Ce n’est pas d’hier que l’immigration est sujet de controverses et d’inquiétudes au Québec, mais la vague massive des dernières années a ouvert la porte à une plus grande reconnaissance du problème, notamment, la pression qu’elle exerce sur nos services, qui n’allaient déjà pas très bien… Dans les dernières semaines, il n’y a pas un enjeu majeur ayant qui n’ait eu de lien ne serait-ce qu’indirect avec l’immigration, ce qui laisse croire que le Québec a bel et bien atteint sa limite en termes d’accueil, si elle ne l’a pas dépassé depuis belle lurette.
Le fédéral et le provincial mettent les pédales douces
C’est dans ce contexte que François Legault a dévoilé son Plan d’immigration 2025 ainsi que des mesures temporaires visant à contrôler la croissance de l’immigration permanente au Québec. Dans celles-ci, on annonce un moratoire sur deux programmes d’immigration permettant l’accès à la citoyenneté permanente : le Programme régulier des travailleurs qualifiés, qui représentait environ 25 000 demandes en 2024, et le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui en représentait 6500. Cette pause dans la délivrance des certificats de sélection du Québec (CSQ) dans le cadre de ces programmes pourrait s’étendre jusqu’au printemps, le temps de désengorger le service et faire le point sur les cibles d’immigration.
Cette nouvelle, qui fait suite à l’annonce d’une baisse des cibles d’immigration temporaire de 20% par le gouvernement Trudeau la semaine passée, est accueuillie avec soulagement par beaucoup de gens qui considèrent que nos gouvernements ont perdu le contrôle de l’immigration ces dernières années.
Cela dit, il est nécessaire de noter que dans son Plan d’immigration 2025, le gouvernement Legault se fixe quand même une cible astronomique de 67 000 immigrants permanents pour 2025, frôlant le record de 2022, qui était déjà bien au-delà de ses promesses de campagne. En effet, lors de la campagne électorale de 2022, il jugeait une cible de 60 000 immigrants permanents de « suicidaire » pour le Québec.
Un problème généralisé dans nos services?
Quoiqu’il en soit, après une semaine marquée par les scandales à la Direction de la protection de la Jeunesse (DPJ), le ministre des Services sociaux caquiste, Lionel Carmant, attaqué de toutes parts par l’opposition, a tenu à rappeler que l’immigration serait en cause dans l’augmentation drastique des signalements à la DPJ. Des déclarations qui apparaissaient de convenance le jour du dépôt du Plan sur l’immigration par Jean-François Roberge. Plusieurs commentateurs se sont empressés de déplorer l’absence de données du gouvernement pour avancer de telles choses, et d’autres, comme le député désormais indépendant Youri Chassin, d’utiliser l’immigration comme un « bouc émissaire ».
On comprend bien que Chassin, qui a fait défection de la CAQ récemment et prône une vision de droite économique plus assumée, préfèrerait engager une réflexion sur la taille de l’État et des services, immigration ou pas, mais il faudrait quand même être aveugle pour tenter de nier à quel point l’immigration aggrave le problème de manière extrêmement concrète en ce moment.
Dans les dernières semaines, tous les plus grands enjeux de nos principaux ministères semblent avoir été confrontés à des problèmes reliés à une augmentation trop rapide des populations étrangères sur le territoire. Simplement de mémoire, je peux en nommer quelques uns :
Logement : C’est probablement l’enjeu qui a le plus ouvert le débat au Québec, mais aussi dans le reste du Canada, qui demeurait jusqu’alors assez passif face à l’immigration. La pénurie de logement couplée avec l’arrivée de vagues massives de gens dans la précarité a créé beaucoup de problème et d’itinérance dans nos villes, au point où la création de logement et un meilleur contrôle de l’immigration sont devenus des enjeus centraux des principaux partis politiques.
Criminalité : Cette augmentation de l’itinérance a évidemment contribué beaucoup à la hausse de l’insécurité dans les villes, mais elle a aussi été alimentée par une hausse de la criminalité profitant de cette détresse par la vente de drogues, la prostitution, le trafic humain, etc. L’immigration y contribue particulièrement et de nombreuses armes et drogues passent librement par notre frontière avec les États-Unis. Non seulement des criminels pénètrent allègrement notre territoire en profitant de notre laxisme en termes d’immigration, mais ils importent avec eux leurs cultures de gangs et leurs tactiques. On affirme par exemple que des méthodes barbares empruntées aux cartels mexicains ont fait leur apparition dans les gangs d’ici. On voit aussi des criminels de plus en plus jeunes dans des gangs comme Arab Power, qui osent carrément s’en prendre aux Hells…
Sécurité routière : Nous apprenions récemment que la SAAQ était débordée de demande d’échange de permis de conduire pour les immigrants possédant déjà un permis de leur pays d’origine, et que le processus extrêmement laxiste laisserait 140 000 chauffeurs étrangers conduire sur nos routes en 2024 sans aucun tests pratiques ou théoriques pendant leurs premiers 6 mois. C’est une recette pour la catastrophe, et on peut être assuré d’une augmentation des accidents. Des problèmes semblables avaient d’ailleurs été soulevés à Springfield, en Ohio, où la conduire dangereuse et les accidents des migrants causent beaucoup de frustration dans la population locale.
Éducation : Simplement en éducation, de nombreuses controverses ont émergées relativement à l’immigration. C’est évidemment normal, puisque c’est le principal lieu de socialisation des enfants, et que tout le monde y passe. Mais en s’écoulant à la goutte au fil des mois, on rate parfois les liens entre les évènements.
D’abord, l’an dernier, nous avons vu émerger beaucoup de préoccupations au sujet de l’augmentation de l’incivilité dans les écoles, avec vidéos à l’appui. De nombreux cas de jeunes d’origine immigrante tabassant de jeunes « blancs », mais aussi des cas contre les professeurs, des règlements de compte par des parents, etc. Cette augmentation de l’incivilité est telle que le ministre de l’Éducation Bernard Drainville en a parlé pendant des semaines et a proposé un plan pour combattre le phénomène.
Plus tard dans l’année, on apprenait par un reportage que plusieurs écoles de la région de Montréal étaient déjà composées à majorité d’élèves d’origine arabo-musulmane. Dans ce reportage, des élèves de la Gaspésie visitaient l’une de ces écoles, et avaient été l’objet d’insultes racistes, ce qui avait créé un petit scandale, qui est revenu à l’avant-plan dans les dernières semaines.
Plus récemment, c’était l’enjeu de l’islamisation de certaines écoles, dont l’école Bedford, qui faisait les manchettes. Un groupe de 11 enseignants musulman aurait fait régner un « climat de terreur » avec leurs méthodes d’apprentissages rigoristes et islamistes. L’enjeu a évidemment été abordé sous l’angle de la laïcité de l’État, mais encore une fois, l’impact de l’immigration de masse serait impossible à nier.
Bref, d’une manière générale, il semble évident que le système d’éducation est mis à l’épreuve dans ses capacités d’intégration face à de telles masses d’immigrants, et ça affecte non seulement sa prestation de service, mais surtout sa capacité à transmettre la culture québécoise.
Services sociaux et DPJ
Maintenant, ce sont les services sociaux qui commencent à lancer l’alarme. Dans sa vocation d’aider les plus précaires, ce secteur est en proximité directe avec les nouveaux arrivants, et sont donc aux premières lignes.
On peut évidemment noter l’augmentation massive du recours aux banques alimentaires, dont une bonne part est engendrée par l’afflux de nouveaux arrivants. Sur une note personnelle, j’habite directement en face de l’une d’entre elles ; chaque semaine, je vois la file dans son entièreté de ma fenêtre et il est tout à fait notable qu’une majorité des bénéficiaires viennent d’Afrique ou d’Amérique centrale.
Évidemment, les services sociaux sont en ce moment débordés par d’autres enjeux susmentionnés comme l’itinérance, les drogues, la crise du logement, etc. Tout est lié, et ces enjeux sont tous alimentés par ce même dénominateur commun qu’est l’immigration.
Désormais, ce sont les révélations de Carmant sur l’origine immigrante d’une explosion de signalements à la DPJ qui font les manchettes, ce qui ne devrait pas vraiment surprendre.
La peur de nommer le réel
À peu près tous les problèmes que j’ai mentionnés dans cet article ont une cause bien identifiable : la peur de nommer le réel. En effet, en raison du politiquement correct et du dogme inquisiteur de l’idéologie inclusive, les gens ont l’impression de marcher sur des œufs à chaque fois qu’est mentionnée l’immigration. Par exemple, admettre que l’augmentation drastique des signalements à la DPJ est dû à l’immigration reviendrait à insinuer que les cultures étrangères immigrant sur notre territoire traitent moins bien leurs enfants, ce qui renverrait instantanément à des accusations de racisme. Or, admettre que les cultures et conditions d’existence des gens partout sur terre diffèrent largement n’est qu’une question de gros bon sens. Et comprendre que ces individus viennent parfois de pays pauvres, totalitaires, marqués par l’extrémisme et parfois en situation de guerre, et qu’ils transportent avec eux tout un bagage de traumatismes et, parfois, de mauvais plis, c’est simplement faire preuve de réalisme et de prévoyance. De toute évidence, un afflux massif de telles populations vient avec son lot de problème.
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