Alors que le Québec semble enfin prendre la question identitaire au sérieux, avec les deux partis bleus qui essaient de se devancer l’un l’autre sur la question, certains militants semblent encore coincés dans les années 90. C’est le cas de Vincent Boulay, un avocat membre de la Commission politique du Parti Québécois depuis 2018, qui a été sanctionné ce vendredi par le parti et exclus de toutes instances ses instances – dont la commission politique – pour deux ans. Il demeure cependant membre du parti.

Le 24 octobre, il avait publié dans le Journal de Montréal une chronique appelée “Sur la question identitaire, la modération a bien meilleur goût”. On voit le genre. C’était une espèce de tentative de calmer le feu en ce qui concerne la situation de l’école Bedford. Alors que le Québec entier s’offusquait de l’entrisme islamique au sein de nos écoles publiques – au point ou ça a réussi à choquer jusqu’à notre classe politique – Boulay tentait de détourner l’attention du caractère Islamiste de l’histoire, la réduisant à un simple cas de fautes individuelles.

Pour répondre à la déclaration de Boulay selon laquelle “ceux qui prétendent que nous sommes assaillis de toutes parts tombent dans le piège” (je paraphrase son propos), le problème avec l’école Bedford n’est pas vraiment ce cas particulier, mais plutôt l’implication que ce phénomène pourrait potentiellement se jouer dans d’autres écoles publiques du Québec, et même se multiplier, au fur et à mesure que la population islamique du Québec croit. Il suffit de regarder le cas du Royaume-Uni pour voir à quel point l’Islam a des conséquences désastreuses sur toutes les institutions qu’il infiltre.

Mais bref, ce n’est pas vraiment ça qui est intéressant. C’est qu’il y a quelques jours, la Presse a obtenu, par d’autres membres ayant laissé couler l’information, la lettre menaçant Boulay d’expulsion de la Commission politique du parti. On lui reprochait d’avoir contrevenu aux standards d’éthique à cause de sa chronique et de ses communications avec le chroniqueur Jonathan Trudeau, à qui il aurait alléguement donné des renseignements confidentiels.

Boulay a répliqué grâce à ses réseaux sociaux personnels, et est ensuite passé à la radio de Radio Canada, où il s’est défendu que sa chronique n’était pas un affront contre le chef du PQ, Paul Saint-Pierre Plamondon, mais plutôt une réplique à des chroniques publiées par Mathieu Bock Côté et Rima Elkouri. Il déclarait également que ce n’est pas lui qui a fait fuiter cette lettre, mais quelqu’un au sein du PQ y ayant accès, et qu’il avait transmis un plaidoyer à l’exécutif.

Certains points ne collent pas vraiment cependant dans ce qu’il raconte. Par exemple, s’il déclare ne pas faire un affront envers le positionnement de Paul Saint-Pierre Plamondon, il est dur de détacher le « timing » de la publication de sa lettre, juste après ladite prise de position du chef. Mathieu Bock Côté et Rima Elkouri écrivent tous les deux des chroniques à tendance plus identitaires depuis longtemps; ce n’est pas /surprenant/ qu’il y aille continuité avec leurs positions passées en ce qui a attrait à l’affaire Bedford. Ce qui est surprenant, c’est à quel point la direction du PQ a réagi fortement à cette affaire et à quel point PSPP prend au sérieux la lutte identitaire.

Sur Twitter, les réactions sont aussi malaisantes… Boulay reçoit beaucoup de soutien de gens assez ouvertement anti-PQ, quelqu’un l’invitant même à rejoindre Québec Solidaire, tandis que les vrais Péquistes semblent assez fermement alignés avec la direction du Parti.

Il faut d’abord examiner la substance de l’inconduite. Vincent Boulay voit que le PQ prend un virage identitaire et se rapproche des idées de Mathieu Bock Côté, il a donc décidé de renverser un peu la vapeur en écrivant une lettre ouverte, et ce, malgré le fait que la Direction lui avait interdit de le faire. Clairement, il y a une initiative, contre des directives explicites du parti de changer son positionnement sur la question identitaire.

Le PQ s’est d’ailleurs défendu en déclarant que, si les débats au sein du parti sont une bonne chose, un militant ne peut pas publiquement aller à l’encontre du chef, même à demi-mot, une fois que le débat est clos. Ce n’est pas un comportement acceptable d’un joueur d’équipe, c’est le comportement d’un idéologue voulant forcer le parti dans une certaine direction.

Mais surtout, il faut examiner les propos de Boulay : je trouve inconcevable qu’il existe encore, en 2024, des “nationalistes” qui seraient mal à l’aise avec Mathieu Bock Côté. Mathieu Bock Côté, c’est la base, pas l’extrême. C’est le nationaliste le plus présentable qu’il y a dans nos médias, c’est le chroniqueur préféré de la plupart des nationalistes. Il ne tient aucun propos déplacé ou quoi que ce soit. Si quelqu’un a vraiment des problèmes idéologiques majeurs avec lui, on doit se demander à quoi ressemblerait leur Québec indépendant, probablement juste une version bleu et francophone du Canada Trudeauiste.

Vraiment, le Parti Québécois a raison de faire le ménage, s’il veut demeurer important au 21ᵉ siècle. Il doit sortir du prisme social-démocrate-inclusif des années 90 et se recentrer sur une version identitaire du Québec. D’ailleurs, grâce aux premiers pas initiés par PSPP avec ses déclarations sur l’entrisme islamique et sur l’immigration, le PQ n’a vu qu’une augmentation de popularité dans les intentions de vote.

Laissons derrière nous les Vincent Boulay de ce monde et faisons du Parti Québécois, un Parti Québécois.

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Vincent Boulay n’a pas répondu à notre demande de commentaire.

Vincent Benatar

Originaire de Montréal, Vincent Benatar lutte comme il peut à tous les jours pour créer un meilleur Québec.

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