Bluesky, le nouveau réseau social vanté par les progressistes afin de boycotter X (Twitter), est-il destiné à échouer?

X, anciennement Twitter, est, semble-t-il, « déserté » à écouter les médias pour une nouvelle application, Bluesky. En effet, ils auraient gagné un million d’utilisateurs en une journée, atteignant le nombre d’environ 15 millions. Faut-il voir là-dedans une menace pour le réseau social d’Elon Musk? Ou une simple crise passagère qui ne changera rien, car les personnes impliquées le sont pour se distinguer socialement en étant dans le camp du « bien » ?

X, ou Twitter si vous êtes de la vieille école, est un réseau qui est confronté à certains problèmes, il est vrai. Il y a une quantité effarante de faux comptes qui viennent aimer nos publications et s’abonner. Mais cela n’est pas réservé qu’à X. Il faut dire aussi que si vous êtes sur Instagram, vous avez pu constater la quantité d’escrocs qui tentent d’attirer votre attention. Ce problème est généralisé.

Cependant, X demeure et de loin la référence pour les journalistes et les politiciens. Car c’est le meilleur réseau social pour suivre un événement en temps réel. Par exemple, je me souviens avoir suivi l’attentat de Charlie Hebdo en direct avec un Suisse que j’hébergeais chez moi qui m’a montré les rudiments de Twitter. Si l’on veut suivre un événement comme ça, il faut aller sur X. De même que pour se faire entendre directement par les personnalités publiques, sans intermédiaires.

Maintenant, venons-en à l’éléphant dans la pièce, que sont ces réseaux alternatifs. Parlant d’éléphant, souvenez-vous de Mastodon? C’était il y a un an le nouveau réseau moussé par la bien-pensance. Car il fallait évidemment punir Elon Musk de donner une tribune aux « extrémistes de droite ». Résultat? Le pachyderme est mort. Mastodon est déjà oublié, et d’autres se cassent la gueule après lui.

Le réseau fut essayé pendant un temps par des instances publiques et privées. Par exemple, le Conseil fédéral suisse a fermé son espace sur Mastodon en septembre, voyant des résultats peu concluants. Mozilla, derrière le navigateur Firefox, fera de même, en constatant le peu d’enthousiasme pour la plateforme. Bref, ce n’est pas demain la veille que Mastodon fera son grand retour.

D’autres réseaux sociaux ont été créés pour répondre au rachat de Twitter par Elon Musk. Citons le plus « populaire », soit Threads, qui est une créature de Meta (Facebook). Ce réseau, même s’il possède près de 275 millions d’abonnés, est peu rentable pour Facebook, car l’engagement de ses utilisateurs est limité. Or, c’est le temps de cerveau disponible qui fait le pain et le beurre des géants du web.

Sur Threads, on tente d’éviter la politique, même si elle n’est jamais bien loin. Comme on peut le voir avec Instagram. Les faux comptes pullulent également sur Threads. Ce qui ne lui est pas reproché publiquement, contrairement à X. Comme quoi, ce qui est bon pour pitou devrait aussi l’être pour minou. Mais dans un monde aussi obsédé par le politiquement incorrect, c’est difficile à exiger.

Finalement, voyons maintenant la nouveauté du moment : Bluesky. Les vedettes annoncent de façon passive-agressive leur migration de X à Bluesky. Mais bien honnêtement, tenez-vous absolument à avoir les mêmes opinions plates d’Olivier Niquet ou Pénélope McQuade? Si c’est non, vous ne manquerez pas grand-chose. Car X demeurera la référence mondiale de la liberté d’expression.

Bien sûr, aucun réseau social n’est parfait, mais Elon Musk a eu le mérite de sacrer un coup de pied dans la ruche, en s’en prenant aux règles de censure arbitraires de l’ex-Twitter. Car d’un côté, si certains se plaignent de la censure, d’autres aimeraient la restaurer, voire l’amplifier. X restera la référence, car les habitudes sont difficiles à changer. Et puis, quel est le problème avec la liberté d’expression?

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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