Hausse du chômage : Les jeunes hommes sont victimes des politiques de diversité au sein des entreprises

L’époque où l’homme blanc « hétéro cisgenre » dominait est révolue depuis longtemps. Un récent article nous fait état du chômage parmi les jeunes hommes de 15 à 24 ans, qui ont plus de mal à trouver un emploi que les femmes de leur âge. Qu’est-ce que cela dit de notre époque? Décryptage.

Le Journal de Montréal rapporte en effet une nouvelle peu surprenante, mais décevante pour la génération Z. En effet, les jeunes hommes de 15 à 24 ans auraient plus de mal à trouver un emploi que les femmes de leur âge. Il y a plusieurs raisons à ça, qui sont politiques. Nous vivons à une époque où la représentativité des minorités et des femmes est plus importante que le mérite.

Les hommes sont donc naturellement discriminés parce qu’il faut engager plus de femmes et de minorités ethniques, de genre et d’orientation sexuelle. Pas qu’une femme ne peut pas avoir de mérite, mais les entreprises qui appliquent la politique EDI (Équité, Diversité, Inclusion) ont souvent l’obligation de représenter la démographie actuelle du Québec dans leurs effectifs.

On a déjà vu des cas surréalistes dans le milieu universitaire, où l’on refusait des subventions à des chercheurs, sous prétexte que leur équipe n’était pas assez « diversifiée ». Cela est normal que dans certains domaines, il y ait naturellement plus d’hommes, de femmes, de certaines communautés culturelles. Ceci n’a rien à voir avec la discrimination contre des groupes « sous-représentés ».

Une autre raison évoquée par le Journal, c’est que les employeurs il y a quelques années se plaignaient de la difficulté de recruter du personnel, mais qu’ils ont maintenant le choix étant donné le volume d’immigrants entré au pays depuis la pandémie. Les jeunes se retrouvent donc en compétition face à toujours plus de gens, qui connaissent moins les normes du travail, et qui sont moins hésitants à travailler dur pour de mauvais salaires.

Il y a seulement deux ans, nous étions qualifiés de « xénophobes » ou de « racistes » si l’on osait dire qu’il y avait une corrélation entre l’immigration, les bas salaires et le chômage. Ce sont là les règles de base en économie. Qu’il y a l’offre et la demande. Par exemple, si plus de gens offrent leur travail aux employeurs potentiels, ceux-ci auront le choix et pourront imposer les conditions qu’ils veulent. C’est mathématique.

Sur une note plus philosophique, que cela dit sur la génération Z actuellement? Celle-ci recherche des repères dans un monde de plus en plus compétitif, où il est difficile de se loger décemment. Ceux-ci ont moins l’opportunité d’entamer des études, ou sont forcés de vivre plus longtemps chez leurs parents. Le salaire minimum mensuel après impôts est d’environ 1600$ par mois. Ce qui n’est pas assez pour vivre une vie décente, surtout si l’on habite en ville.

Pas surprenant après que ces jeunes se tournent vers des figures masculines très fortes, comme Jordan Peterson ou Andrew Tate. Radio-Canada a beau mettre en garde contre la « masculinité toxique », c’est que nos conditions matérielles font que les hommes veulent retrouver un contrôle qu’ils ont perdu sur leur vie. Aux États-Unis, nous parlons énormément « empowerment » pour les femmes. Mais qu’en est-il des hommes?

Oui, c’est tabou de parler des difficultés des hommes. Si les femmes vivent des difficultés qui leur sont propres, les hommes aussi. L’emploi, mais aussi le contrôle sur sa vie sont des difficultés auxquels ils sont confrontés actuellement. Quant aux politiques EDI, elles sont progressivement reléguées aux oubliettes. Mais cela prendra du temps. Ce que les hommes peuvent faire actuellement, c’est continuer de se battre contre un système où les dés sont pipés d’avance. De devenir la version d’eux-mêmes qu’ils ont toujours voulu être.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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