Il y a un problème avec les administrations municipales, et il faut en parler

Qu’il s’agisse de Montréal, de Paris, Barcelone, Londres, Toronto ou même des plus petites villes comme Sherbrooke ou Québec, toutes les villes du monde occidental semblent atteintes d’un mal incurable : le gaspillage, et l’impression qu’elles sont au centre de l’univers. Pourtant, ces villes qui pensent sauver le monde, ne font rien que dépenser plus, pour offrir moins de services aux citoyens.

Il est possible que la ville de Montréal soit en faillite d’ici 2027. Ce qui est bientôt. Pourtant, on voit la mairesse Valérie Plante voyager sur le dos des contribuables dans de nombreuses villes pour y promouvoir la culture, le cinéma, la lutte aux changements climatiques. Ainsi, on a eu le droit à des voyages à Vienne, Los Angeles, Paris, pendant que les citoyens voient leur compte de taxe augmenter, pour finalement obtenir moins de services.

À écouter les maires et certains idéologues, les villes sont au centre du combat contre les changements climatiques, mais aussi en faveur de l’économie sociale, la lutte contre la pauvreté, la crise du logement, et même la culture. Cependant, ces objectifs font oublier le fait qu’une ville, en réalité, est une créature émanant dans notre cas du gouvernement du Québec. Les villes agissent de plus en plus comme des entités souveraines, arrogantes, qui refusent à la carte les lois nationales.

Mais c’est qu’elles peuvent être mises sous tutelle, ou bien fusionnées comme le gouvernement du Québec le désire. On se souvient toujours de la saga des fusions municipales au Québec. Certains anglophones radicaux ne désiraient surtout pour ne pas être dirigés par des Québécois. Ils ont finalement eu gain de cause. Car nos gouvernements ont peur de mettre le poing sur la table et de dire aux villes d’arrêter leurs folies.

Dans le monde, les villes agissent comme des cités-États, un peu dans l’exemple de Singapour. Celles-ci estiment être à même de gérer leur propre gouvernance, la perception des taxes, mais aussi des compétences qui relèvent du niveau national. Dans le cas de Montréal, cela est particulièrement frappant. Les maires qui se succèdent, de Denis Coderre à Valérie Plante, estiment que les lois québécoises ne devraient pas s’appliquer sur l’île.

On parle surtout des lois linguistiques ou de la laïcité. Le problème, c’est que les villes veulent faire tout ce qu’elles désirent, même si cela est particulièrement coûteux et irresponsable. Les entrepreneurs quittent Montréal pour s’installer en banlieue, car la ville met trop de pression sur les transports. La pauvreté explose, et malgré des budgets conséquents, la ville refuse d’agir sur le fond du problème. Celle-ci se contente de mettre des pansements sur les hémorragies.

Bien que la plupart des grandes villes sont dirigées par des partis de gauche, celles-ci n’ont que faire des inégalités qui minent la qualité de vie. À Montréal, cela est particulièrement frappant. Les expulsions de logement se multiplient, et il est de plus en plus difficile de vivre sur l’île si l’on a pas un très haut revenu. Pourtant, l’argent est gaspillé dans des soupers aux huîtres à l’étranger, en voyages pour promouvoir Montréal comme plateau de tournage, ou encore en bouteilles de vin.

Disons que l’on a déjà vu mieux, en termes de gauche en faveur des pauvres. La gauche municipale en général sert les intérêts d’une classe de professionnels urbains. C’est un retournement idéologique qui date des années 60, lorsque la gauche a renoncé à tenter de convaincre le prolétariat, pour s’intéresser aux artistes, aux professionnels, et à ce qu’on pourrait qualifier de « petite bourgeoisie ».

Nous en voyons maintenant les conséquences. Beaucoup de dépenses dans des programmes inutiles, ou des voyages coûteux, mais peu de moyens pour réellement contribuer à résoudre la crise du logement. Ne parlons même pas ici de simplifier la bureaucratie. Non, les villes nous servent mal, et c’est nous, les citoyens, qui payons pour ça. Avant de vouloir sauver le monde, les villes devraient penser davantage aux logements et aux poubelles. C’est tout.

Anthony Tremblay

Après des études en politique appliquée à l'Université de Sherbrooke, Anthony Tremblay s'est intéressé notamment aux questions sociales telles que le logement ou l'itinérance, mais aussi à la politique de la Chine, qu'il a visité et où il a enseigné l'anglais. Il vit à Sherbrooke avec ses deux chiens.

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