Allégations de corruption, Québec Solidaire rappelé à l’ordre

L’entreprise gazière Ressources Ultica a envoyé une mise en demeure à Québec Solidaire et envisage de poursuivre la députée Manon Massé. La compagnie estime que la formation politique a sali sa réputation en les accusant d’avoir financé illégalement le Parti conservateur du Québec (PCQ) par l’entremise de la commande d’un sondage.

«Par le truchement de publications sur ses réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter et Instagram, Québec solidaire insinue faussement et fallacieusement que nos clients ont perpétré plusieurs actes illicites, allant même jusqu’à accuser ceux-ci de se livrer à de la corruption», a expliqué Éric Orlup, avocat de la firme BCF qui représente Ressources Utica, rapporte Le Journal de Montréal.

En effet, lors de la publication d’un sondage Mainstreet commandé par Ressources Ultica qui plaçait le PCQ en deuxième position avec 24% des intentions de vote, les élus de Québec Solidaire s’en étaient pris à l’intégrité de l’entreprise. À ce moment, les députés du parti de la gauche radicale avaient affirmés que l’entreprise gazière cherchait à «acheter des politiciens».

Loin de se rétracter, Manon Massé a répliqué sur sa page Facebook qu’elle ne se laisserait pas intimider de la sorte. Il va sans dire qu’elle ne compte pas offrir des excuses publiques comme demandé par Ressources Ultica.

De son côté, Gabriel Nadeau-Dubois a défendu sa co-porte-parole.

Québec Nouvelles continuera de suivre la situation. Ressources Ultica mettra-t-elle ses avertissements en action ? Le refus de Québec Solidaire de présenter des excuses va-t-il leur coûter cher ? En attendant, quelques notes d’analyse sur la situation :

La jalousie mal placée de QS

Québec Solidaire n’a jamais dépassé les 20% d’intention de vote depuis sa fondation. Élu chef du PCQ depuis un an, Éric Duhaime a fait monter son parti de 500 à 55 000 membres et caracole dans les sondages.

Plutôt que de prendre acte de cette réalité et de se remettre en question sur pourquoi les Québécois n’adhèrent pas au programme éco-socialiste de QS, le parti préfère s’en prendre à la crédibilité de leur adversaire avec des allégations.

Il n’y a pas besoin d’aller dans des théories du complot de financement occulte pour se rendre à l’évidence : si le PCQ est en montée, c’est parce que son programme est tout simplement plus vendeur. Le libre marché s’applique aussi aux élections !

Le libre marché s’applique aussi aux élections !

Éric Duhaime a été un des bouc-émissaire du printemps étudiant en 2012. Il n’est pas impossible que certains militants de cette génération se retrouvent aujourd’hui chez QS et voient en lui une forme de monstre à abattre. Dans la logique socialiste-marxiste qui les anime, laisser la démocratie aller pourrait faire le lit d’un parti de droite. Ainsi, ils participent à la démocratie quand il pense faire des gains et n’hésitent pas à sortir des attaques hors du jeu démocratique quand vient le temps de s’en prendre aux conservateurs.

Bien qu’ils dénoncent l’individualisme et la recherche du profit, ils nous montrent ici qu’ils sont animés par les mêmes motivations soit la défense de leurs intérêts propres.