François Legault a longtemps affirmé vouloir amener le niveau de richesse du Québec à celui de l’Ontario. Bien bel objectif. Cependant, force de constater que sa stratégie ni celle de son « super » ministre Pierre Fitzgibbon ne sont les meilleures. On le voit avec les milliards promis à Northvolt, et maintenant, une baleine dans la pièce : l’entreprise française Flying Whales (ça ne s’invente pas) affirme vouloir établir au Québec une usine de dirigeables. Bien sûr si le gouvernement est prêt à mettre l’argent sur la table. Chronique d’un désastre annoncé déjà depuis des années.

Bien sûr, déjà au départ, on pourrait faire que le nom « Flying Whales » en anglais est très mal choisi pour une entreprise française. Mais passons déjà ce drapeau rouge. Ce qui nous intéresse ici, c’est comment le gouvernement joue avec notre argent, celui de tous les Québécois, pour des projets de « start up », s’imaginant faire du Québec une nouvelle Silicon Valley. Mais le problème, c’est que la Silicon Valley investit son propre argent dans des entreprises en démarrage, donc à risques financiers importants. Le gouvernement du Québec est ainsi devenu pourvoyeur de « BS corporatif » à toutes sortes d’entreprises aux bilans provisoires certes, mais pas très brillants.

Dans un précédent article, nous avons évoqué les risques financiers représentés par Northvolt. Mais là, c’est vraiment une blague. Déjà en 2019, la CAQ devait défendre sa décision d’investir 30 millions de dollars de notre argent dans une entreprise qui n’avait pas fait ses preuves. La livraison des premiers dirigeables était prévue pour « l’horizon 2023 ». Or, nous sommes en 2024, et il n’y a ni usine ni dirigeable. Le site n’est pas encore choisi que le gouvernement a investi jusqu’à aujourd’hui plus de 75 millions de dollars.

Le nombre d’emplois promis est « vague », entre 100 et 400. Pierre Fitzgibbon va même jusqu’à oser promettre que :

«Est-ce que l’appareil va voler dans deux ans? Il y a toujours des risques que non, évidemment. On a fait le constat que le risque en valait la peine. Ça fait partie de notre stratégie en aéronautique: on a des projets à risque qu’on doit faire», a-t-il expliqué ».

Donc, on peut jouer sans problème à la loterie, comme on achèterait des 6/49, car le gain possible nécessite peu d’investissements pour ses retombées potentielles. Le hic c’est que personne ou presque ne s’est mis riche à jouer à la loterie ou aux machines. Sinon ça se saurait. Le gouvernement joue avec l’argent des contribuables, qui sont captifs des décisions politiques. Personne ne peut s’opposer à ce « BS corporatif ».

Les paris risqués, voire calamiteux de la CAQ, se multiplie. Les caquistes, et leur chef, François Legault, avaient promis une saine gestion des finances publiques pour assurer les services à la population sans les taxer davantage. Maintenant, nous nous retrouvons avec le pire des mondes : des services publics en péril, au point que certains doivent payer 5000$ pour « s’abonner » aux services de cliniques privées, et en plus de ça, le gouvernement n’utilise pas notre argent pour des choses infiniment plus urgentes que de l’injecter dans des « start up » aux bilans médiocres.

Si François Legault veut investir de son propre argent dans Flying Whales (sic), c’est son affaire. Mais déjà, les délais pour implanter une usine d’une technologie qui n’a pas fait ses preuves ni prouvé sa valeur sur le marché font craindre le pire. Les Québécois sont en droit de s’attendre à mieux de leur gouvernement de « centre droit » qui joue à la loterie avec notre argent pour gagner des ballons. Un vrai jeu d’enfants.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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