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Immigration : les politiques prises trop rapidement provoquent-elles de l’instabilité?

On discute beaucoup d’immigration ces temps-ci. Et on le fait relativement bien, si on compare aux États-Unis et à l’Europe. Il est normal que l’on débatte de ces politiques publiques, car elles ont une influence sur nos vies. Cependant, est-ce possible que les décisions prises trop rapidement provoquent de l’instabilité? Cela est bien possible.

Justin Trudeau, après nous avoir foncés droit dans le mur, se rend compte finalement de son « erreur ». Il tente de rétropédaler, alors que le nombre de gens à intégrer, loger, soigner et franciser a largement dépassé nos capacités d’accueil. Ils sont près d’un million par année au Canada à rentrer par diverses filières, incluant celles illégales. On pense au chemin Roxham. Mais aussi aux aéroports canadiens.

Pendant longtemps, nous parlions d’immigration seulement en termes de « seuils » entre 35 000 et 65 000. Jean Charest, dès le début de son mandat, a fait passer ce seuil d’environ 35 000 à 50 000. Dans le but de combattre la « pénurie de main-d’œuvre ». Ce qui est ironique alors qu’à l’époque, il était difficile de trouver un emploi. Ce qui est désormais le cas de nos jours également.

En 20 ans, la « pénurie » ne s’est jamais arrêtée, et les médias nous parlent constamment du malheur des entrepreneurs obligés de recruter ailleurs. Alors que si l’on fait augmenter la population, on augmente par le fait même la demande en biens et services, ce qui nécessitera toujours plus de nouveaux travailleurs. À la longue, on ne s’en sortira jamais. Mais bon, si une minorité s’enrichit…

Ces décisions, prises sans considération des études démographiques, ont contribué à rendre le Canada et le Québec plus instables politiquement. On le voit avec l’islamisation des écoles à Montréal, ou bien par la démographie qui donne une circonscription aux libéraux lorsque 30% des habitants proviennent d’ailleurs dans le monde. Parti libéral à l’origine d’un système de corruption et de communautarisme.

Ce qui, à long terme, diminue le poids démographique des Québécois au Québec même, mais aussi dans le Canada. Justin Trudeau peut affirmer avoir une légitimité au Québec par ses députés d’ici, mais cela n’est pas le fait en majorité des Québécois. Ses circonscriptions sont en majorité situées à Montréal. Où l’on s’intéresse peu aux finances publiques, et au respect des compétences des provinces.

Ce rétropédalage des libéraux, mais aussi de la CAQ, ne fait qu’empirer l’instabilité politique dans laquelle nous vivons. Maintenant qu’il est clair que trop d’immigration nuit à la pérennité de notre social-démocratie, les élus doivent reculer. Le problème, c’est qu’il fallait faire ça avant. Maintenant, combien de gens sont ici, se sont fait une vie au Québec? Ce n’est pas évident de rétropédaler avec eux.

Ça faisait des années que l’on tentait d’avertir Justin Trudeau que l’on fonçait droit dans le mur. Et c’est bien ce qui est arrivé. Nous étions qualifiés de racistes et de toutes sortes d’insultes gratuites. Alors que les faits sont là. L’Europe aurait dû servir d’avertissement pour nous. Mais non, il fallait faire du Canada l’utopie du XXIe siècle où l’exclusion et le racisme n’existeraient plus.

Il aurait fallu prendre ces décisions, de diminuer les seuils, et de combattre les filières d’immigration irrégulière, bien avant. Maintenant, c’est un peu tard. Le mal est déjà fait. Nos politiciens auront-ils le courage de dire à des gens qui ont fait leur vie ici qu’ils ont été floués? C’est peu probable. L’introspection et l’autocritique sont des valeurs peu répandues ici. Ce qui manque à Justin Trudeau.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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