Culture politique toxique chez Québec Solidaire : le parti se déchire à nouveau sur la parité homme-femme

Québec Solidaire est de mon expérience pour ce que j’ai connu durant mes études en politique, probablement le parti le plus toxique au Québec. À la fois pour la « démocratie » interne et aussi pour ses militants. Cette fois-ci, en vue de l’élection partielle dans Jean-Talon, les forces qsistes se déchirent. Non pas pour trouver le meilleur candidat, ou même candidate. Mais parce que le nombre de députés masculins est le double de celui des femmes (il n’y pas encore de non-binaires élus), certaines personnes, Ruba Ghazal en tête, souhaitent forcer une candidature féminine dans la circonscription. Petit tour d’horizon d’un parti qui a fait des guerres internes pour des futilités sa culture politique.

La parité, ou l’obsession de la représentation, c’est la marque de commerce du gauchisme. S’il n’y pas égalité statistique entre toutes les couches de la population, les sexes, les groupes ethniques et religieux, c’est qu’il y a forcément une barrière systémique ou même de la discrimination. Pourtant, quand un groupe dit « sous-représenté » devient hégémonique au cinéma, dans la politique ou la culture, les gauchistes vont nous sortir un argument du genre : les hommes blancs ont dirigé depuis trop longtemps! C’est le temps d’essayer autre chose.

Tant pis si on force les chaires de recherche à cocher des cases de diversité, à privilégier la race au lieu de la compétence. C’est ainsi que des subventions dorment quelque part au Canada, car ils sont dans l’incapacité à trouver des personnes « racisées » ou « sous-représentées » pour étudier les semi-conducteurs ou les lasers.

Pour la politique, le problème est que la nouvelle gauche woke souhaite une parité toujours en tous lieux, sans exception. Ruba Ghazal a fait cette déclaration devant des militants : « Un caucus non paritaire, ce n’est pas démocratique, car ce n’est pas représentatif de la société ».

Or, pour que cela soit démocratique, l’autorité du haut ne doit pas venir interférer ou forcer la main des membres, qui devraient pouvoir voter librement et sans discrimination. Le « président » du parti, qui est aussi mystérieux qu’en 2018, lorsque Jean-François Lisée a critiqué le « politburo » de Québec Solidaire, a appelé les membres à voter pour la candidature de Christine Gilbert.

Gilbert est professeure agréée de comptabilité à l’Université Laval. Lorsque nous regardons son C.V. sur le site de l’Université, nous constatons la totale absence d’articles ou de travaux en français. Est-ce comme ça que Québec Solidaire veut faire la promotion de notre belle langue? L’enjeu des publications en français dans le domaine scientifique est un enjeu d’avenir au Québec, mais revenons-en à nos moutons.

Le candidat à l’investiture dans Jean-Talon, Olivier Bolduc, doit donc affronter une tempête de mauvaise foi. Celui-ci a le malheur d’être un homme blanc cisgenre. Tout ça pour quoi? Parce que la vision de la « démocratie » chez QS, c’est de forcer la parité, même si rien n’a démontré d’aucune manière que la présence de plus de femmes sur les conseils d’administration ou en politique améliorait quoique ce soit.

Les femmes en politique dont on l’a vu sont aussi toxiques et méchantes que peuvent l’être les hommes. On l’a vu avec la mairesse de l’arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce, Sue Montgomery.

Qu’est-ce que cela changera concrètement de mettre des femmes au pouvoir au lieu des hommes? La question se pose. Françoise David s’est indignée que le gouvernement Legault souhaite inscrire dans la loi une parité entre les hommes et les femmes de 40 à 60% sur les conseils d’administration des sociétés d’État. Mais pour madame David, puisque cela fait des « siècles que les femmes sont discriminées », parce qu’elles sont plus nombreuses que les hommes sur certains CA, c’est la bonne chose qu’elles demeurent majoritaires.

Pour ces activistes, la parité doit se faire à sens unique. Ce qui est à prévoir, c’est une crise sur les réseaux sociaux entre les militants modérés du parti, et les tenants d’une ligne dure. Les militants pour la laïcité sont déjà partis suite au lapin posé après les élections de 2018 par le « politburo », on peut déjà voir de nouvelles craques fissurer Québec Solidaire.

Petit conseil d’ami aux solidaires : les gars (et les filles!), si vous voulez sortir de la marginalité, sortez-vous la tête du cul et arrêtez avec vos petites guerres internes pour des sujets futiles qui n’intéressent que votre petite clique de jeunes professionnels urbains trop confortables. Vous seriez beaucoup plus utiles à défendre un vrai programme de gauche, c’est-à-dire la réduction de l’immigration pour aider les petits travailleurs, au lieu de vous faire les idiots utiles du patronat.

Les patrons jubilent de voir que leurs « opposants » se déchirent sur la parité des candidats pour le parti. Ou qui utilisent des pronoms sur leurs réseaux sociaux. À une certaine époque, les grévistes se battaient à mains nues pour améliorer leurs conditions de travail. Et qu’est-ce que Québec solidaire fait en 2023? Ils veulent avoir une comptable députée, comme s’il manquait de comptables à l’Assemblée nationale… La gauche est dans un état de pourrissement intellectuel sans précédent dans l’histoire. Le naufrage sera terrible.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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