Donald Trump sabre dans les programmes de diversité du gouvernement américain : à quand la même chose au Canada ?

Le président Trump, ayant à peine entamé son second mandat, a déjà signé de nombreux décrets limitant ou abolissant certaines politiques mises en place sous la gouvernance de Joe Biden. Nous parlons notamment des programmes EDI – Équité, Diversité, Inclusion – en vigueur au sein du gouvernement fédéral. Si de nombreuses entreprises avaient déjà commencé à les abolir, c’est la première fois qu’un gouvernement va aussi loin dans ses propres institutions. À quand une telle démarche au Canada ?

On ne peut pas dire que Donald Trump se tourne les pouces depuis son retour à la Maison-Blanche. Il a déjà signé un nombre impressionnant de décrets, allant de l’expulsion des immigrants illégaux à l’abolition des programmes EDI au sein du gouvernement fédéral. Ces formations, qui visent à « déconstruire » les préjugés et à combattre le racisme « systémique », sont loin de faire l’unanimité.

Parmi les principales critiques adressées aux politiques EDI figurent les tensions possibles entre collègues d’une même équipe, soumise à des séances de rééducation. Un milieu de travail efficace est celui où les gens s’entendent bien. Les partisans de l’approche EDI, qui affirment qu’il faut inclure les personnes issues de milieux minoritaires, ont-ils des arguments solides pour démontrer une amélioration réelle du climat de travail ?

Ce qui est plus probable, c’est que les gens développent une méfiance accrue envers leurs collègues « racisés », qui auraient obtenu une promotion, par exemple. Ont-ils été promus en raison de leurs compétences ou de leur couleur de peau ? Si des doutes subsistent, il ne faut pas s’étonner d’un déclin des relations en milieu de travail.

Un futur gouvernement canadien, vraisemblablement dirigé par les conservateurs de Pierre Poilievre, devra abolir les programmes de diversité au sein des ministères et agences fédérales. Cette approche s’avère bien plus nuisible que bénéfique pour les fonctionnaires, qui doivent sacrifier du temps de travail pour ce qui peut être qualifié de rééducation idéologique.

Au Canada, la question linguistique ajoute une difficulté supplémentaire à ces politiques. Les francophones, déjà minoritaires au sein de la fonction publique, sont progressivement écartés au profit d’autres « minorités », qu’elles soient autochtones ou raciales. Pensons, par exemple, à la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, qui est « bilingue » en anglais et en inuktitut, mais pas en français. Ces cas se multiplient dans les ministères fédéraux.

Pour restaurer la confiance des Québécois et des Canadiens en général, un futur gouvernement doit abolir les politiques EDI ainsi que l’embauche basée sur des critères raciaux, sexuels, religieux ou sociaux. Le contexte s’y prête bien : la mort de George Floyd est déjà loin de nous, et les esprits se sont apaisés avec le temps. Les entreprises, qui avaient sauté à pieds joints dans l’aventure EDI à la suite de cette tragédie, commencent à comprendre que ces politiques étaient nuisibles.

Walmart, Harley-Davidson, Target, John Deere et Microsoft ont, d’une manière ou d’une autre, aboli leurs départements EDI. Qu’attendons-nous ? Exerçons une pression sur nos gouvernements pour qu’ils mettent fin à ces programmes dans les institutions publiques. Si des entreprises souhaitent conserver de tels programmes, libre à elles. Nous pourrons voter avec notre argent.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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