À contre-courant des projets de transition accélérée qui font s’emballer les demandes d’électrification forcée, Hydro-Québec a tenu à mettre en garde les municipalités qui voudraient bannir trop rapidement le chauffage au gaz naturel.
Plus particulièrement, Hydro-Québec répondait à un appel de la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs de la ville de Montréal à bannir le plus rapidement possible le chauffage au gaz pour les bâtiments. La société d’État a tenu à rappeler qu’elle dispose de capacités limitées et qu’une transition trop rapide pourrait surcharger son réseau en période de pointe.
Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec, l’expliquait bien à Radio-Canada hier : « Si on allait dans une logique tout électrique (chauffage, grands bâtiments, etc.), ça créerait une demande qui est énorme. Ce n’est pas réaliste […] : il manquerait des lignes électriques, des postes… »
Il est évalué qu’une conversion de tous les systèmes de chauffage au gaz de la Ville de Montréal à l’électrique ajouterait une demande de 4500 mégawatts au réseau d’Hydro-Québec. Une demande non négligeable considérant les 23 000 mégawatts déjà demandés par le secteur industriel pour son développement (que la société d’État ne pourra pas entièrement combler).
On craint en outre que l’exemple de la métropole crée un effet d’entraînement si elle va de l’avant. On se rappelle qu’en décembre dernier, cinq municipalités (Mont-Saint-Hilaire, Otterburn Park, Petit-Saguenay, Prévost et Saint-Cuthbert) demandaient au gouvernement Legault de bannir le chauffage au gaz.
En l’occurrence, Hydro-Québec recommande la « biénergie », qui permettrait aux clients résidentiels d’être alimenté en énergie dans un ratio de 30% au gaz naturel et 70% à l’électricité. Huard-Lefebvre rappel que c’est surtout la pointe de consommation hivernale lors des grands froids qui pourrait causer problème, la conclusion est donc sans appel : « Nous mettons la Ville en garde des conséquences qu’aurait une réglementation ne permettant pas à l’offre biénergie d’être déployée. »
D’un autre côté, Hydro-Québec tente de faire reconnaître le gaz naturel renouvelable comme une source d’énergie qui ne génère aucune émission de GES. Selon le géant hydroélectrique, la biénergie permettrait de réduire les GES de 540 000 tonnes d’ici 2030 et générerait des économies de 1,7 milliard par rapport à l’électrification complète.
Malgré tout, les organisations environnementales telles que Greenpeace ou le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEE) considèrent qu’Hydro-Québec se cherche des excuses et n’en fait pas assez. Sans prendre en considération la réalité du réseau électrique québécois, ils louangent les municipalités de vouloir en faire plus sans nécessairement se pencher sur la faisabilité de la chose.
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