Un discours de Joe Biden crée l’outrage au sud de la frontière depuis hier. Autant dans l’esthétique sombre et qualifié à la blague de « satanique » de l’éclairage rouge sur les murs du parc historique national de l’indépendance à Philadelphie – et qui a occasionné son lot de memes – c’est aussi les propos que le président a tenu qui ont choqué une bonne part du pays. Pour plusieurs commentateurs dans les médias grand public, il s’agirait d’un discours de guerre qui laisserait entendre que les États-Unis sont déjà en guerre civile.
Dans cette allocution de 24 minutes, le président américain fait d’abord un éloge à la démocratie américaine, rappelle ses fondements, ses valeurs et le courage nécessaire pour la préserver. Mais le discours prend rapidement une tournure acrimonieuse lorsqu’il affirme que ce qui se passe actuellement dans le pays n’est « pas normal » et, rejetant visiblement la responsabilité là, décrit les supporteurs de Trump en ces mots d’une rare gravité : « Donald Trump et les républicains MAGA représentent un extrémisme qui menace les fondations mêmes de la République ».
Il continue sur cette lancée pendant de longues minutes, martelant l’incompatibilité profonde du mouvement pro-Trump avec la démocratie américaine, le réduisant pratiquement à un petit réseau de cellules extrémistes anti-démocratie : « Les républicains MAGA ne respectent pas la constitution, ils ne croient pas en la primauté de la loi, ils ne reconnaissent pas la volonté du peuple. Ils refusent d’accepter les résultats d’une élection libre. Et ils travaillent en ce moment même, alors que je vous parle, d’État en État pour donner le pouvoir aux élections parallèles, aux partisans et aux copineurs… et aux nieurs d’élections, pour miner la démocratie elle-même. Les forces MAGA sont déterminées à ramener ce pays en arrière. […] Ils font la promotion de leaders autoritaires et attisent les flammes de la violence politique. Ils sont une menace à nos droits individuels, à la poursuite de la justice, à la primauté de la loi ».
On le sait, le spectre de la guerre civile a fait son retour dans le débat public américain depuis au moins 2016 avec l’entrée en politique de Donald Trump. Or il y a deux semaines, réagissant à des menaces faites au FBI par rapport au raid de Mar a Lago, la commentatrice Tiffany Cross de MSNBC affirmait que « La guerre civile est déjà ici ». Et hier, à la suite du discours du président américain, un historien sur les ondes de la même chaîne affirmait que le discours controversé avait probablement été influencé par une de ses récentes rencontre avec le président, et était fortement inspiré de deux discours présidentiels guerriers qui avaient été discutés. D’une part, un discours de Lincoln à la vieille de la Guerre de Sécession, qui avait déchiré le pays pendant le XIXe siècle, et d’autre part, un discours de Roosevelt lors de l’entrée en guerre des Américains pendant la seconde guerre mondiale.
Micheal Beschloss, l’historien en question, explique en effet qu’il avait alors dit au président, en parlant de l’époque actuelle : « C’est comme 1860. C’est comme 1940. Vous devez parler des grands enjeux dans la pièce et, comme Lincoln a donné le discours « Assemblée Divisée », comme Roosevelt a donné le discours sur l’état de l’Union à propos des « Quatre Libertés » en 1941. » Il conclue alors en disant « C’est le moment que Biden a choisi. »[1]
Ces propos ont de quoi inquiéter alors que le pays se dirige vers les élections de mi-mandat et que le support à l’ancien président demeure fort. Par ces propos sans concession, l’administration Biden semble pratiquement vouloir criminaliser le trumpisme et pousser une large partie du pays dans une forme d’illégalité politique. Un contexte qui ne ferait qu’accroître la tension dans cette société polarisée jusqu’au point de rupture.
[1] Alexander Hall, « MSNBC historian compares Biden speech to Lincoln, FDR before Civil War, WWII”. Fox News. https://www.foxnews.com/media/msnbc-historian-compares-biden-speech-lincoln-fdr-before-civil-war-wwii
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