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Gaz naturel : prisonniers de notre image

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Dire qu'on est les meilleurs, ça coûte des milliards seulement avec le gaz naturel
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Il y a quelques mois, j’ai rencontré un maire de région qui m’a avoué, le menton bien bas, qu’il souhaitait fortement pouvoir produire du gaz naturel chez lui, mais que cela paraît mal au Québec. Il n’est pas le seul. De la centaine de maires rencontrés dans les dernières années, la plupart souhaitent pouvoir s’enrichir avec les ressources, mais très peu agissent.

On peut les comprendre. Convaincre un conseil municipal de s’exposer aux critiques et d’avoir à débattre avec des activistes bénéficiant d’une couverture de presse généreuse n’est pas la première chose à mettre sur votre agenda le matin.

Toute la tragédie économique du Québec se joue dans cet exemple. Riche de ressources hydroélectriques, minières et gazières abondantes et de qualité, le Québec devrait en principe figurer parmi les États les plus riches au monde. Mais il préfère y renoncer, de crainte de salir son image, celle d’un État vertueux, meilleur que les autres, et bien sûr beaucoup plus vert.

Combien nous coûte cette posture politique ? Importer tout notre gaz de l’Ouest et de Pennsylvanie nous coûte deux milliards $ par année. Le gouvernement se prive de redevances annuelles de 250 millions $, et chaque municipalité qui refuse le gaz naturel échappe la modeste somme de 1 million $ par année. Un million. Par année. Quant au consommateur, le gaz serait moins cher et à moitié du prix du propane.

Mais, l’environnement ? Là aussi, le Québec n’a aucune bonne raison de dire non. Le gaz propre, c’est-à-dire le gaz produit localement sans émissions ou presque, lui permettrait d’émettre 300% moins d’émissions sur la planète que le gaz qu’il consomme, qui doit être acheminé et qui est produit avec des technologies plus vieilles.

Déjà obligé de défendre sa position de meilleur, le Québec se retrouve également otage du discours dominant dans les médias : la fin du monde arrive, et les groupes environnementaux sont là pour nous l’expliquer.

Pour l’environnement, pour l’économie, et maintenant pour des raisons de sécurité énergétique dans un monde plus volatile, le gouvernement du Québec a trois raisons pour agir.

Il doit pour ce faire arrêter de dire que nous sommes toujours les meilleurs, et assumer la part de débats qui vient avec les décisions qui engagent. Il verra alors que les maires et la population ont déjà compris tout cela.

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