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ÉRIC TÉTRAULT : Les démocrates peuvent déjà oublier leur «Green New Deal»

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En tant que professionnel de l’énergie, j’aime avoir des chiffres. J’ai été très frustré de ne rien voir de la part de Joe Biden sur le coût du «Green New Deal». Mais en sautant d’une référence à l’autre, j’ai enfin trouvé ce qui constitue l’épine dorsale de son programme.
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En tant que professionnel de l’énergie, j’aime avoir des chiffres. J’ai été très frustré de ne rien voir de la part de Joe Biden sur le coût du «Green New Deal». Mais en sautant d’une référence à l’autre, j’ai enfin trouvé ce qui constitue l’épine dorsale de son programme.

Le Réseau de solutions pour le développement durable, un groupe de professeurs et de chercheurs abrité par les Nations unies qui appelle à un monde sans carbone d’ici 2050, affirme que 11 millions et demi d’emplois seront nécessaires pour assurer un marché des énergies renouvelables à 100 % aux États-Unis. En supprimant les deux millions et demi d’emplois qui, selon eux, seront perdus dans la production d’hydrocarbures, nous savons maintenant que 9 millions de travailleurs seront nécessaires. C’est très bien. Qu’en est-il du coût ? Nous n’avons rien entendu. Mais un regard sur l’Allemagne, la Californie et l’Ontario nous dit que l’énergie pourrait très bien coûter le double, voire plus.

La bonne nouvelle, c’est que les démocrates n’ont pas convaincu les Américains moyens qu’ils doivent passer à un niveau de vie inférieur. Il n’y a pas eu de vague verte. Sans une majorité au Sénat, il n’y a tout simplement aucune chance qu’ils puissent mettre en œuvre le Plan pour le changement climatique et la justice environnementale, un rêve chimérique extrêmement coûteux qui ne permettrait de réaliser presque rien pour la température mondiale, même s’il offrait une sécurité économique à tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas travailler.

Il se pourrait bien que ce soit la grandeur des démocrates qui les empêche de réaliser la révolution environnementale. L’équité dans les résultats, le politiquement correct à son zénith et la réécriture de l’histoire sont évidemment trop pour beaucoup de gens. Le résultat est que le président Joe Biden fera ce que le vice-président Joe Biden faisait beaucoup sous Obama : il travaillera en étroite collaboration avec le Congrès pour élaborer une sorte de politique énergétique et de réglementation climatique bipartisane. Bonne chance avec la tarification du carbone, l’interdiction de la fracturation ou l’électricité à un prix deux fois plus élevé.

Et c’est une bonne chose. Les fabricants américains dépendent largement de l’accessibilité de l’énergie pour concurrencer la Chine. Tout effet sur le coût de production ne résonnera pas bien dans la ceinture de rouille. L’exploitation minière, les transports et l’agriculture souffriront également de l’augmentation du prix de l’énergie et de son manque de fiabilité. Demandez à la Californie. Dans l’ensemble, l’économie américaine sera également touchée lorsqu’elle se trouvera moins autosuffisante.

Et il y a le coût pour le consommateur. Si les cols blancs de la côte est peuvent accepter que cela soit destiné à sauver l’humanité, les coûts plus élevés ne trouvent généralement pas d’écho auprès des classes moyennes et ouvrières. Et dans ce monde de pandémie, il y a de fortes chances qu’ils considèrent encore moins les questions environnementales comme une priorité, surtout au Texas, en Pennsylvanie, dans l’Ohio, en Virginie et dans le Dakota du Nord.

Il est certain qu’il y aura des innovations dans le domaine de l’énergie, du captage du carbone, des bâtiments et des infrastructures.

Mais tout cela devra être lié à la reprise économique. Et même si nous allons assister à l’intervention d’un président américain très occupé par le changement climatique, nous devons prendre note que les Canadiens aussi préféreront des solutions plus modestes, mais efficaces. Les conservateurs seraient bien avisés de se pencher sur ce que les républicains considéreront comme une bonne solution pour la population. Bien que ce ne soit pas la priorité absolue que certains veuillent qu’elle soit, on ne peut nier que le changement climatique est une grande préoccupation pour la plupart des gens.

Leur temps pourrait arriver plus tôt qu’ils ne le pensent. Une présidence démocrate va sans aucun doute inspirer le gouvernement libéral à aller de l’avant avec des politiques anti-pétrole et gaz. Mais comme le Canada perd sa compétitivité, il devra également faire face à plus de protectionnisme que Donald Trump. Et je ne compte pas sur une forte défense de nos intérêts nationaux ici.

Éric Tétrault est PDG de l’Association de l’Énergie du Québec et signe ce texte à titre personnel

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