Alors que 2022 avait été une année record en bénéfices pour Hydro-Québec, des rapports de fin d’année analysés par Radio-Canada indiquent que la situation s’est complètement inversée en 2023, et que la société d’État a enregistré des déficits records en raison du temps sec durant l’été, des faibles crues automnales et de la forte demande durant les grands froids de février.
Résultat : les barrages n’ont jamais été aussi vides, et ce manque à gagner équivaudrait à environ 35 térawattheurs (TWh), c’est-à-dire l’équivalent de toute l’électricité exportée par Hydro-Québec en 2022.
En conséquence, Hydro-Québec a dû limiter drastiquement ses exportations pendant l’année, engendrant une diminution des dividendes versées à l’État Québécois d’au moins 1 milliard de dollars.
Bien qu’elle assure qu’elle disposera de l’énergie nécessaire aux Québécois, ce déficit obligera néanmoins la société d’État à réduire encore davantage ses exportations en 2024. On est aussi soulagé que l’approvisionnement de 20 TWh vers l’État de New-York et du Maine, signé en 2021, ne commence qu’en 2026. Selon Radio-Canada, des sources anonymes chez Hydro-Québec qualifient ces contrats de « boulets ».
On se rappelle que ce n’est qu’en 2022 que le gouvernement québécois a réalisé que les surplus énergétiques d’Hydro-Québec se tarissaient et qu’ils disparaîtraient complètement autour de 2027 si l’on ne trouvait pas une manière d’augmenter radicalement la production. Depuis, c’est une course contre-la-montre pour le gouvernement, qui estime devoir construire l’équivalent de la moitié des capacités de production actuelles d’Hydro-Québec.
Ainsi, bien que la baisse actuelle des revenus soit due à des causes naturelles exceptionnelles, l’ensemble de ces facteurs annonce des années difficiles à venir pour Hydro-Québec.
On s’inquiète beaucoup au sujet de l’augmentation des tarifs qui, s’ils ne compensent pas l’augmentation des coûts, pourraient réduire à néant les bénéfices pour l’État et faire augmenter la pression pour privatiser.
En ce qui a trait au niveau des réservoirs, Hydro-Québec prévoit cependant une augmentation de 5 à 10% de l’hydraulicité en raison des changements climatiques dans les prochaines années, ce qui laisse perplexe, puisqu’on a passé l’été entier à accuser les changements climatiques d’être responsables des temps secs ayant causé les feux de forêt. Apparemment, les changements climatiques ont le dos large, pour le meilleur et pour le pire.
Une chose est sûre, avec les politiques de transition énergétiques qui poussent à une électrification accélérée du parc automobile et du chauffage résidentiel, les contrats d’exportations vers les États-Unis et de potentiels aléas du climat comme il y en a eu entre 2022 et 2023, Hydro-Québec est en très mauvaise posture et pourrait rapidement manquer d’électricité.
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