C’est une curieuse requête que la Fondation Pierre Elliott Trudeau a adressée à la Cour supérieure du Canada la semaine dernière : l’organisme caritatif lui demande qu’un don de 140 000$ qui aurait été téléguidé par la Chine en deux versements de 70 000$ en 2016 et 2017 soit officiellement considéré comme « résolu, nul et non avenu et réputé n’avoir jamais existé ». En d’autres termes, après avoir officiellement remboursé ce don compromettant, la Fondation veut désormais enterrer complètement cette histoire et laver sa réputation.
C’est le Globe and Mail qui avait révélé plus tôt cette année que la Fondation Trudeau et l’Université de Montréal avaient accepté des dons de la part de riches hommes d’affaires chinois liés au régime communiste de Pékin. Selon les informations du SCRS, ces dons qui s’élèvent au total à près de 750 000$ auraient été coordonnés par le régime, qui aurait notamment promis de rembourser lesdits hommes d’affaires.
La chose avait fait scandale lors de son dévoilement, et la Fondation avait connu une crise interne menant à la démission de l’entièreté de conseil d’administration. Suite à sa démission, la présidente-directrice générale Sophie Brochu avait alors expliqué que ses enquêtes internes sur ces dons qui précédaient son entrée en fonction avaient créé de forte tensions.
De nombreuses irrégularités semblaient entourer ces dons, notamment le fait qu’ils avaient été approuvés par Alexandre Trudeau, frère de Justin Trudeau, au lieu du président-directeur général de l’époque. De plus, l’origine du don semblait nébuleuse, rendant son remboursement compliqué.
En avril, la Fondation a enfin pu confirmer le remboursement des deux dons de 70 000$ à la société L’Aigle d’or du millénaire, dirigée par l’oligarque chinois Bin Zhang.
Or, nous apprenons désormais que non content de s’être débarrassée de cet argent dérangeant, la Fondation veut désormais que le système de justice officialise que le don n’a jamais eu lieu!
On peut comprendre qu’il ne s’agit que d’une disposition juridique pour assurer la réputation de l’organisme caritatif, et ce sera à la Cour supérieure de trancher s’il s’agit d’une requête raisonnable, cela dit, la nature politique de ce scandale rend cette histoire tout à fait loufoque.
Dans une perspective politique, ce qui est fait ne peut être effacé, personne n’acceptera de considérer qu’un don à l’origine d’un scandale n’aurait « jamais existé ». Pis encore, ça donne une très mauvaise image à Justin Trudeau, dont les liens avec la fondation sont évidents. Ce déni de la réalité et cette réécriture des évènements par un tribunal donnerait une impression de censure révisionniste digne des pires romans dystopiques.
D’autant plus que ça aura pris des années et un scandale pour que la Fondation ne réagisse et rejette ce don. Quand bien même qu’il y ait eu remboursement, cela veut tout de même dire que la Fondation disposait de ces liquidités durant toutes ces années… Elle ne peut prétendre qu’elle n’en a pas profité, c’est au final comme si elle avait bénéficié d’un prêt sans intérêt de 140 000$, ce qui est, en soi, une commodité non négligeable.
Ce sera donc à la cour de trancher, mais les implications politiques de ces dons qui ont mis en lumière la potentielle collusion entre le gouvernement Trudeau et Pékin sont évidentes. Et il apparaîtrait curieux qu’un tribunal puisse décider de ce qui s’est produit ou pas à la simple demande des fautifs.
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