La dernière hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada était la goutte de trop pour bien des familles. Si vous êtes aux prises avec des paiements hypothécaires plus élevés, jetez votre blâme sur Ottawa.

Les déficits gouvernementaux à répétition, les hausses de taxes et l’augmentation de la masse monétaire en circulation ont généré l’inflation la plus élevée depuis 40 ans.

Sans ces facteurs, jamais la Banque du Canada n’aurait eu à relever ses taux aussi rapidement.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a même reconnu que la croissance des dépenses mènerait à une hausse de l’inflation.

«Nous ne pouvons pas indemniser chaque Canadien pour tous les coûts de l’inflation », avait déclaré Freeland à l’automne 2022. « Cela ne ferait qu’aggraver l’inflation et obligerait la Banque du Canada à augmenter encore les taux d’intérêt.»

Rappelons d’abord qu’avant la pandémie de 2018, les dépenses fédérales atteignaient déjà des sommets historiques, en considérant l’inflation et la croissance démographique.

Le gouvernement a ensuite annoncé qu’il augmenterait ses dépenses de 576 milliards de dollars supplémentaires entre 2019 et 2026. Selon le directeur parlementaire du budget (DPB),  au moins 204 milliards de dollars de ces dépenses n’ont rien à voir avec la pandémie.

Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu’il équilibrerait le budget en 2019. Puis Mme Freeland a déclaré qu’elle équilibrerait le budget en 2027. Et maintenant, l’objectif est remis aux calendes grecques. Les données du DPB prévoient un retour au budget équilibré pour 2041.

Mais les dépenses et les déficits hors de contrôle n’expliquent qu’en partie l’inflation galopante.

Le financement des déficits est également en cause.

Mettons les choses au clair: plus la banque centrale imprime de l’argent, plus le pouvoir d’achat des consommateurs est réduit.

L’inflation est essentiellement une taxe sournoise.

Lorsque des dollars nouvellement imprimés sont déployés dans une économie en grande partie au ralenti, les impacts peuvent être néfastes. Lorsqu’il y a trop d’argent en circulation pour trop peu de biens, les prix augmentent.

La Banque du Canada a imprimé près de 370 milliards de dollars pendant la pandémie grâce à l’achat d’actifs financiers et d’obligations gouvernementales.

Cette croissance de 300 % des actifs de la banque est supérieure à ce qui s’est produit pendant les récessions des années 1970, 1980 et 1990.

Les dépenses déficitaires d’Ottawa sont étroitement liées à l’impression monétaire.

Deux jours seulement après que Mme Freeland ait annoncé son intention d’accumuler près de 3 milliards de dollars par semaine en déficit pour l’année 2021, la Banque du Canada a annoncé son intention d’acheter pour 3 milliards de dollars de dette publique toutes les semaines.

Et la cerise sur le sundae: les hausses de taxe.

La taxe carbone fédérale ne fait qu’une chose: augmenter les prix. Les chiffres d’Ottawa montrent que la taxe carbone augmente globalement le prix du gaz de 14 centimes par litre, le prix du diesel de 17 centimes par litre et le prix du gaz naturel de 12 centimes par mètre cube. D’ici 2030, la taxe carbone de M. Trudeau augmentera le prix du gaz de 55 centimes par litre.

Vous payez plus cher pour votre épicerie, votre hypothèque, et les intérêts de la dette fédérale.

« Une simple augmentation d’un point des taux d’intérêt augmenterait alors le déficit annuel de près de 5 milliards de dollars », selon l’économiste Jack Mintz, à l’Université de Calgary.

Les contribuables paient environ 3,6 milliards de dollars mensuellement pour couvrir les intérêts de la dette fédérale. À titre de comparaison, les frais d’intérêt cette année représentent environ 90 % de l’ensemble du Transfert canadien en matière de santé (TCS) aux provinces. D’ici 2027, les charges fédérales devraient dépasser 50 milliards de dollars, soit plus du double de ce qu’elles étaient avant la pandémie.

La première règle pour sortir d’un trou est d’arrêter de creuser.

Pour lutter contre l’inflation et les hausses de taux d’intérêt qui en découlent, Ottawa doit changer de cap. Cela signifie qu’il doit mettre fin à ses déficits et à ces hausses de taxes inflationnistes.

Nicolas Gagnon

Nicolas Gagnon est directeur pour le Québec à la Fédération Canadienne des Contribuables Étudiant au BAC en économie et science politique, il a également siégé sur plusieurs comités exécutifs au sein de parti politique provinciaux et fédéraux, en plus de diriger les opérations de Québec FIER et de Canada Strong and Proud au Québec.

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