Des athlètes de tir sportif s’inquiètent que la loi sur les armes à feu ne fasse disparaître leur sport

Traduit de l’anglais. Texte de Denise Ryan publié le 22 février 2023 dans le Vancouver Sun.

Quand il s’agit d’armes de poing, le contrôle est primordial. Contrôle mental, contrôle de la respiration, contrôle de la gâchette.

Dawn Deeley, une tireuse sportive de 65 ans, s’entraîne 20 heures par semaine en salle de sport et à peu près autant sur le champ de tir pour maîtriser son esprit et son corps afin de pouvoir s’agenouiller, s’allonger, prendre un virage serré, viser par-dessus ou sous des barricades.

« C’est un sport de précision », a déclaré Mme Deeley, qui est récemment rentrée de Thaïlande où elle a participé aux championnats du monde de la Confédération internationale de tir sportif. L’ancienne cycliste de compétition a été présélectionnée pour l’équipe olympique de 1984, a été une athlète toute sa vie et s’est mise au tir de compétition lorsqu’elle a pris sa retraite.

Maintenant, Deeley dit qu’elle et des milliers d’autres tireurs de compétition à travers le Canada sont mis sur la touche par la législation du gouvernement fédéral sur le contrôle des armes à feu, qui est actuellement examinée en comité.

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En octobre 2022, le gouvernement fédéral a publié un décret mettant un gel sur la vente, l’achat ou le transfert d’armes de poing, et l’introduction au Canada d’armes de poing nouvellement acquises.

À l’époque, le Premier ministre Justin Trudeau avait déclaré : « À part l’utilisation d’armes à feu pour le tir sportif et la chasse, il n’y a aucune raison pour que quiconque au Canada ait besoin d’armes à feu dans sa vie quotidienne. »

C’est la définition du « tir sportif » qui est ici contestée.

Le décret stipule ce qui suit : « Les personnes qui s’entraînent, participent à des compétitions ou sont entraîneurs dans une discipline de tir au pistolet figurant au programme du Comité international olympique ou du Comité international paralympique » sont exemptées. Selon Mme. Deeley, cela exclut des milliers de passionnés.

Deeley pratique le tir sportif, qui utilise des armes de poing sur une variété de parcours et note les concurrents sur la distance, le temps et la vitesse.

« Nous avons des niveaux de compétition d’élite », a déclaré Deeley. « C’est un sport au même titre que le golf, la voile ou la pêche ».

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Ce sport est très réglementé. Tous les concurrents passent des examens écrits obligatoires, des tests pratiques annuels avec des instructeurs certifiés et doivent détenir un permis canadien de possession et d’acquisition restreint valide. Les candidats doivent se soumettre à une vérification détaillée de leurs antécédents, fournir des références de caractère et passer des entrevues avec la GRC.

Les détenteurs de permis ne constituent pas une menace pour la sécurité publique, mais plutôt les citoyens les plus respectueux des lois canadiennes. Les propriétaires d’armes à feu sont deux fois moins susceptibles que le Canadien moyen de commettre un homicide. Le gouvernement fédéral s’acharne sur les mauvaises personnes », a déclaré Jesse Zeman, directeur exécutif de la B.C. Wildlife Federation.

« Il n’y a jamais eu de cas où une arme à feu utilisée par l’un de nos tireurs a servi à commettre un crime, donc cibler nos propriétaires ne va pas rendre le grand public plus sûr », a déclaré Jim Smith, président du National Range Officers Institute, un organisme qui supervise la sécurité de ce sport.

Selon M. Smith, l’interdiction des armes de poing touche 5 000 participants au Canada.

Actuellement, les Jeux olympiques présentent trois compétitions de tir à la carabine, au pistolet et au fusil de chasse, principalement en salle avec des cibles fixes. Selon M. Smith, il faut des milliers d’heures pour former un tireur d’élite, et d’autres sports de tir de compétition – comme le tir sur cible – offrent aux athlètes les occasions nécessaires pour s’entraîner.

« Sans le tir sportif de compétition comme celui-ci, il n’y a pas de voie vers les Jeux olympiques », a déclaré M. Smith.

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