Denis Coderre poursuivi par Revenu Québec : êtes-vous surpris ?

Denis Coderre, comme je le mentionnais dans une précédente chronique, est un politicien increvable, qui, même s’il est battu, se relève toujours. Mais nous apprenons aujourd’hui par le biais du Journal de Montréal qu’il est poursuivi par Revenu Québec, et qu’une hypothèque légale de 66 000$ fut mise sur sa maison de Montréal-Nord. Êtes-vous surpris de ce rebondissement dans la saga de notre « Rocky » québécois? Moi non.

Il est un politicien connu depuis les années 90. Parmi ses nombreuses controverses, citons son appel à déporter un candidat du Bloc Québécois, qui a eu le malheur de naître au Chili, son échec comme organisateur de la formule E dans les rues de Montréal. Mais aussi son bilan comme maire de Montréal à bien des niveaux.

Dans l’article du Journal de Montréal, il est mentionné ce qui suit :

« Cet été, Denis Coderre a aussi indiqué à notre Bureau d’enquête avoir il y a plus de deux ans agi comme consultant pour BMNJ et Gestion Groupe Bernard, deux firmes reliées à l’homme d’affaires Hugo Bernard. Ces entreprises sont aujourd’hui en pleine déconfiture et auraient par la suite été contrôlées en sous-main par un homme d’affaires proche du crime organisé. »

Sans vouloir faire de suppositions sur l’intégrité de Denis Coderre dans ce dossier, est-il possible que l’ancien maire de Montréal soit souvent associé à des hommes d’affaires louches? Souvenons-nous. Il a déjà souhaité abroger ce règlement municipal qui empêche les constructions plus hautes que le Mont-Royal.

L’ex-ministre Jean-Marc Fournier faisait partie des lobbyistes qui souhaitaient cette réforme du règlement municipal montréalais empêchant la densification autour du Mont-Royal. Mais bon, nous ne sommes pas surpris qu’entre libéraux, comme on dit, « un chum st’un chum ». Il ne faut pas oublier non plus les nombreuses autres controverses lors du mandat de Denis Coderre comme maire, ou comme candidat à la mairie.

Ayant perdu à une seconde reprise contre Valérie Plante, il s’est planté lui-même en refusant de dévoiler son salaire comme lobbyiste pour les Public-Sacs auprès de la ville de Montréal. Un ancien maire qui se présente à nouveau, mais qui, entre les deux mandats, joue le rôle de lobbyiste auprès de son ancien employeur? N’est-ce pas un peu douteux? Je vous laisse le soin d’y penser.

On affirme déjà que cette nouvelle controverse sera le clou dans le cercueil de notre « Rocky » québécois, mais c’est sous-estimer la mauvaise foi des libéraux, ainsi que la pugnacité de Denis Coderre. Il devra patauger, se débattre, mais il est probable qu’il s’en sortira encore. Cela dit, rien ne prouve qu’il sera désigné comme chef par les libéraux. C’est là la nuance. Il pourra toujours se présenter. Mais rien ne dit que les libéraux voudront lui donner une autre chance.

Les libéraux sont à la croisée des chemins. Veulent-ils du sang neuf, un nouveau visage, qui pourra affronter Paul St-Pierre Plamondon et le regain de la volonté d’indépendance du Québec? Ou bien voudront-ils donner une énième chance à un ancien maire battu à deux reprises par Valérie Plante, qui pourtant ne brille par pour ses compétences comme mairesse? Denis Coderre a des squelettes dans son placard.

Il est trop sûr de lui et arrogant. Et ça, les Québécois n’aiment pas ce type de comportement de leurs politiciens. S’il veut espérer continuer la politique, malgré son état de santé précaire, il devra faire preuve de plus de transparence (ce qui serait beaucoup lui demander) et de modestie. Mais ça, ne demandez pas ça à Denis Coderre. Car transparence et modestie ne font pas partie de son dictionnaire. Comme quoi la politique, c’est vraiment un théâtre parfois.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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