C’est devenu commun pour les activistes écolos de se plaindre lors de chaque COP28 qu’on fasse place à l’industrie pétrolière et gazière. Certes, on peut se moquer de l’ironie de voir toutes ces personnalités puissantes de l’establishment et du capitalisme triomphant accourir à cette séance de signalements de vertu officiels en jet privés… Néanmoins, cette industrie est directement concernée par cet enjeu et propose – qu’on y croit ou non – des solutions crédibles qui méritent d’être entendues, notamment les technologies de captage de carbone.

Le captage du carbone fait des progrès absolument incroyables depuis quelques années, et le Canada en est l’un des chefs de file. Nos ingénieurs ont développé des systèmes de capture avancés qui vont au-delà de la simple réduction des émissions. En utilisant des filtres innovants et des réacteurs catalytiques de pointe, ces technologies peuvent non seulement extraire le dioxyde de carbone directement de l’atmosphère, mais aussi le convertir en matériaux utiles tels que le graphite et le carbonate de calcium.

Ces applications vont au-delà de la simple lutte contre le changement climatique. Imaginez un monde où les émissions de CO2 ne sont plus un fardeau, mais une ressource précieuse. Ces technologies offrent une solution durable, transformant un problème mondial en opportunité.

De plus, ces partenariats avec des entreprises du secteur énergétique nous permettraient d’intégrer ces systèmes de captage de carbone directement dans des centrales existantes, offrant ainsi des solutions réalistes et efficaces.

Ainsi, pour revenir à la COP28 qui se déroule en ce moment à Dubaï, on peut certes y voir une ironie évidente, mais les producteurs gaziers et pétrolier ont véritablement des solutions à proposer et il serait enfantin de les balayer du revers de la main.

Voudrait-on faire plus de place à des activistes n’ayant pour seule expertise que la paranoïa, les enflures verbales, les occupations illégales et les obstructions, ou non pas plutôt inviter les acteurs clés de cette soi-disant « crise climatique », ceux qui sont directement concernés par les efforts de transition énergétique? Cherche-t-on à écouter ceux qui ne voient que des problèmes partout, ou bien ceux qui cherchent activement des solutions?

Pouvez-vous croire qu’aujourd’hui, dans un article du Devoir, on puisse qualifier de manière péjorative les « technos-optimistes » qui contribueraient à la « fatigue climatique » (c’est-à-dire le fait d’être tanné de se faire parler de « crise climatique » à tout bout de champ et de vouloir continuer à fonctionner normalement)?

On en est carrément rendu à qualifier les gens qui font confiance ou ont espoir en la technologie de problématiques!? Il faudrait être pessimistes et paranoïaques!? Apparemment, l’écoanxiété ne serait pas une conséquence néfaste de la crise climatique, mais la seule posture désirable et légitime selon ces activistes. On semble n’accepter que la panique et les pensées apocalyptiques. On refuse tout discours qui se voudraient rassurants.

C’est ainsi qu’en un monde où l’industrie automobile investit massivement dans l’électrique, où les compagnies gazières et pétrolières investissent massivement dans le captage de carbone, où les multinationales se soumettent tous aux normes ESG wokes, où les gouvernements ont tous des plans de transition radicaux et légifèrent de manière si intrusive qu’ils risquent jusqu’à leur sécurité énergétique, les militants écologistes continuent de s’époumoner que « riEn n’EsT fAiT » et que la terre est sur le point d’exploser.

Cette dissonance cognitive est à peine croyable. En réalité, TOUTES les politiques actuelles visent à plaire à leurs petits égos de signaleurs de vertu compulsifs, et toute remise en question, aussi minime soit-elle, de la « crise climatique » est perçue comme une hérésie.

Comment est-ce que les activistes peuvent-ils persister à militer avec les mêmes slogans et phrases prémâchées qu’ils utilisaient dans les années 2000?

Diable! Même les partis de droite sont à peu près tous en accord avec les politiques de transition! La CAQ n’était-elle pas supposée être de centre-droit? Eh bien, c’est désormais le géant vert!

Alors bref, n’ayons pas peur de cultiver l’espoir, une fois de temps en temps, et de faire confiance en le génie humain et ses capacités techniques. Soyons techno-optimiste! Nous ne devrions pas en avoir honte, les technologies de captage de carbone sont réellement encourageantes! D’ailleurs, n’a-t-on pas passé les dernières années à nous demander de « croire en la science »?

Philippe Sauro-Cinq-Mars

Diplômé de science politique à l'Université Laval en 2017, Philippe Sauro Cinq-Mars a concentré ses recherches sur le post-modernisme, le populisme contemporain, la culture web et la géopolitique de l'énergie. Il est l'auteur du livre "Les imposteurs de la gauche québécoise", publié aux éditions Les Intouchables en 2018.

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