France, Canada, États-Unis : assistons-nous à un effondrement du libéralisme?

Il serait facile de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Mais on peut dire que cela va très mal pour les leaders libéraux de la France, du Canada et des États-Unis. Ceux-ci ont à gérer des élections prochaines ou l’effondrement de leur cote de popularité. En quoi le libéralisme dans ces pays est-il en voie d’effondrement? Quelques réflexions sur une idéologie en perdition.

Emmanuel Macron a provoqué la surprise en déclenchant des élections législatives anticipées, afin de répondre à la colère des électeurs qui ont plébiscité le Rassemblement national lors des élections européennes. Un constat se dessine jusqu’à maintenant : les libéraux, représentés par le parti d’Emmanuel Macron, et son premier ministre Gabriel Attal, sont loin derrière ceux que l’on qualifie « d’extrêmes droites » du Rassemblement national, et la coalition de gauche radicale du Nouveau Front populaire.

Il est probable que le prochain gouvernement législatif français sera très marqué à gauche ou à droite. Emmanuel Macron aura échoué dans son pari d’être la « troisième voie » du libéralisme en France. Ses politiques auront créé un mécontentement sans précédent dans l’histoire du pays. Pays, qui pourtant a toujours eu du mal avec ses différents gouvernements. Ses réformes d’inspiration libérale au plan économique auront excédé la gauche, représentée par les syndicats. Tandis que celles au plan sociétal auront tout fait d’irriter la droite conservatrice, toujours très forte en France.

Avec l’immigration massive, le manque de fermeté dans l’expulsion des criminels étrangers condamnés, la France (mais pas que) pourrait très bien basculer dans le camp de la droite nationale. Tout comme d’autres pays avant, tels que la Hongrie et l’Italie. Quant à la gauche, elle est incapable d’introspection dans cet échec politique sans précédent. Il sera toujours plus facile de blâmer les autres que de regarder dans sa cour.

Un autre pays qui peut nous intéresser, ce sont les États-Unis. Nous avons tous entendu le débat catastrophique entre Joe Biden et Donald Trump. Joe Biden, qui a 81 ans, démontre un peu plus chaque jour qu’il perd ses capacités cognitives. Il a du mal à marcher, divague dans ses propos et ne semble plus en contrôle. Même les médias et le camp démocrate ne peuvent plus nier l’évidence. Il n’est plus apte à diriger les États-Unis.

Bien sûr, il s’en trouvera toujours pour le défendre, mais les appels se multiplient pour qu’il abdique. Pour le bien des États-Unis. Est-il responsable de tous les échecs américains des dernières années à l’international? Peut être pas. Mais d’un autre côté, un président faible face à des leaders autoritaires galvanisés par des succès militaires et diplomatiques ne peut que donner des résultats décevants. C’est le moins qu’on puisse dire.

Quant au Canada, c’est le champion mondial du libéralisme qui plie du genou. Justin Trudeau, qui représente mieux que quiconque cette nouvelle génération de leaders libéraux au plan international, est si impopulaire que des voix s’élèvent dans son parti pour qu’il démissionne. Cela fait bientôt 10 ans qu’il dirige, dont plusieurs années à la tête d’un gouvernement minoritaire. Il aura multiplié les manquements à l’éthique, les scandales et les déclarations douteuses (on se souvient de son tweet légendaire qui a attiré des centaines de milliers de migrants au Canada).

Il aura causa énormément de dommages à la société canadienne dans son ensemble. Après avoir perdu une élection partielle décisive à Toronto, qui verra pour la première en plus de 30 ans les conservateurs l’emporter, les voix se multiplient pour appeler Trudeau à prendre « une marche dans la neige ». Cette expression fait référence à son père qui avait affirmé vouloir prendre « une marche dans la neige » afin de réfléchir à son avenir politique. Il quittera son poste de premier ministre peu après.

Il est clair que ces politiciens libéraux, bien qu’ils aient des nuances de différences entre eux, sont responsables de plusieurs maux qui accablent leurs sociétés respectives. La France est aux prises avec un taux de criminalité élevé, une impunité pour les criminels étrangers. Les États-Unis sentent quant à eux le déclin de leur puissance diminuer dans le monde un peu plus chaque jour. Et finalement, le Canada ne cesse de reculer dans les classements internationaux depuis la fin des années 90, où il était premier en termes de qualité de vie. Ces belles années sont derrière nous. Les politiciens libéraux n’ont pas compris que le monde dans lequel nous évoluons est plein de dangers. Et que la fermeté, parfois, est le seul moyen de s’en sortir. Ils en paieront les conséquences. Et nous aussi.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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