Des profs imposent-ils la charia dans une école primaire de Côte-des-Neiges?

Le Journal de Montréal nous a appris une histoire troublante aujourd’hui. 11 professeurs sont présentement sous enquête pour une série d’abus psychologiques sur des élèves d’une école primaire de Côte-des-Neiges. Les faits reprochés sont nombreux : humiliations collectives, discriminations en fonction du sexe. Ce qui est intéressant dans cette histoire, si nous parcourons l’article, c’est l’origine des enseignants concernés. Que faut-il comprendre? Y a-t-il imposition de la « charia » à l’école? C’est possible.

Selon cette enquête, un clan de professeurs se serait formé dans cette école, imposant un climat de terreur aux élèves. Les faits reprochés sont nombreux : interdiction aux spécialistes de venir aider certains élèves, classes aux fenêtres couvertes, humiliations en forçant des élèves à se tenir debout face au mur, ou copies remises en fonction de la réussite.

Un autre fait inquiétant : certaines matières n’étaient pas ou peu enseigné. On parle ici des sciences, de l’éducation à la sexualité, d’éthique et culture religieuse. Mais aussi du fait que les professeurs empêchaient les filles à jouer au soccer, « sport réservé aux garçons ». Assistons-nous ici à l’imposition d’une forme de « charia » en milieu scolaire? La réponse est oui, c’est fort probable.

La loi islamique, selon les pays, impose des restrictions aux femmes, qui sont empêchées de faire certains métiers, ou bien limitent la mixité entre les hommes et les femmes. Ce n’est pas nouveau. À l’émission de Patrick Lagacé, on a déjà rapporté ce type de nouvelles dans les écoles de Montréal. Les orthophonistes et autres psychoéducatrices (ce sont en majorité des femmes) seraient empêchées d’aller dans les classes, qui sont interdites aux femmes.

Des articles ont rapporté une homogénéité culturelle dans les écoles de certains secteurs de Montréal. À une époque pas si lointaine, les enfants dans ces écoles étaient originaires de nombreux pays, et les Québécois de souche y étaient minoritaires. Maintenant, certaines communautés y sont majoritaires. On parle de nos jours d’élèves d’origine maghrébine. Avec des professeurs originaires de ces pays également.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’école Bedford fait parler d’elle pour de mauvaises raisons. En juin 2023, on rapportait déjà que certains professeurs de sexe masculin contestaient l’autorité des femmes à des postes de direction. Donc, ce n’est rien de nouveau. Le gouvernement a beau dire qu’il y a des enquêtes, mais que fait-il? Pourquoi, en un an, rien n’a été réglé?

Pendant ce temps, l’avenir et l’intégration d’enfants vulnérables sont compromis au nom du politiquement correct. Voilà, c’est dit. Ceux-ci ne pourront pas devenir pleinement citoyens du Québec s’ils ne connaissent pas comment nous fonctionnons ici chez nous. Après, il y aura les collectifs antiracistes pour nous dire à quel point le racisme systémique frappe ces communautés. Déjà, il faudrait combattre l’islamisme à l’école pour ça. Et faire un ménage des professeurs et autres administrateurs, qui propagent l’obscurantisme, ou bien se taisent à la place pour ne pas offenser.

Mais voici ce qui va se passer : l’histoire tombera dans l’oubli, au rythme où nous recevons des informations de partout sur le web à la vitesse de la lumière. Celle-ci sera enterrée d’ici quelques jours, peut-être même demain, pour faire place à d’autres controverses. Rien ne changera, car les politiciens se déresponsabilisent. De même que les administrateurs scolaires. Mais le problème continuera de grossir, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Nous ne pourrons pas dire : on ne savait pas.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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