D’après un article d’Estella Ren publié dans le Toronto Star le 27 mai 2025.
Le Canada s’apprête à connaître l’une des plus importantes vagues de mises à pied depuis la fermeture de Sears Canada en 2018. Comme l’expliquent Estella Ren et le Toronto Star, la plus ancienne entreprise du pays, Hudson’s Bay (La Baie au Québec), fermera toutes ses succursales le 1er juin 2025, entraînant le licenciement massif de milliers de travailleurs. Il s’agit d’un véritable séisme pour le secteur du commerce de détail et un moment historique empreint de tristesse pour des générations de Canadiens.
Dans un document déposé en cour lundi soir, Hudson’s Bay annonce que près de 8 340 employés — soit environ 89 % de son effectif actuel — auront été licenciés d’ici dimanche, au moment où l’entreprise aura terminé la liquidation de plus de 80 magasins à travers le pays. À cela s’ajouteront 899 licenciements prévus autour du 15 juin. Environ 120 employés resteront temporairement en poste afin d’assurer les opérations de fermeture définitive de la chaîne.
Estella Ren rappelle que la dernière fois que le Canada a connu un tel choc dans l’emploi, c’était en 2018, lorsque Sears Canada a fermé plus de 100 magasins, mettant 12 000 personnes au chômage. À l’époque, bon nombre de travailleurs avaient aussi été confrontés à des pertes dans leurs régimes de retraite.
Hazel Harris, 60 ans, fait partie de ces employés touchés de plein fouet. Elle a travaillé pendant sept ans au centre de distribution de commerce électronique de Hudson’s Bay à Scarborough, où elle espérait prendre sa retraite. « C’est vraiment triste. Je n’ai pas de mots pour réconforter qui que ce soit », a-t-elle confié. Licenciée le 1er mai, elle se demande désormais comment elle pourra garder un toit sur sa tête.
Hudson’s Bay, accablée par une dette de plus d’un milliard de dollars, a demandé la protection de ses créanciers en mars dernier en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Selon les documents judiciaires cités par Estella Ren, l’entreprise a conclu qu’aucune partie de ses activités ne pouvait être sauvée, malgré des efforts de dernière minute pour trouver un acheteur ou un investisseur.
Le document précise que la société a dû prendre la « décision difficile » de réduire considérablement ses effectifs pour accompagner la liquidation et la fermeture progressive de ses magasins.
Les employés ne recevront pas d’indemnités de départ à leur licenciement. Plusieurs avantages, notamment les prestations de retraite pour certains anciens cadres et les soins médicaux post-retraite pour quelque 2 000 retraités, ont également été supprimés depuis le début de la liquidation. Toutefois, les régimes de retraite à cotisations et prestations déterminées de la majorité des employés sont « suffisamment capitalisés ».
L’avocate Susan Ursel, dont le cabinet Ursel Phillips Fellows Hopkinson a été désigné pour représenter les employés et retraités de Hudson’s Bay, affirme que ses collègues sont « très attristés et très sensibles aux inquiétudes des employés ». Un site web a été mis en place pour fournir de l’information aux travailleurs affectés. Ursel ajoute : « Nous travaillons très fort pour trouver tous les moyens possibles d’atténuer leur perte d’emploi. »
Une demande sera déposée mardi devant la cour pour que Hudson’s Bay soit admissible au Programme de protection des salariés (PPS), une mesure fédérale qui accorde un paiement unique pouvant aller jusqu’à sept semaines de salaire assurable, avec un maximum de 8 844 $, pour les travailleurs touchés par une faillite ou un redressement judiciaire.
En parallèle, le cabinet d’Ursel négocie aussi un programme d’aide d’urgence financière destiné aux travailleurs en détresse.
Mardi, le vaste centre de distribution de Scarborough était plongé dans un silence fantomatique. Les rayons vides et les convoyeurs à l’arrêt symbolisaient la fin d’une époque. À l’extérieur, le syndicat Unifor, qui représente environ 600 employés de Hudson’s Bay, a organisé une manifestation pour demander une réforme des lois sur l’insolvabilité afin de mieux protéger les salaires et les avantages sociaux des travailleurs.
Nena Bogdanovich, directrice régionale de Unifor pour Toronto, déclare : « Unifor exige que HBC paie toutes les indemnités de départ et les salaires impayés, protège les pensions et traite ses travailleurs avec la dignité et le respect qu’ils méritent. » Elle ajoute : « Il s’agit de justice. Il s’agit d’équité. Nous n’abandonnerons pas. »
Beaucoup de travailleurs, bien qu’ayant droit à des indemnités, pourraient ne même pas avoir accumulé suffisamment d’heures pour se qualifier à l’assurance-emploi, en raison des multiples mises à pied et rappels dans la dernière année. Susan Ursel souligne que les employés, comme près de 1 900 autres créanciers non garantis, sauront seulement s’il leur reste quelque chose une fois que Hudson’s Bay aura vendu ses actifs et effectué les paiements prioritaires à ses créanciers garantis, dont Bank of America, Pathlight Capital, Restore Capital et Cadillac Fairview.
Ursel note que les employés figurent traditionnellement au bas de la liste des créanciers, malgré les récents efforts du gouvernement fédéral pour améliorer le Programme de protection des salariés à la suite de l’affaire Sears Canada.
Enfin, Hudson’s Bay demandera également l’approbation judiciaire pour vendre ses actifs de propriété intellectuelle — y compris son logo, son nom et ses fameuses rayures multicolores — à Canadian Tire, pour un montant de 30 millions de dollars. La société affirme que cette offre était la « plus avantageuse » parmi les 13 reçues.
Par ailleurs, comme le rapporte Estella Ren, le Toronto Star a révélé vendredi dernier qu’un accord a été signé avec Weihong Liu, un propriétaire de centres commerciaux en Colombie-Britannique, pour le transfert de 28 baux commerciaux en Ontario, en Alberta et en C.-B., sous réserve du consentement des propriétaires ou de l’approbation de la cour.
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