Espionnage chinois : au Canada, on décore au lieu de sanctionner

Le Bureau d’enquête du Journal de Montréal a révélé un nouveau scandale concernant l’influence du Parti communiste chinois au Canada. Xixi Li, conseillère municipale à Brossard et dirigeante présumée de deux « postes de police » chinois clandestins, s’apprête à recevoir un prix honorifique de la gouverneure générale.

En Chine, les espions sont sévèrement punis, et à juste titre. Les sanctions y sont implacables. Pendant ce temps, au Canada, nous leur offrons des médailles et des honneurs. Que cela dit-il de notre pays ?

Selon le Journal de Montréal, Xixi Li a reçu, le 7 février dernier, la Médaille du couronnement du roi Charles III, une distinction destinée aux citoyens ayant contribué à « bâtir le Canada d’aujourd’hui ». Officiellement, elle est à la tête de deux organisations à vocation communautaire : le Service à la Famille Chinoise du Grand Montréal et le Centre Sino-Québec de la Rive-Sud.

À première vue, ces missions semblent nobles, axées sur l’intégration des nouveaux arrivants chinois. Mais selon plusieurs enquêtes, elles cacheraient une réalité bien plus sombre : un rôle actif dans l’intimidation et le harcèlement d’opposants au régime chinois. Ces « postes de police » clandestins, déployés à travers le Canada, l’Europe, les États-Unis et l’Australie, serviraient à traquer, menacer et contrôler les dissidents qui espèrent trouver refuge dans des pays censés garantir leurs droits fondamentaux.

L’influence de la Chine est omniprésente, et ses moyens de surveillance, redoutablement efficaces. Même à des milliers de kilomètres de Pékin, les exilés chinois restent sous la menace constante de pressions, de chantages et de représailles visant leurs proches restés au pays.

Les gouvernements occidentaux évitent de confronter la Chine de manière trop directe, car elle demeure un partenaire commercial incontournable. Mais cette complaisance a un prix : en fermant les yeux sur les ingérences chinoises, nous laissons nos institutions être infiltrées et nos concitoyens menacés. Entre le vol de brevets, le trafic de fentanyl facilité par des réseaux chinois et l’intimidation des voix dissidentes, la Chine de Xi Jinping représente une menace bien réelle pour la vie de nos concitoyens.

Le problème, c’est que nos dirigeants sont d’une naïveté déconcertante. Ils considèrent toute tentative de lutte contre l’ingérence étrangère comme un risque politique, craignant d’être accusés de xénophobie. Pourtant, en Chine – et dans tout pays soucieux de sa souveraineté –, les espions sont traqués et sanctionnés avec fermeté. Ici, ils sont non seulement tolérés, mais parfois même récompensés.

Justin Trudeau a largement contribué à cette situation en ouvrant la porte à toutes sortes d’abus provenant de Pékin. Pour le Parti communiste chinois, la faiblesse canadienne est une opportunité en or. Nos lois démocratiques, censées protéger nos citoyens et nos institutions, deviennent une passoire lorsqu’elles sont exploitées par des puissances étrangères qui ne respectent que la force.

Le Parti communiste chinois sait exactement comment exploiter les failles des sociétés occidentales. Il mise sur la peur de nos dirigeants d’être taxés de racisme, sur l’avidité des entreprises qui privilégient les profits à court terme, et sur l’inaction d’élites complaisantes.

Il faudra un jour cesser d’être spectateurs et prendre des mesures concrètes contre l’influence étrangère, particulièrement celle exercée par la Chine. Si nous ne posons pas de limites claires, nous continuerons à être vus comme une nation faible et manipulable. Et les conséquences continueront à se faire sentir.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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