Après avoir été condamné à dédommager les familles des victimes de Sandy Hook pour 1 milliard de dollars la semaine passée, une nouvelle poursuite suggère de lui faire payer 2,75 billions supplémentaires.
Vous avez bien lu… 2,75 billions!
Pas des millions, pas des milliards, mais des BILLIONS, c’est-à-dire mille milliards de dollars…
Simple comparaison ; le PIB canadien est aujourd’hui évalué à 1,99 billions… C’est donc dire qu’on prétend raisonnable de faire payer plus que le PIB d’une économie moyenne à un seul individu pour le simple crime d’avoir colporté de fausses informations et des théories complotistes.
Bon, il faut cependant nuancer. Les familles de victimes à l’origine de ce montant n’ont fait que le suggérer à titre indicatif, laissant plutôt le choix de la sentence à la discrétion du juge.
Ils seraient parvenus à ce montant ridicule en multipliant l’amende de 5000$ pour « pratiques commerciales malhonnêtes » du Connecticut par les 550 millions de personnes atteintes par les fausses nouvelles de Jones.
Un milliard était quand même déjà abusif, mais ces nouvelles déclarations ne font que décrédibiliser les victimes. Comme on dit ; trop c’est comme pas assez.
Alex Jones avait partagé une théorie conspirationniste en 2012 qui niait la véracité d’une fusillade dans une petite école du Connecticut. Il affirmait entre autres que les parents des victimes étaient des acteurs et que la tragédie était une mise en scène pour alimenter le lobby anti-armes à feu.
Alimentés par cette théorie, de nombreux auditeurs de son émission s’étaient alors mis à invectiver et menacer les parents des victimes sur internet.
Le commentateur s’est rétracté et excusé à de nombreuses reprises depuis 10 ans, expliquant notamment dans un podcast de Joe Rogan qu’il n’avait fait que relayer une des nombreuses théories sur lesquelles il était tombé sans penser aux conséquences. Il avait alors reconnu une négligence dans le fonctionnement de son média et affirmé faire désormais plus attention aux nouvelles qu’il partage.
Or il expliquait que sa rétractation et ses multiples excuses n’étaient jamais suffisantes, allant même jusqu’à dire que ce stade, les gens lui en voulait plus qu’au tireur. Certains, même, le prenant carrément pour le tireur.
Malgré tout ce qu’on peut dire sur les agissements douteux du personnage et sur les dangers de la désinformation, cet acharnement crée un dangereux précédent en termes de liberté d’expression. Avec le retour au pouvoir des démocrates depuis 2020, de nombreux appels à purger l’espace publique des supporteurs de Trump ont été lancés, un processus qui semble aller bon train.
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Traduit de l’anglais. Article de Adrian Ghobrial publié le 14 novembre 2024 sur le site…