera toujours de la faute de l’automobiliste, jamais de celui qui circule entre les autos à l’arrêt, prêtes à redécoller n’importe quand.

Quant aux centres-villes, les citoyens ne peuvent plus circuler sans qu’il y ait des gens intoxiqués en train de les solliciter. Pour de l’argent, des cigarettes, ou encore pour leur vendre de la drogue. Il s’agit de passer une soirée au coin Sainte-Catherine au métro Berri-UQAM pour être témoin d’un crime qui demeurera probablement impuni.

Les bouteilles de bière jonchent le sol. Quand elles ne sont pas cassées. On peut même parfois voir des seringues. Ce n’est pas joli! Après, bien sûr, les villes se font rassurantes : on a investi dans des équipes de travailleurs sociaux, les patrouilleurs passeront plus souvent. Et surtout les termes, « mixité » ou « cohabitation » s’introduiront dans le discours.

Justin Trudeau continuera ses politiques de légalisation de toutes les drogues. Pendant ce temps, il sera difficile de vivre en ville. On nous parle de « cohabitation », mais personne ne reste en ville afin de vivre dans le danger d’être agressé par un individu intoxiqué. Ceux-ci doivent être aidés réellement, pas seulement rencontrés par des travailleurs sociaux qui ne peuvent rien faire si la loi n’est pas de leur bord.

Les lois sont-elles adaptées face aux nouvelles drogues dangereuses qui circulent partout en Amérique du Nord? Un individu peut parfaitement refuser l’aide offerte, tant qu’il n’a pas mis la vie d’autrui en danger. Mais si cela était possible d’obliger des traitements, cela pourra peut-être changer le visage de nos centres urbains. Ou du moins, cela sauvera de nombreuses vies fauchées par les drogues « cheap » produites dans des conditions catastrophiques.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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