La gouverneure générale Mary Simon a facturé aux contribuables plus de 2,7 millions de dollars de frais de voyage en 2022, sa première année de mandat.
Ce n’est pas la première fois que les goûts luxueux de Mme Simon en matière de voyages font scandale. À chaque nouvelle polémique, une question revient sur toutes les lèvres : pourquoi tant de voyages à l’étranger ?
Soyons réalistes : le rôle de gouverneure générale est de servir d’intermédiaire entre le Premier ministre du Canada et la Couronne, en plus de posséder les pouvoirs constitutionnels d’ouvrir ou de fermer le Parlement.
Elle n’a aucun pouvoir diplomatique. Alors pourquoi la gouverneure générale voyagerait-elle hors du pays ?
Une analyse des déplacements de Mme Simon en 2022 montre que, accompagnée de légions de bureaucrates, elle a effectué cinq voyages à l’étranger.
Ces voyages internationaux représentent près de 2,1 millions de dollars de ses frais de voyage totaux en 2022.
Et surtout, il y a un grand décalage entre les luxueux voyages à l’étranger de la gouverneure générale et les contribuables qui paient la facture.
Par exemple, le National Post a récemment rapporté que la délégation de la gouverneure générale a dépensé 71 000 dollars chez « Icelimo Luxury Travel » lors d’une visite de quatre jours en Islande en octobre 2022.
Il est difficile de dire quelle partie du scandale est la plus absurde.
Peut-être est-ce le fait que Simon aurait pu acheter une BMW flambant neuve, la conduire autour de l’île et l’abandonner devant l’aéroport avec les clés à l’intérieur avant de prendre l’avion pour rentrer chez elle, et que les contribuables auraient économisé de l’argent…
Il s’agit peut-être de la délégation du gouverneur général, qui a accumulé une facture de transport de 71 000 dollars alors que son hôtel se trouvait à sept minutes à pied du centre de conférence auquel elle devait assister.
Mais ce n’était pas la première fois que Mme Simon et son entourage dépensaient sans compter l’argent des contribuables.
En mars 2022, Mme Simon et 29 de ses compagnons ont dépensé près de 100 000 dollars en nourriture d’avion lors d’un voyage d’une semaine à Dubaï.
Ils ont dégusté du bœuf Wellington au jus de vin rouge, du poulet tikka masala au beurre, du filet de porc farci aux pommes et aux canneberges et des escalopes de poulet poêlées avec une réduction de vin.
Il ne s’agit pas tout à fait des repas normaux servis à la plupart des Canadiens sur WestJet ou Air Canada, comme l’a prétendu Simon.
Chaque fois que le gouverneur général se rend dans un pays étranger, un scandale lié aux dépenses n’est jamais loin.
L’ancienne gouverneure générale Julie Payette a dépensé près de 3 millions de dollars en « frais de voyage VIP » au cours des 29 mois qui ont précédé l’apparition de la pandémie de COVID-19.
Au cours de ses deux premières années et demie en poste, l’ancien gouverneur général David Johnston a dépensé au moins 2 millions de dollars en voyages internationaux. Les vieilles habitudes ont la vie dure.
Mais pourquoi un pays disposant de l’un des réseaux diplomatiques les plus étendus au monde utiliserait-il le gouverneur général pour ce type de mission ?
Il n’y a aucune raison d’envoyer Mme Simon et sa délégation en Islande pour facturer aux contribuables près de 300 000 dollars de dépenses, alors que le Canada dispose déjà d’une équipe diplomatique dans la capitale Reykjavik.
À tout le moins, on peut supposer que la voiture de l’ambassadrice aurait pu conduire Simon 700 mètres plus loin sans lui imposer de contraintes excessives, à elle ou aux contribuables qui paient la note.
En 2021-22, les contribuables ont dépensé 33,9 millions de dollars pour financer le Bureau du secrétaire de la gouverneure générale. Plus de 18 millions de dollars ont servi à payer les salaires de ses 177 employés.
En déléguant les activités diplomatiques à l’étranger aux ambassadeurs et aux consuls, la gouverneure générale pourrait faire économiser des millions de dollars aux contribuables.
Or, face aux récentes dépenses de voyage de celle-ci, ses fonctionnaires ont préféré éviter de rendre des comptes en déclarant que « toutes les décisions finales relatives aux dépenses et à la planification logistique de ces visites sont prises par Affaires mondiales Canada, en ce qui concerne les visites internationales, et par le Bureau du secrétaire de la gouverneure générale pour les visites nationales ».
Le message est clair : c’est à Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, de corriger cette situation et de mettre fin aux voyages coûteux et inutiles du gouverneur général.
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