Des centres d’injection à côté des écoles : ça suffit

Pierre Poilievre, lors d’un passage en Colombie-Britannique, a promis d’interdire les centres d’injection supervisés à moins de 500 mètres des écoles et des garderies. Cette politique n’est que du bon sens, considérant l’enfer urbain dans lequel des familles doivent composer au quotidien : celui des toxicomanes désorganisés, représentant un danger pour eux-mêmes et pour les autres.

Mais est-il trop tard ? Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup de travail à faire.

Depuis la mise en place de la nouvelle politique qui exclut le flânage dans les stations de métro à Montréal, plusieurs itinérants ont tout simplement trouvé refuge ailleurs. C’était prévisible. Les restaurateurs s’en plaignent : des toxicomanes qui causent des scènes dans leurs commerces, intimidant au passage les clients et les employés.

Le Village est devenu une véritable piquerie. Plusieurs n’osent plus s’y aventurer. Les commerçants disposant d’une terrasse se plaignent de la dégradation de leur propriété par des sans-abri drogués qui font leurs besoins sur place. Mais un lieu jusque-là épargné a récemment fait les manchettes : l’aéroport de Dorval. Pourquoi ?

Comme à l’aéroport Charles-De-Gaulle à Paris, les itinérants peuvent s’y rassembler, car c’est un lieu vaste, ouvert 24 heures sur 24, avec des prises pour recharger leurs appareils. Il y a aussi de l’eau et des toilettes, ce qui est un luxe dans la rue. Allons-nous devoir attendre que les autorités de l’aéroport soient obligées d’agir comme l’a fait la Société de transport de Montréal ? C’est-à-dire sévir une fois que le mal est fait ?

Heureusement, les grands froids sont derrière nous. Mais les campements sur la rue Notre-Dame sont déjà de retour. Il faudra bien plus, cette fois-ci, que de simplement les démanteler. Il faut une véritable politique de réhabilitation des consommateurs de drogues. Leur faire suivre une thérapie. Ou, à tout le moins, ouvrir des centres où ils donneraient en quelque sorte une pause à la société.

De tels endroits existent déjà pour les personnes judiciarisées. Poilievre a donc raison de vouloir limiter la création de nouveaux centres d’injection et d’interdire qu’ils soient situés dans un périmètre de 500 mètres d’une école ou d’une garderie. Les enfants n’ont pas à subir ça. Ni à risquer de se blesser avec des seringues, ce qui doit d’ailleurs être une source constante de préoccupation pour tout parent vivant en ville.

La situation est intenable, à la fois pour les sans-abri, mais aussi pour les citoyens ordinaires qui se retrouvent parfois à faire le travail des travailleurs sociaux, alors qu’ils n’ont ni les compétences ni les ressources pour le faire. Espérons que le prochain gouvernement limitera le trafic de drogues dures, en plus d’avoir une politique stricte en matière de consommation dans les lieux publics.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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