Quand on cherche « Adil Charkaoui » sur le net, on tombe devant une suite interminable de controverses s’étendant sur plus de 20 ans. Une triste accumulation de nos défaites collectives devant l’intégrisme islamique qui continue de nous rire au visage. Le 28 octobre dernier, lors de la manifestation pro-Palestine à Montréal, l’imam radical a fait ce qu’il fait de mieux en appelant ouvertement, en arabe, au meurtre de tous les « sionistes » et « ennemis de Gaza », sans exception. Et on sait très bien que Charkaoui a tendance à ratisser large…

«Ô Dieu, charge-toi des sionistes agresseurs. Charge-toi des ennemis de Gaza. Dénombre-les un par un et tue-les à long terme et n’exclue aucun d’eux», aurait-il scandé. Un appel qu’il déclame d’ailleurs aussi dans une vidéo sur Tik Tok – histoire d’avoir le plus de portée possible auprès des jeunes, un de ses publics cible.

Car en effet, cet islamiste aux propos violents a toujours su échapper à notre système de justice et a pu continuer à prêcher la haine de l’occident et d’Israël durant toutes ces années. Et pas seulement dans sa mosquée, il a toujours eu un intérêt particulier à se rapprocher des jeunes en travaillant dans des cégeps…

En 2003, il ne possède pas encore de citoyenneté canadienne et est emprisonné près de 2 ans en raison de ses liens présumés avec Al-Qaïda, l’organisation responsable des attentats du 11 septembre. C’est alors le départ d’une guerre juridique qui coûtera au minimum 2,7 millions de dollars aux contribuables canadiens.

Le SCRS a toujours maintenu détenir des preuves solides que cet individu constituait « un danger pour la sécurité du Canada » et qu’il « s’était livré et continuait de se livrer au terrorisme ». Ces preuves étaient le fruit d’année de mise sous écoute et de collection d’information tant au Canada que dans quatre pays étrangers, dont le Maroc, son pays natal.

Pourquoi n’a-t-il pas été condamné et reconnu coupable dans ce cas? Simplement parce que la nature délicate des informations collectées ne pouvaient être dévoilées à l’intéressé au risque d’entraîner des risques supplémentaires de sécurité. En 2009, la Cour fédérale a déterminé qu’afin de se défendre, Charkaoui devait disposer de ces informations, mais le SCRS a jugé qu’il était trop risqué de les donner au prédicateur et les a donc retirés du dossier de cour, entraînant sa libération.

La chose peut paraître irréelle pour le commun des mortels ; comment le SCRS peut-il se rétracter de la sorte. On ne le saura peut-être jamais, mais ce genre de situation peut se produire si, par exemple, révéler ces informations peuvent compromettre la sécurité des sources les ayant produites. On ne risquera pas le potentiel assassinat d’un informateur pour faire condamner un seul individu (ce n’est qu’un exemple de dilemme auquel les services de renseignements peuvent-être confrontés, pas une hypothèse sérieuse sur le procès qui nous concerne ici).

Suite à ce cafouillage des autorités canadiennes, l’islamiste a lancé une poursuite de 26 millions contre les autorités, entraînant une fois de plus un bras de fer sur la divulgation des preuves.

En 2014, il devient citoyen canadien, et en 2018, il réussit enfin à obtenir les documents gardés secrets pendant tout ce temps. Mais ce ne serait pas la dernière controverse de ce prédicateur qui, loin de s’assagir et tâcher de demeurer loin des projecteurs, multipliera les prédications et les sorties publiques.

En 2015, alors qu’il gère le Centre communautaire islamique de l’est de Montréal, les soupçons de sa promotion du terrorisme reprennent le devant de la scène. Entre 2013 et 2015, on estime qu’une dizaine de jeunes Québécois qui suivaient les enseignements d’Adil Charkaoui sont partis pour la Syrie ou ont tenté de le faire, alors que la guerre civile y faisait rage. Des parents avaient alors dénoncé l’influence qu’il exerçait sur leurs enfants.

Ensuite, le Collège de Rosemont, qui louait ses locaux au CCIEM pour des activités « ludiques », décide de suspendre ces locations en raison de craintes que Charkaoui y fasse des activités de prédication islamiste radicale. Les raisons évoquées sont, notamment, le partage de liens vers des sites et des vidéos de nature radicales sur son site internet et ses réseaux sociaux.

D’ailleurs, parlant de réseaux sociaux, un simple visite de quelques minutes sur les profils d’Adil Charkaoui suffisent à se convaincre de la radicalité du personnage, qui semble utiliser la religion plus comme une arme dirigée contre l’occident que comme une quelconque philosophie de développement personnel…

Mais ça ne s’arrête pas là! En 2021, il célébrait la victoire des Talibans en Afghanistan, affirmant que «L’Afghanistan n’a jamais été aussi sécuritaire. Après 20 ans d’occupation, les envahisseurs & leurs pions corrompus ont été chassés par un peuple attaché à l’islam. Hommes, femmes et enfants savourent enfin la libération». Il se passe bien de mentionner que ces femmes se retrouveront voilées et réduites au silence, et que les jeunes filles seront expulsées des écoles et destinées à des vies de servitude et de mariage forcé. Et inutile de souligner, aussi, que les Talibans sont reconnus comme une organisation terroriste par le gouvernement canadien.

Et encore! Un front de bœuf à peine croyable! En 2022, il parvient à se faire embaucher comme enseignant pour des élèves de 1re et 2e année du secondaire à l’école Saint-Gabriel, du Centre de services scolaire de Milles-Îles (CSSMI)! Ça ne passe évidemment pas inaperçu dans les médias, et l’établissement se rétracte in extremis la veille de son premier cours.

Cerise sur le sundea : la GRC a approuvé sa demande de possession d’arme et Charkaoui posait fièrement dans une partie de chasse avec son calibre .12 sur le réseau sociaux. Rien de trop beau pour notre agitateur islamiste national!

Comment nos autorités peuvent-elles être aussi impuissantes devant une évidence maintes et maintes fois démontrée? Charkaoui a l’un des plus longs historiques au Canada de prédication islamiste radicale, de liens présumés avec des organisations terroristes, de constantes tentatives de se rapprocher de la jeunesse pour y prêcher son message, de départ de ses élèves pour aller faire le jihad au Moyen-Orient, etc. Il exprime ses positions radicales et ses constants appels à la violence armée contre les infidèles de manière tout à fait transparente sur les réseaux sociaux sans jamais être dérangé.

Ce qui est le plus troublant dans tout ça, c’est que ce choquant appel à la violence lors de la récente manifestation pro-palestinienne n’est que la pointe de l’iceberg d’une activité continue de promotion de l’intégrisme islamique sur notre territoire depuis 20 ans. M. Charkaoui se sent tout simplement invincible, et son fanatisme religieux l’anime d’une rancune insatiable contre tout ce que représente la civilisation occidentale.

Comme réponse, nous avons abandonné les poursuites contre lui, lui avons donné la citoyenneté, rendant son extradition encore plus compliquée et on lui permet même de posséder des armes. Le Canada est cette sainte Justine des Infortunes de la vertu de Sade qui n’apprend jamais de ses erreurs et continue de se faire violer par ses ennemis. Il est à peu près temps qu’on condamne pour de bon ce prédicateur fanatique, qu’on révoque sa citoyenneté canadienne et qu’on le renvoie dans sa bien-aimée Umma islamique.

Philippe Sauro-Cinq-Mars

Diplômé de science politique à l'Université Laval en 2017, Philippe Sauro Cinq-Mars a concentré ses recherches sur le post-modernisme, le populisme contemporain, la culture web et la géopolitique de l'énergie. Il est l'auteur du livre "Les imposteurs de la gauche québécoise", publié aux éditions Les Intouchables en 2018.

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