Des lanceurs d’alerte dénoncent les abus de cliniques pour jeunes transsexuels

Traduit de l’anglais. Article de Adam Zivo publié le 24 février 2023 sur le site du National Post.

Le Canada doit mettre en place des mesures pour protéger les enfants désorientés d’un préjudice irréversible

De nouveaux rapports de dénonciateurs confirment que l’approche «affirmative» actuelle du traitement des jeunes qui s’identifient comme transgenres peut être désastreuse. À la lumière des nombreux scandales à l’étranger, le Canada devrait enquêter sur ses propres pratiques et mettre en place de manière proactive des garde-fous plus solides qui protègent les enfants désorientés contre des dommages irréversibles.

Il est à noter que les dénonciateurs viennent de plus en plus souvent d’un milieu de gauche ou politiquement neutre, ce qui réfute l’idée que cette question est simplement un discours conservateur alarmiste.

Au début du mois, Jamie Reed, une ancienne employée d’une clinique transgenre pour jeunes basée à Washington, a écrit un article cinglant dans lequel elle affirme que des patients vulnérables subissent des préjudices permanents du fait d’un système «moralement et médicalement épouvantable».

Mme Reed commence son article en déclarant qu’elle est une femme lesbienne qui s’identifie à l’extrême gauche et est mariée à un transsexuel. Lorsqu’elle a commencé à travailler dans la clinique susmentionnée en 2018, elle était animée par un désir sincère de protéger les jeunes trans et de sauver des vies trans.

Au cours des quatre années suivantes, ses expériences en tant que gestionnaire de cas ont été si troublantes qu’elle s’est sentie obligée de démissionner en novembre dernier. Selon Mme Reed, de nombreux patients souffraient de problèmes de santé mentale graves, tels que la dépression, les troubles alimentaires, le TDAH et la schizophrénie. Une grande partie d’entre eux avaient également reçu un diagnostic d’autisme ou présentaient des symptômes d’autisme.

Les cliniciens n’auraient pas exploré l’impact que ces facteurs pouvaient avoir sur l’identité de genre déclarée par les patients. Plutôt que d’évaluer et de soutenir la santé mentale de manière holistique, les médecins ont simplement précipité les jeunes dans une transition médicale.

L’accent mis sur la transition médicale semblait refléter une tendance plus large à privilégier les solutions pharmacologiques par rapport à l’aide psychosociale – pourquoi investir dans une thérapie longue quand on peut donner aux patients des poignées de pilules ?

[…]

Pour entamer une transition médicale, il suffisait d’obtenir une lettre de soutien d’un thérapeute. Les patients se rendent généralement chez des thérapeutes recommandés par la clinique, où ils peuvent obtenir de telles lettres après seulement un ou deux rendez-vous. La clinique fournit aux thérapeutes des modèles de lettres à rédiger.

M. Reed affirme que les jeunes patients avaient souvent peu de compréhension des effets secondaires potentiels de la transition médicale, y compris la stérilisation. «Après avoir travaillé au centre, j’en suis venue à croire que les adolescents ne sont tout simplement pas capables de saisir pleinement ce que signifie la décision de devenir stérile alors qu’ils sont encore mineurs», écrit-elle.

La clinique aurait délibérément minimisé les conséquences négatives de la transition médicale, sapant encore davantage le consentement éclairé. Lorsque les patients regrettaient plus tard leur transition, les médecins les abandonnaient tout simplement et refusaient de recueillir des données sur leurs expériences.

Dans une anecdote particulièrement déchirante, une patiente a été mise sous hormones transsexuelles à l’âge de 16 ans, puis a subi une double-mastectomie deux ans plus tard. Trois mois après son opération, elle a réalisé qu’elle n’était pas transsexuelle et a dit à une infirmière : «Je veux retrouver mes seins».

Le témoignage de Reed est choquant – mais il correspond également à ce qui a été rapporté au sujet de la clinique Tavistock du Royaume-Uni, aujourd’hui fermée.

Tavistock était la seule clinique spécialisée dans l’étude du genre chez les jeunes au Royaume-Uni, mais elle a été fermée après qu’une étude commandée par le gouvernement en 2022 ait révélé que la clinique fournissait des soins manifestement irresponsables. Le Royaume-Uni remplace désormais Tavistock par quatre nouvelles cliniques qui s’abstiendront d’affirmer automatiquement l’identité transgenre d’un patient et examineront plutôt sa santé mentale de manière globale.

La semaine dernière, Hannah Barnes, journaliste d’investigation primée de la BBC, a publié un livre, Time to Think, qui dissèque en profondeur tout ce qui a mal tourné avec Tavistock. Barnes n’est évidemment pas une provocatrice d’extrême droite. Son livre a été salué pour son souci du détail et ses recherches approfondies.

Barnes a interrogé plus de 60 professionnels de la santé, y compris des personnes qui ont effectué une transition heureuse mais qui ont néanmoins eu des problèmes avec les pratiques de Tavistock. Toutes les préoccupations soulevées par Reed ont été reprises par ce groupe de personnes interrogées.

À Tavistock, certains jeunes qui s’identifiaient comme transgenres étaient automatiquement reconnus et autorisés à effectuer une transition médicale, même s’ils s’identifiaient également comme trans-ethniques (ils s’identifiaient généralement comme japonais, coréens ou chinois).

Comme dans la clinique de Reed à Washington, le personnel de Tavistock s’inquiétait discrètement du fait que les enfants autistes, qui constituaient un bon tiers de leurs patients, étaient inutilement traités par des médicaments (on estime que seuls deux pour cent des enfants britanniques sont atteints d’autisme).

En outre, la clinique ignorait les antécédents d’abus sexuels des patients et ne se demandait pas, par exemple, si les jeunes filles qui avaient été violées ou abusées par des hommes pouvaient vouloir s’identifier comme étant de sexe masculin pour se sentir plus en sécurité.

De manière inquiétante, le livre de Barnes décrit en détail comment la transition médicale était utilisée comme une sorte de thérapie de conversion pour les jeunes homosexuels. Les cliniciens ont rapporté que les parents exprimaient leur soulagement de savoir que, grâce à la transition médicale, leurs enfants ne seraient plus homosexuels. Les patients exprimaient du dégoût envers leurs propres pulsions homosexuelles, suggérant que leurs identités trans étaient enracinées dans une homophobie intériorisée.

Lorsque des voix inquiètes tentaient de s’exprimer, elles étaient accusées de transphobie et réduites au silence. Par conséquent, le personnel a fréquemment quitté son emploi en raison de préoccupations éthiques – en seulement six mois en 2018, la clinique a perdu 11 objecteurs de conscience.

Comme les cliniques d’identité sexuelle pour les jeunes basées au Royaume-Uni et aux États-Unis ont connu des échecs presque identiques, les Canadiens devraient s’inquiéter de ce que ces cliniques font dans leur propre pays. Les modèles de soins imprudemment «affirmatifs» doivent être examinés et réformés maintenant, pas plus tard.

Pour lire l’article dans sa forme originale

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