Crise du logement : Trudeau savait que sa politique d’immigration allait provoquer une pénurie majeure

Traduit de l’anglais. Article de Linda Slobodian publié le 3 septembre 2023 sur le site Western Standard.

En juin 2022, le Premier ministre Justin Trudeau a été averti par la secrétaire du cabinet Janice Charette que la politique d’immigration qu’il mène depuis son entrée en fonction en 2015 a déclenché la crise de l’accessibilité au logement au Canada.

Mme Charette, nommée par M. Trudeau moins d’un mois auparavant, l’a directement rendu responsable de l’escalade des prix de l’immobilier et de la grave pénurie de logements au Canada.

M. Trudeau a réagi en ignorant l’avertissement et en annonçant qu’il ferait venir davantage d’immigrants.

Il a également reproché aux provinces de ne pas « s’impliquer » dans la résolution du problème du logement.

« L’objectif de cette note est de vous fournir un résumé analytique des conclusions du rapport », écrit M. Charette dans une note classifiée Rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement : Canada’s Housing Supply Shortage, obtenue par The Counter Signal.

Cette note a été envoyée directement à M. Trudeau.

« Les experts s’accordent à dire que la construction de logements a été insuffisante par rapport à la demande ces dernières années, notamment en raison de l’augmentation de l’immigration depuis 2015 ».

Le mémo indique que la pénurie de logements au Canada est le « facteur clé » de la crise de l’accessibilité et que le rythme de construction de logements ne pourra pas répondre aux besoins d’ici 2030 pour rétablir l’accessibilité.

[…]

Mais en novembre, M. Trudeau a annoncé ses objectifs en matière d’immigration pour la période 2023-2025 : 465 000 en 2023, 485 000 en 2024 et 500 000 en 2025.

Ces chiffres s’ajoutent au niveau historique de 431 645 résidents permanents en 2022 et dépassent le précédent record de 401 000 établi en 2021.

Le mois dernier, à Hamilton, sur le site d’un complexe d’appartements en construction, M. Trudeau a rejeté la responsabilité des difficultés du Canada en matière de logement sur les provinces et les territoires.

« Je vais être franc : le logement n’est pas une responsabilité fédérale. Ce n’est pas quelque chose dont nous avons la charge directe », a-t-il déclaré.

« Mais c’est un domaine dans lequel nous pouvons et devons apporter notre aide », a-t-il ajouté.

Il a ajouté que le maire de Hamilton et le gouvernement de l’Ontario n’en faisaient pas assez.

« Ils doivent également s’impliquer davantage, en particulier dans le domaine du logement abordable. C’est une question que le gouvernement fédéral prend très au sérieux, mais nous devons tous travailler ensemble, et c’est ce que nous sommes ici pour continuer à faire ».

[…]

Selon l’Association canadienne de l’immobilier, le prix moyen d’un logement s’élève à plus de 700 000 dollars.

Actuellement, le logement moyen coûte 8,8 fois le revenu moyen des Canadiens. À Toronto, il est de 13,2 fois, et à Vancouver de 14,4 fois.

M. Trudeau est sous le feu des critiques des conservateurs de l’opposition, des élus provinciaux et municipaux, des constructeurs, des défenseurs du logement et des Canadiens inquiets de la crise explosive du logement qui sévit dans tout le pays.

Le mois dernier, le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre, a contesté le fait que M. Trudeau ait nié que le logement était une responsabilité fédérale essentielle.

Il a fait valoir que les gouvernements locaux n’ont pas la capacité financière nécessaire pour s’attaquer au problème du logement social ou abordable.

« Dans une certaine mesure, les gens se tournent vers le gouvernement fédéral, principalement parce que c’est le niveau de gouvernement qui dispose des plus grands pouvoirs fiscaux », a-t-il déclaré.

M. Poilievre a rappelé à M. Trudeau qu’il avait promis, il y a huit ans, de faire baisser les prix du logement, alors qu’il les a plus que doublés.

« Il n’est pas étonnant qu’il veuille se laver les mains de son bilan épouvantable et sans précédent ».

« J’ai dit que les coûts du logement avaient doublé sous Justin Trudeau. C’est maintenant bien pire que cela », a-t-il ajouté.

« Le paiement hypothécaire moyen est passé de 1 400 $, le jour où M. Trudeau a promis qu’il rendrait le logement abordable, à 3 500 $. C’est deux fois et demie plus élevé. C’est l’augmentation la plus rapide du coût des paiements hypothécaires dans l’histoire du Canada, et de loin ».

[…]

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