Depuis des années au Québec, on ne cesse de voir des partis être portés au pouvoir en se proclamant le « parti de l’économie », pour ensuite les voir revenir sur bon nombre de leurs promesses et gérer le pays en fonction des grands titres. Soumis aux médias grand public majoritairement de gauche, la volonté de développer le territoire et stimuler l’économie se retrouve bien tiède. Legault est-il en train de s’asseoir sur ses lauriers et prendre son électorat pour acquis en ne donnant pas suite à ses positions économiques antérieures?
Nous avons eu Jean Charest, qui bien qu’ayant une réelle motivation à développer le territoire québécois et notamment son secteur gazier – en témoignent son « Plan Nord » et son soutien pour les gaz de schistes – a dû abandonner à peu près tous les projets d’hydrocarbure en sol québécois. Old Harry, Île d’Anticosti, gaz de Schistes, etc. Toutes des ressources hautement profitables qui ont été mises de côté.
Nous avons eu Pauline Marois qui avait affirmé une ouverture à développer le secteur des hydrocarbures pour financer les énergies vertes – dans un modèle norvégien – mais qui n’a évidemment pas donné suite au projet.
Nous avons eu Couillard, qui a littéralement commencé son mandat en affirmant rouvrir le dossier : « Le gouvernement entend aborder la filière des hydrocarbures de façon intégrée et cohérente, en lien avec les trois piliers du développement durable : le développement économique, l’équité sociale et les impacts sur notre environnement. »[1]
Quatre ans plus tard, rien n’avait vraiment abouti et la CAQ s’imposait de plus en plus comme une alternative au parti libéral en matière d’économie.
En effet, avant d’être porté au pouvoir, Legault affirmait haut et fort que le Québec devait développer ses ressources pour se défaire de sa dépendance à la péréquation. Or une fois élu, il ne perdit pas de temps pour revenir sur ses paroles et retirer son support aux différents projets d’oléoducs ou sites d’extraction en cours. Et tout récemment, il déclarait la fin définitive de tout développement dans le domaine des hydrocarbures, s’enlignant à la perfection sur l’agenda de carboneutralité de Justin Trudeau, qui est pourtant censé être son parfait opposé sur le plan politique.
En bref, la CAQ a tenu bien peu de ses promesses économiques, récoltant ses victoires plutôt dans le champ identitaire. À l’heure où le parti conservateur du Québec monte dramatiquement dans les sondages et concurrence la CAQ sur son flanc droit, il est légitime de se poser la question : Legault est-il devenu trop arrogant et prend-t-il sa base pour acquise?
C’est probablement ce réalignement à la droite du spectre idéologique qui déterminera l’issue de la prochaine élection. Les partis et les médias grand public le savent bien et depuis une semaine, leurs attaques incessantes contre Éric Duhaime ne fait que dévoiler leur panique. Cette CAQ dont on prévoyait une réélection triomphale a de plus en plus de difficulté à faire croire à ce mirage, il faudra qu’elle commence à accepter que son électorat n’est pas acquis et qu’elle devra travailler fort pour le maintenir en son giron.
[1] Chailleux, S. « Construction du secteur des hydrocarbures au Québec : entre inertie politique et adaptations instrumentales ». Vertigo. https://journals.openedition.org/vertigo/18590?lang=pt
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