Les deux drapeaux canadiens ornant l’entrée du Bureau du Premier Ministre sur la rue Wellington ont été remplacés par des drapeaux LGBTQ+ Progress Pride. Ils y resteront durant tout le mois de juin pour souligner le mois de la Fierté.

Sur le drapeau Progress Pride, un chevron aux rayures bleu clair, rose, blanche, noire et marron est ajouté aux six bandes de l’arc-en-ciel du drapeau LGBT original. Ces rayures, qui représentent les luttes des personnes trans [pourtant déjà incluses] et des personnes de couleur, symbolisent politiquement l’idéologie du genre et la théorie critique de la race. Ce drapeau Progress Pride est indissociable du wokisme.

Certains s’étonneront: ne vient-on pas tout juste de souligner la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie le 17 mai dernier?

Oui, mais l’un n’empêche pas l’autre. De toute façon, la célébration de la Fierté pendant 30 jours consécutifs ne peut pas s’encombrer de la condamnation des « phobies » qui visent les personnes LGBTQ+.

D’accord, mais le festival Fierté Montréal ne s’étale-t-il pas sur 11 jours dans la première moitié du mois d’août? La ville d’Ottawa ne consacre-t-elle pas une semaine complète aux festivités du Capital Pride à la fin du mois d’août? Et la Fête Arc-en-ciel de Québec n’a-t-elle pas lieu pendant la fin de semaine de la Fête du Travail en septembre?

Oui, mais la célébration de la « diversité sexuelle et du genre » ne peut quand même pas être contenue dans un seul mois. Après tout, il s’agit de la sanctification d’une culture de l’hédonisme. De plus, l’industrie du tourisme bénéficie de l’échelonnage des événements sur toute la période estivale.

La visibilité LGBTQ+ ne prend pas fin à l’approche de l’automne. Le 23 septembre marque la journée de la bisexualité, qui met fin à la Semaine de la sensibilisation à la bisexualité. Parce qu’il serait regrettable qu’après tout le mois de juin, et toutes les fêtes de l’été, on puisse encore rester dans l’indifférence.

Bien que ce soit nettement moins festif, octobre est désigné mois de l’histoire LGBT. On y célèbre l’histoire des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ainsi que des mouvements de défense des droits civiques.

Si cette énumération vous faisait craindre que les personnes trans soient laissées-pour-compte, rassurez-vous: la Journée internationale de visibilité transgenre a lieu chaque 31 mars. Et elle s’ajoute au mois de novembre, qui est celui de la sensibilisation trans, qui comporte aussi une semaine spéciale de sensibilisation se terminant, en date du 20, par la Journée du souvenir trans – pour commémorer les personnes assassinées pour motif transphobe. Le premier dimanche de ce mois, on souligne aussi les parents trans.

Les personnes non-binaires ont également droit à une journée: le 14 juillet, également précédée d’une semaine de sensibilisation, parce qu’on ne saurait négliger la conscientisation à l’endroit de la cause. Sans oublier, la très importante Journée des pronoms, qui a lieu le 3ᵉ mercredi d’octobre.

Sentiment anti-LGBTQ+ décrié

Cette année, Justin Trudeau, Jagmeet Singh et d’autres membres de la classe politique déplorent une augmentation de la haine envers les membres de la communauté LGBTQ2S+ au Canada, particulièrement à l’endroit des personnes trans et aux drag queens [semblerait-il que cette version de l’acronyme est privilégiée en 2023: Trudeau l’emploie 4 fois dans son message diffusé sur Twitter à l’occasion du mois de la Fierté].

La ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Marci Ien, a confirmé que les organisateurs d’événements LGBTQ2S+ recevront jusqu’à 1,5 million du gouvernement fédéral pour renforcer les mesures de sécurité lors des défilés et autres événements cette année. L’argent est fourni à l’organisation Fierté Canada, qui l’achemine ensuite aux organisateurs d’événements locaux.

Le gouvernement se sert ici de la « haine » des détracteurs pour justifier leur dépense clientéliste. Quand la classe politique et ses médias parlent de « haine » à l’endroit des LGBTQ2S+, il faut comprendre: « opposition », et celle-ci n’est pas sans explication.

D’abord, il ne faut pas s’étonner que la glorification des minorités sexuelles et leur exposition disproportionnée dans les médias suscite un ras-le-bol. N’importe quel groupe minoritaire bénéficiant d’un tel traitement de faveur finirait par s’attirer un ressentiment populaire. Le sentiment anti-LGBTQ+ survient aussi en réaction à l’idéologie queer, qui est promue mur-à-mur, y compris à la petite école, avec l’assentiment de l’élite corporatiste. L’imposition de néo-pronoms, l’insistance des drag queens à interagir avec les enfants, les « soins d’affirmation de genre » pour mineurs, les mâles biologiques dans le sport féminin: tous des irritants qui mettent à mal la patience et la tolérance envers la « communauté » LGBTQ+.

On ne peut pas nier le caractère idéologique de la mouvance LGBTQ2S+, qui s’inscrit dans le marxisme culturel [ou si vous préférez, le wokisme]. Il serait bien naïf de se laisser aveugler par « l’ouverture à l’autre » et « l’acceptation de la différence ». La mouvance LGBTQ2S+ est nuisible pour les enfants et pour la société dans son ensemble, y compris pour les personnes qu’elle prétend défendre. D’ailleurs, les personnes L, G, B et T qui réfutent le post-modernisme et l’idéologie queer ne sont pas bienvenues sous le parapluie LGBTQ+. Il n’y a rien d’homophobe ou de transphobe à ne pas vouloir participer aux festivités LGBTQ2S+ et à refuser d’encenser cette mouvance.

Ophélien Champlain

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