Après neuf longues années de règne, quel bilan pour Justin Trudeau?

Nous sommes en 2024. Cela fait déjà neuf longues années que Justin Trudeau dirige malgré une insatisfaction généralisée. Quel sera le bilan qu’il laissera à la postérité? On parlera dans le futur de ses politiques d’immigration, mais aussi de son bilan économique désastreux. Mais il sera vu également comme un homme ayant pris le pouvoir à la mauvaise époque pour un libéral. Quelques réflexions.

Une élection partielle se jouera sur l’île de Montréal. Présentement acquise aux libéraux, la circonscription de LaSalle–Émard–Verdun se fera cette fois-ci à trois. Le Bloc Québécois espère bien revenir en force sur l’île de Montréal, d’où il est chassé par les changements démographiques. Quant au NPD, il est vu comme une solution de rechange pour les fédéralistes de gauche qui sont insatisfaits du bilan de Justin Trudeau.

Jamais, des élections partielles n’ont à ce point retenu l’attention. Mais c’est justement car bon nombre de Québécois et de Canadiens souhaitent du changement. Justin Trudeau est considéré comme ayant en bonne partie contribué à la crise du coût de la vie. Mais aussi à la crise du logement. Il est difficile de se loger convenablement de nos jours.

À l’époque, le logement était un enjeu à Montréal, Toronto ou Vancouver. Mais maintenant, la crise touche même les petites villes des régions comme Matane, Rouyn-Noranda, Gaspé. Comment ne pas voir là-dedans le déclin de notre niveau de vie quand même aller vivre en région est devenu un luxe? Ne parlons pas des villes. Les organismes spécialisés en droit au logement le disent : si vous êtes en logement présentement, ne déménagez surtout pas! À moins de considérations majeures.

Il y a une dizaine d’années, le marché était à l’avantage des locataires. Maintenant, le rapport de force est totalement inversé. Les corporations étrangères, les fonds d’investissement, les fonds de pension ont pris le contrôle d’un marché jadis dominé par les entreprises familiales et locales. Les grandes entreprises sont peut-être les seules bénéficiaires des politiques de Justin Trudeau.

Pensons aux banques. Combien de banques offrent des tarifs avantageux aux nouveaux arrivants? Et pourquoi les banques se priveraient-elles de cette possibilité de croissance infinie? Même chose pour les chaînes de restauration. Des nouveaux employés corvéables à souhait, de nouveaux consommateurs. Ils gagnent au change. Mais ce n’est pas le cas de l’ensemble de la population.

Si vous faites régulièrement l’épicerie, vous aurez remarqué le prix extrêmement élevé de certains aliments comme la viande, l’huile, le beurre. Des gens de classe moyenne sont obligés de rester chez leurs parents, et pour ceux qui ont des enfants à s’occuper, certains doivent même fréquenter les banques alimentaires. Pas un très beau bilan économique pour Justin Trudeau!

En 2015, Trudeau est arrivé au pouvoir avec un programme qui respirait la jeunesse. Légalisation du cannabis, accueil des réfugiés syriens, financer Radio-Canada. Mais il est tombé à une époque où justement le monde entier tourne le dos au libéralisme. Qu’il s’agisse de la Chine, de l’Inde, de la Russie, des États-Unis, de l’Amérique latine, beaucoup de pays se tournent vers des politiques conservatrices.

Trudeau a évolué dans un monde tourné vers plus de conservatisme. Les frontières se mettent lentement à se refermer. Et les choses vont en s’accélérant depuis la pandémie. La Chine n’est plus vue par personne comme un partenaire fiable. Mais Trudeau persiste et signe avec sa vision dépassée depuis au moins une décennie. Le mieux qu’il puisse faire, c’est de céder sa place à un homme politique porté par le pragmatisme, et non l’idéologie. Sinon, la situation économique n’en sera que plus dramatique pour tout le monde, sauf bien sûr les banques.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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