Censure sur les réseaux sociaux : vers la fin de la rectitude politique imposée d’en haut ?

La nouvelle vient de tomber : Facebook a décidé de larguer ses vérificateurs de faits, ces fameux fact-checkers mandatés pour policer le discours sur la plateforme. Ces vérificateurs, bien souvent des idéologues, s’étaient imposés pendant la pandémie pour combattre ce que la caste médiatique qualifiait de complotisme. Qu’est-ce que cela signifie pour les années à venir ? Examinons cette question.


Les médias traditionnels montent au créneau

Les médias traditionnels crient au scandale : Facebook risque de devenir comme X (anciennement Twitter), une plateforme où la haine serait permise. Ce discours serait original s’il n’avait pas été répété à l’envi par les compétiteurs directs des réseaux sociaux, notamment la télévision et les journaux. Ces derniers perdent d’importants revenus publicitaires au profit des plateformes numériques, ce qui explique une part de leur animosité envers des figures comme Elon Musk ou Mark Zuckerberg.

Les bien-pensants, tels qu’Isabelle Hachey de La Presse, s’indignent. Selon eux, alléger la censure sur Facebook permettra aux utilisateurs de comparer les femmes à des meubles ou de tenir des propos homophobes. Mais ces critiques passent sous silence une autre réalité : de nombreux utilisateurs ont subi des sanctions injustifiées, comme des bannissements de 30 jours pour des remarques ironiques ou pour avoir partagé des vidéos de médias officiels traitant de sujets sensibles.


Fact-checkers : aide précieuse ou police idéologique ?

Les vérificateurs de faits, décrypteurs ou fact-checkers, ont-ils réellement aidé à rendre les débats publics plus nuancés ? Leur suppression, selon les médias traditionnels, ouvrirait la voie à l’extrême droite pour propager des fausses nouvelles. Pourtant, ces mêmes fact-checkers se sont régulièrement trompés, voire ont relayé des informations erronées.

Pendant la pandémie, par exemple, il est apparu que l’administration Biden avait demandé à Facebook de censurer des mèmes moquant les pro-vaccins et d’étouffer les critiques concernant les vaccins contre la Covid-19. Avec le recul, les effets secondaires des vaccins sont mieux documentés, et certaines réserves exprimées à l’époque se révèlent aujourd’hui justifiées.

Sans sombrer dans le complotisme, on peut se demander si des « policiers du web » étaient nécessaires pour vérifier des faits, surtout lorsque ces derniers étaient parfois déformés par des agences de presse ou des gouvernements eux-mêmes.


Un changement de paradigme ?

Mark Zuckerberg, fidèle à son pragmatisme, semble sentir le vent tourner. Il anticipe que le conservatisme dominera les prochaines années, alors que le wokisme apparaît de plus en plus discrédité. Certains qualifient cette décision de cynique, mais depuis quand une entreprise doit-elle se conformer à des critères sociaux avant de faire de l’argent ?

D’autres signes montrent un revirement plus large :

  • La fin des politiques EDI (Équité, Diversité, Inclusion) dans un nombre croissant d’entreprises.
  • La réduction de la censure draconienne sur les réseaux sociaux amorcée par Elon Musk avec le rachat de Twitter, désormais X.

Facebook suit cette tendance. La question est désormais de savoir si YouTube, propriété de Google, emboîtera le pas. Dans un passé récent, des dizaines de comptes d’influenceurs conservateurs avaient été supprimés du jour au lendemain. Aujourd’hui, des vidéos refont surface sur des comptes anonymes. Serions-nous en train d’assister à un assouplissement de la part de Google également ?


Les médias traditionnels face à leur propre crise

La prochaine étape sera peut-être le mea culpa des médias traditionnels. Ces derniers devront reconnaître leur rôle dans la polarisation des débats publics et leur tendance à infantiliser les citoyens. Offrir une véritable diversité de points de vue est une nécessité, surtout pour des institutions publiques comme Radio-Canada, financées par l’ensemble des contribuables.

La société change, et les médias doivent évoluer avec elle. À défaut, ils risquent tout simplement de disparaître.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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