Nous vivons une guerre entre gangs de rue, et les motards criminalisés. Plusieurs acteurs se battent pour le marché de la drogue au Québec. On parle bien sûr des Hell’s Angels, mais aussi de noms pas très respectueux de la loi 101 comme la Blood Family Mafia, Everybody Gets Killed et Arab Power. Le gouvernement doit donner des outils supplémentaires aux policiers pour qu’ils puissent faire leur travail. Mais est-ce que cela est réaliste dans un contexte de rectitude politique?
Dans un article publié aujourd’hui dans le Journal de Montréal, on évoque des questions raciales habituellement laissées de côté par les médias lorsqu’ils parlent de la guerre que se livre les motards et les gangs de rue. On y mentionne des jeunes qui ne souhaitent plus travailler pour des « blancs ». Pourquoi? Parce qu’ils ne leur ressemblent pas, et n’ont pas le même vécu durant l’enfance que ceux-ci.
Les médias sont généralement silencieux sur la dimension ethnoculturelle de la violence qui explose à Montréal, et maintenant en région. De plus en plus, le Québec est influencé par les États-Unis. Et cela inclut également le crime organisé. Que veulent les gangs? Ne plus devoir payer de « taxes » aux motards, et s’affranchir jusque-là de leur monopole sur la vente de stupéfiants.
Même si pour cela, ils sont les premiers à confronter les Hell’s, pour plusieurs recyclés dans des affaires légales, depuis la guerre des motards des années 90, où les Rock Machines ont tenté de prendre le contrôle des trafics. La différence avec cette époque, c’est que les gangs envoient de jeunes adolescents comme chair à canon. À l’époque, la guerre se faisait entre hommes, et il existait un certain « code d’honneur » de ne pas y mêler des innocents n’ayant rien à voir avec les motards.
Mais en 2024, il n’y a plus de « code d’honneur » qui vise à éviter le plus possible les victimes innocentes. Des gens du quotidien sont visés par des tirs aveugles de la part de gangs qui souhaitent faire des initiations. Des gens sont morts à Montréal pour cette raison particulièrement choquante. On a beau dire à François Legault, qui s’est réjoui de la mort du tireur qui terrorisait Montréal qu’il était un « cowboy », ça ne change rien au fait que des individus aussi dangereux doivent être neutralisés le plus vite possible.
Pour cela, il faut donner des outils supplémentaires aux policiers pour qu’ils puissent bien faire leur travail. Mais dans le contexte post-Georges Floyd, cela demeure difficile. Particulièrement si les policiers doivent cibler certains quartiers de Montréal. Les policiers, raconte-t-on, ont du mal à accepter de patrouiller dans des secteurs comme Montréal-Nord. Ils ont peur qu’on les vise, qu’on filme leurs interventions hors contexte, et qu’elles alimentent un cercle vicieux sur les réseaux sociaux.
Pourtant, la police au Québec est parmi les mieux formées au monde. Rien à voir avec celle de nombreux États américains, où ils passent quelques semaines dans une école de police. Il faut faire confiance à la police pour qu’elle puisse accomplir son travail, au lieu de toujours l’accuser de racisme. Parce que les premiers qui font les frais de la défection des policiers dans leur quartier, ce sont les gens d’origine haïtienne, maghrébine.
Ce sont leurs enfants qui sont recrutés comme chair à canon par des gangs qui n’hésitent pas à sacrifier des pions pour servir leurs intérêts. Non seulement il faut que la police puisse bien faire son travail, mais qu’aussi, nous voyions ce qui empêche l’intégration de ces jeunes à la société. Peut-il y avoir des raisons culturelles, une mauvaise influence des réseaux sociaux, du gangsta rap? C’est possible. Mais pour le savoir, il nous faut une commission d’enquête qui fera la lumière sur ces questions. Et d’ici là, donner aux policiers les moyens de protéger la vie du public.
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