Immigration irrégulière : nos capacités d’accueil sont dépassées

Donald Trump s’est invité de plusieurs façons durant l’actuelle campagne électorale. Il faut dire qu’une nouvelle tuile est tombée sur le Québec, jusqu’alors grand perdant de la campagne. Cette fois-ci, ce sont les haitiens exilés aux États-Unis qui devront trouver un plan B, car leur visa sera abrogé le 24 avril. Ils sont plus de 500 000 dans cette situation. Qu’est-ce qu’on peut y faire? Les écoles, les hôpitaux débordent. Comment accueillir davantage?

Le ministre Jean-François Roberge y est allé de propos considérés comme dégradants par plusieurs commentateurs. Pourtant, il a simplement affirmé que « le Québec ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Une phrase qui, bien que dure, reflète un constat réaliste partagé par une majorité silencieuse. Nous vivons une crise du logement, une crise scolaire, une pression sur les soins de santé comme jamais auparavant. Et on voudrait qu’on ouvre encore plus les vannes?

À un moment donné, il faut oser dire les choses. Ce n’est pas du racisme. Ce n’est pas de l’intolérance. C’est du gros bon sens. Il faut se rappeler que les écoles débordent à Montréal, que des enfants ne trouvent pas de place en garderie, et que des mères enceintes doivent accoucher sans suivi médical adéquat faute de ressources. Accueillir, oui. Mais dans la dignité. Et pour ça, il faut être capable de dire non quand nos capacités d’accueil sont dépassées.

Les progressistes professionnels crient au scandale chaque fois qu’un politicien ose parler d’immigration avec des mots concrets. Pourtant, ce sont eux qui prétendent vouloir une intégration réussie. Mais comment intégrer des gens quand on n’a même pas les infrastructures de base pour les accueillir? Comment apprendre le français à des milliers de nouveaux arrivants quand il n’y a déjà pas assez de classes ni de profs?

Et le plus ironique, c’est qu’on ne demande pas la lune. On demande simplement qu’on respecte notre capacité réelle d’accueil, pour ne pas que tout le monde y perde : les nouveaux arrivants comme les résidents actuels.

En ce sens, Roberge a dit tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Et il n’a pas à s’en excuser. C’est un appel au réalisme, pas au repli. Si le gouvernement fédéral veut faire preuve de générosité, qu’il finance massivement les services en conséquence. Mais qu’on arrête de se mentir : le Québec est à bout de souffle.

L’immigration ne peut pas être une fuite en avant permanente, ni une manœuvre électorale ou morale. Elle doit être réfléchie, encadrée, et surtout adaptée à notre capacité réelle. Sinon, tout le monde y perd. Et c’est déjà ce qui est en train d’arriver.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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