Course à la chefferie du Parti libéral du Québec : ont-ils mieux à nous offrir que les « has-been » de leur siège social à Ottawa?

Les libéraux sont à la recherche de quelque chose. On ne sait pas trop quoi. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a une course à la chefferie pour le Parti libéral du Québec. On se dit : ah, voilà une bonne occasion de connaître de nouveaux visages! Ce qui est sain dans une démocratie. Mais c’est qu’en réalité, nous avons en face de nous plusieurs candidats issus du Parti libéral du Canada. Ont-ils mieux à nous offrir que des candidats « has-been » issus d’un parti en fin de règne à Ottawa. Rien n’est moins sûr.

Commençons par le cas de Denis Coderre. Celui-ci fait de la politique depuis quasiment 40 ans. Il a été élu plusieurs fois député fédéral, puis nommé ministre à Ottawa. Pas un moment glorieux de notre histoire. Mais c’est en tant que maire de Montréal qu’il s’est surtout imposé dans le petit monde de la politique québécoise. Il a été battu à deux reprises par Valérie Plante, qui n’est pas spécialement une politicienne efficace et brillante.

Mais c’est qu’il ne veut pas s’arrêter. Même s’il semble toujours porter les séquelles d’un ACV et d’une prise de poids importante, Coderre persiste et signe : il est en mission au Québec pour barrer la route aux « séparatistes ». Rien de moins! Vous vous souvenez du lancement de son mouvement NON merci? C’est tombé dans les limbes, comme toutes les initiatives fédéralistes au Québec.

Pablo Rodriguez est un autre compétiteur dans la course. Il représente bien l’aile très multiculturaliste du PLC. Lui-même n’est pas né au Québec, il espère représenter un électorat diversifié qui souhaite en découdre avec la majorité québécoise. Lorsqu’on le voit faire une crise d’hystérie à Ottawa lors des interventions du Bloc québécois, où il gueule que les bloquistes souhaitent « diviser », on se demande vraiment ce qu’il fait dans un parti fédéraliste certes, mais qui tente tant bien que mal de se « reconnecter » avec la majorité historique.

Quant aux deux autres candidats en lice, Charles Milliard et Frédéric Beauchemin, ce sont deux autres individus issus du Parti libéral fédéral. Disons qu’en matière de changement, on nous a déjà promis mieux. Est-ce possible pour les libéraux du Québec de nous offrir autre chose que des gens issus d’un gouvernement en crise à Ottawa qui souhaitent se trouver un emploi? Bien sûr que non, ceux-ci vivent dans un univers parallèle.

C’est comme quand Marc Tanguay nous dit que dans l’élection partielle à Terrebonne, cela se jouera entre le Parti Québécois et les libéraux. C’est beau de rêver, c’est même permis, mais est-ce que monsieur vit dans la réalité? La réponse est non.

Les libéraux sont à 6% chez les francophones. Et jusqu’à présent, la rive nord de Montréal est un bastion bleu depuis des décennies. Même s’ils ont connu un virage du PQ vers la CAQ, il demeure néanmoins que la sociologie électorale n’a pas fondamentalement changé. Les libéraux, c’est exactement ça : ils vivent dans un univers parallèle, où ils comptent toujours comme parti naturel du pouvoir.

Les choses ont bien changé depuis : le PQ s’est relevé, ayant fait mentir les pronostics sur sa mort prochaine. Plus personne désormais ne croit à la mort du parti de Paul St-Pierre Plamondon. Quant à la CAQ, l’avenir est imprévisible pour eux. Ils auront quelques cartes à jouer d’ici 2026, et il est possible qu’ils réussissent à sauver une partie des meubles si PSPP est trop sûr de lui.

Les candidats libéraux doivent comprendre une chose : ce n’est pas leur « expérience » à Ottawa qui leur donnera une légitimité. Même que celle-ci sera un boulet. Tout le monde est pas mal excédé par les neuf longues années de gestion incompétente de la part de Justin Trudeau. Auxquels ils ont tous un peu contribué. Incluant Denis Coderre, qui a cautionné l’idéologie diversitaire du régime et l’a appliquée à la ville de Montréal.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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