Au Québec, quand le gouvernement s’en mêle, tout finit par mal tourner

Depuis son inauguration, le REM (Réseau express métropolitain), ce train léger censé révolutionner la mobilité dans la région de Montréal, connaît des pannes à répétition. Pour justifier ces ratés, on parle encore de « rodage », comme si le projet était un spectacle en rodage d’un humoriste essayant ses nouvelles blagues dans un bar de région.

Ce constat dépasse largement le REM. Il illustre une tendance bien ancrée au Québec : les grands projets gouvernementaux sont synonymes de délais, de dépassements de coûts et d’inefficacité chronique.

Prenons l’exemple du portail SAAQclic, qui devait moderniser les services de la Société de l’assurance automobile du Québec. Résultat ? Un fiasco monumental, un milliard de dollars dépensé, et des automobilistes plongés dans une pagaille bureaucratique digne d’un mauvais film de science-fiction.

Le REM : un projet qui déraille… au sens propre comme au figuré

Montréal fait partie des rares villes en Amérique du Nord à avoir mis en place un nouveau transport en commun structurant. Pourtant, depuis son lancement, le REM accumule les problèmes techniques. Officiellement, il est toujours en « rodage », deux ans après son inauguration.

Comment expliquer qu’un projet d’une telle envergure soit encore en phase d’essai après des années de tests avant son ouverture ? C’est comme si le gouvernement tentait désespérément de justifier une gestion chaotique et un manque flagrant de rigueur.

Et pourtant, le Québec n’a pas à rougir de son expertise en ingénierie. Mais cette expertise est souvent noyée dans un océan de bureaucratie, de corruption et de dépassements de coûts.

Un gaspillage d’argent public devenu la norme

LSAAQclic est un autre exemple frappant de cette mauvaise gestion chronique. Un milliard de dollars pour un portail en ligne, alors que des étudiants en programmation auraient pu concevoir une plateforme plus efficace pour une fraction du coût.

Imaginez ce que nous aurions pu financer avec cet argent : des écoles, des hôpitaux, des routes mieux entretenues. Mais non, au Québec, l’argent public est dépensé comme s’il était virtuel, sans que personne ne soit véritablement tenu responsable des échecs successifs.

Des milliards jetés par les fenêtres, sans conséquences

Le problème n’est pas seulement le gaspillage, mais aussi l’absence totale de reddition de comptes. On l’a vu récemment avec le scandale Northvolt, où des milliards de dollars ont été investis sans que personne ne soit sanctionné. Pierre Fitzgibbon s’est sauvé de son poste de super ministre, sans conséquences.

Le REM et SAAQclic ne sont que deux exemples parmi tant d’autres. Si nous additionnions tous les projets mal gérés, les dépassements de coûts et les décisions douteuses, le gouvernement aurait déjà été mis à la porte depuis longtemps.

Il est temps de demander des comptes

Il n’est pas trop tard pour exiger des changements. Les élus doivent être tenus responsables, et les médias doivent faire leur travail d’enquête, sans complaisance pour le pouvoir en place.

Chaque dollar payé en impôts devrait être investi intelligemment, et non dilapidé dans des projets mal gérés où seuls les amis du régime en profitent. Quitte à déranger ceux qui ont trop longtemps bénéficié de ce système.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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