Comment venir à bout du problème de l’itinérance? Très simple : combattre le trafic de drogues

Récemment, le Complexe Desjardins à Montréal a fait parler de lui car l’administration a décidé de faire jouer des chansons pour enfants agressantes telles que Baby Shark pour faire fuir les itinérants qui seraient tentés de se réfugier dans les escaliers. Pourtant, cela est-il une solution durable pour combattre cette crise qui touche toutes les régions du Québec? Non, pas vraiment. Il faut aller plus loin.

C’est sur les plages de Floride que fut essayée une stratégie agressive pour faire fuir les itinérants. En faisant jouer des chansons pour enfants très désagréables. La stratégie a semblé fonctionner. Les plages ne sont plus un lieu fréquenté la nuit par des toxicomanes. Cependant, cela ne règle pas le problème à long terme. Il ne fait que le déplacer. Avec le principe du « pas dans ma cour ».

Nous connaissons tous les raisons de l’explosion du nombre de sans-abri dans nos villes. La crise du logement bien sûr, mais aussi les nouvelles drogues, qui sont moins chères, plus accessibles, et surtout plus destructrices. On parle du Fentanyl. Drogue produite au Mexique ou au Canada à partir d’ingrédients importés de Chine par le crime organisé.

Donald Trump a décidé de prendre le problème au sérieux. Des dizaines de milliers de jeunes meurent chaque année de cette drogue aux États-Unis. Et il a décidé que ça en était assez. Il pointe du doigt la responsabilité de la Chine, qui fait subir aux Américains une guerre de l’opium 2.0, mais aussi au Canada et au Mexique en imposant des tarifs douaniers si rien n’est fait pour protéger la frontière.

Au-delà de la Maison-Blanche, nous devrions prendre au sérieux nous aussi ce problème. Ces nouvelles drogues, que l’on peut acheter pour une poignée de change, sont mortelles même à petites doses. Elles transforment les gens en zombies. Pour combattre l’itinérance, et non les itinérants, il faut s’en prendre au trafic de drogues. Par plusieurs moyens.

Pour commencer, il faudrait davantage surveiller la frontière, et les installations portuaires. Doubler les peines de prison pour les trafiquants arrêtés. Mais aussi sanctionner les réseaux sociaux qui permettent la vente de ces drogues à de jeunes personnes. On pense entre autre à Snapchat. Les solutions existent, mais le gouvernement Trudeau est-il prêt à se mouiller? Pour le moment, cela semble peu probable.

Mais l’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison-Blanche peut forcer le gouvernement canadien à prendre ses responsabilités. Du moins, espérons-le. Car on le constate : il y a un problème grandissant de consommation dans nos villes. Les gens ont peur de se promener dans certains parcs, ou aux abords de certains lieux publics tels que des bibliothèques. Nous ne devrions jamais vivre dans la crainte d’être agressés.

Notre social-démocratie doit prendre en charge les toxicomanes dans la rue. Ils doivent suivre une thérapie. Vivre dans la rue au Québec n’est pas un cadeau, particulièrement avec notre climat. Les stations de métro continueront d’être des lieux de consommation, où des individus désorganisés intimident les passants. Cela ne peut durer indéfiniment. Car le problème ne fait qu’empirer.

Même dans des villes comme Shawinigan, Sherbrooke, Rouyn-Noranda, les itinérants font désormais partie du paysage urbain. Et c’est seulement la pointe visible de l’iceberg. Combien d’entre eux vivent cachés dans la forêt, ou dorment à plusieurs dans un appartement insalubre? La question se pose. L’affaire du Complexe Desjardins montre que cela n’est pas une question facile.

Jusqu’où peut-on aller pour assurer la quiétude des citoyens? Nous ne souhaiterions à personne d’être torturé par des chansons aussi atroces que Baby Shark. Pourtant, nous en sommes rendus là. Pour que cela n’arrive plus, il faut attaquer le problème à sa racine. Et pour cela, il faut s’en prendre au trafic de drogues, et soigner les toxicomanes. Pour retrouver notre paix sociale, c’est une nécessité.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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