Les nombreuses drogues mortelles sur le marché qui font des ravages aux États-Unis, avec des centaines de milliers de morts, sont désormais au Québec. Il aura fallu quelques années pour que le Québec soit aussi mêlé aux sombres desseins de la Chine. Qu’est-ce que nous pouvons faire? Et comment expliquer ces hostilités?
La Chine a la mémoire longue : pendant plusieurs décennies, des millions de Chinois étaient dépendants à l’opium, drogue vendue par les Britanniques. Cela a abouti à deux guerres, dont l’une où la Chine a perdu de nombreux territoires, dont Hong Kong, qui sera sous giron britannique jusqu’en 1997. Le Parti communiste chinois, qui a pris le pouvoir en 1949, qualifie cette période de « siècle d’humiliations ».
Nous pourrions penser que c’était il y a longtemps, que le sujet n’est plus d’actualité. Et pourtant. La Chine cherche à se venger de cette sombre époque en utilisant aussi des drogues dangereuses, mais avec des moyens de distribution modernes. Le fentanyl, et d’autres drogues, sont fabriqués en Chine, avec l’appui tacite du gouvernement, puis exporté par bateau jusqu’au Mexique, ou même directement au Canada ou aux États-Unis.
Vancouver est depuis longtemps une plaque tournante du trafic de drogues. Ce n’est un secret pour personne que cette ville proche du Pacifique (donc des trafiquants) au climat tempéré fait que plusieurs vont là-bas pour consommer. Nous connaissons le tristement célèbre Downtown Eastside. Pourtant, ce qui était jusque-là, lointain et étranger à nous, Québécois, est en train de nous sauter au visage.
De jeunes Québécois achètent des drogues de synthèse, qu’ils pensent sans danger, sur des applications comme Snapchat. Ce n’est plus seulement l’affaire de toxicomanes itinérants. Mais de jeunes gens qui vivent chez leurs parents, qui vont à l’école. Certains essaient de s’automédicamenter. Pour l’anxiété, ou pour avoir plus de concentration. Exactement comme aux États-Unis depuis quelques années.
On associe la drogue aux sans-abri, mais ce cliché est depuis maintenant démodé. Bien sûr, il suffit de se promener en ville pour voir des gens détruits quêter aux feux de circulation. Mais la consommation touche aussi des jeunes qui normalement ne devraient pas tomber là-dedans. De la fausse publicité les convainc d’essayer l’automédication, sans passer par un médecin. Cela est très dangereux, et la Chine le sait.
Nous vivons à une époque où le mal-être, de même que l’anxiété, doit être combattu de toutes les façons pour demeurer productifs. À l’école, au travail, voire même dans ses loisirs. La Chine connaît la faiblesse de ces jeunes occidentaux. Et elle entend en profiter pour porter un coup à ceux qu’ils considèrent comme étant les responsables de l’une des pages les plus sombres de l’histoire de la Chine.
Aux États-Unis, en 2023, plus de 107 000 personnes sont mortes d’une overdose. Cela équivaut à la population d’une ville moyenne au Québec. C’est beaucoup. Et le profil des personnes décédées a changé. Il ne s’agit plus de sans-abri toxicomanes depuis des années. Mais maintenant de jeunes qui voulaient régler des problèmes de santé en prenant des drogues non prescrites par des médecins. Cela est tragique, et ces actions de la Chine font mal.
Qu’est-ce que nous devrions faire? Déjà, d’arrêter de traiter la Chine comme un partenaire d’affaires légitime, ça serait beaucoup. Mais nous pourrions aller encore plus loin en réprimant le trafic de ces drogues dures. Cela ne suffira pas. Il faut surtout convaincre les jeunes de ne jamais toucher à ces obscurs comprimés achetés sur les réseaux sociaux. Car on ne le sait jamais, c’est comme jouer à la roulette russe. Il y a de fortes chances que ce comprimé soit le dernier consommé à vie, ou bien peut provoquer des dommages irréversibles au cerveau. Une campagne de longue haleine nous attend.
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