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Crise du logement et étudiants étrangers : il faudra plus que de belles paroles

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La crise du logement continue sans que les décideurs publics ne prennent vraiment conscience de la gravité de la situation. Bien que maintenant, celle-ci soit tellement évidente qu’elle soit impossible à nier, nos politiciens ne font rien d’autre que réciter des vœux pieux. Il faudra bien plus que des belles paroles pour venir à bout de la crise sociale la plus forte que subit le Québec depuis des décennies.

Une des principales cause de la crise du logement dans le monde, c’est le fait que désormais, les universités soient en compétition entre elles pour attirer des étudiants étrangers. Pendant longtemps, le phénomène des étudiants étrangers était marginal. Il se limitait aux bons profils recevant des bourses pour développer des compétences utiles à leur pays d’origine.

Mais, avec l’enrichissement de plusieurs pays, des cohortes de centaines de milliers d’étudiants chinois, indiens, africains, ou du Moyen-Orient se sont rués vers les universités occidentales. Pour plusieurs raisons, mais surtout pour la possibilité d’immigrer après leurs études. Des villes universitaires du Canada aux Pays-Bas se plaignent de l’effet d’une arrivée trop massive d’étudiants étrangers. Courrier international rapportait le cas d’étudiants contraints de vivre dans un camping d’une ville hollandaise.

Au Québec, cette crise se ressent particulièrement dans des villes qui ne sont pas destinées à la base à recevoir un nombre massif d’étudiants. Rimouski est probablement la ville ayant la pire crise à l’heure actuelle. Le taux d’inoccupation est en bas de 1%. Il faudrait normalement 3% pour un marché équilibré. Afin que les locataires aient le choix.

Des médias rapportent des histoires d’étudiants africains obligés de dormir à l’hôtel pour avoir un toit sur la tête. Ce qui n’est plus le cas de tout le monde malheureusement. Un nombre grandissant de Québécois sont contraints de vivre avec leurs parents, ou leurs enfants adultes, pour avoir un endroit où rester. Sans compter ceux qui vivent dans la rue ou vivotent d’un endroit à l’autre en espérant pouvoir y rester quelque temps.

Les politiciens ont beau dire qu’ils ont gelé le nombre d’admissions, mais cela ne sera pas suffisant. Le problème est bien plus profond que ça. C’est que les universités sont devenues des business, qu’elles veulent faire le plus d’argent possible. À n’importe quel prix. Au Québec, nous avons en plus des institutions anglophones, qui attirent une clientèle huppée. Celles-ci forcent les autres universités à être plus compétitives afin d’attirer des étudiants qui pourront payer de 20 à 100 000$ par année, dans le cas d’un MBA à McGill.

Le problème sera pas simplement de limiter le nombre d’admissions, mais aussi de mettre au pas les universités, qui n’ont que faire du tissu social. Celles-ci sont préoccupées par les classements internationaux, leurs fondations, leurs équipes sportives. Bien sûr, ces choses sont importantes. Mais pas à n’importe quel prix.

Un chantier s’impose pour remettre à l’ordre les universités québécoises. Sortir le wokisme des institutions permettrait peut-être d’endiguer la baisse des inscriptions à l’UQAM notamment. C’est un cercle vicieux : puisque les étudiants québécois peuvent faire un cours de nouveau professionnel, et bien gagner leur vie, pourquoi aller à l’université avec la quantité de pressions idéologiques qui frôlent le harcèlement ?

Les universités se voient donc contraintes de recruter à l’étranger en partie pour pallier cette baisse des inscriptions locales. Mais c’est surtout parce que c’est très payant. Un serpent qui se mord la queue. Mais c’est que cette logique pousse nos villes à bout. Il est difficile de loger pour tout le monde, incluant les habitants de longue date. Il faudrait revenir à des chiffres normaux en termes d’accueil d’étudiants étrangers, et cesser la marchandisation de l’éducation. Car l’université ne devrait pas être qu’un produit de luxe ou une façon d’immigrer. Ça devrait refléter la culture du pays. Et contribuer à son essor, pas son déclin.

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