Itinérance, tags et poubelles : la réalité d’une métropole en crise

On se promène dans les rues de Montréal et on est surpris par la quantité de déchets partout. Mais aussi par les itinérants qui traînent dans les stations de métro. On aime (parfois) la ville pour son offre culturelle, alimentaire, mais rarement pour ses rues. Montréal fait ressortir le meilleur comme le pire. Quelques réflexions d’un « outsider ».

Quelqu’un de l’extérieur sera surpris à quel point Montréal est une ville grouillante de vie. Une ville anxiogène par moments, où il faut jouer du coude au volant. On y va, lorsqu’on vient de l’extérieur, que par nécessité. Soit pour aller à l’aéroport, magasiner, quoique c’est moins vrai de nos jours avec l’offre en ligne.

Quoiqu’il en soit, Montréal a ses bons côtés, c’est évident. On pense à la quantité de commerces alimentaires abordables et diversifiés, son offre culturelle, et une faune urbaine intéressante. Mais sinon? Le reste est difficile à apprécier. Prenons les stations de métro. Elles ont été construites durant les années 60, à une époque où le béton, le brun et l’orange étaient à la mode.

Or, en 2025, ces stations sont souvent dans un état pitoyable. Plusieurs mériteraient des rénovations, mais les habitants de la ville sont-ils prêts à voir leur train-train interrompu pendant des années? Avec des stations fermées, des détours? De même, la STM a beau avoir affirmé qu’elle ne tolérerait plus le flânage, mais il suffit d’aller au métro Atwater pour constater que des itinérants y dorment encore.

Certains ont même passé les tourniquets pour aller s’étendre sur les quais. L’idée n’est pas d’être intolérant, mais de souhaiter que ces gens trouvent des services adaptés à leur situation. Le Village, reconnu pour sa vie nocturne à une certaine époque, est maintenant un lieu digne d’un film de zombies. On plaint les pauvres employés de commerces qui doivent gérer au quotidien des gens désorganisés.

Montréal est une belle ville, avec une architecture unique. Ou du moins, elle essaie. Le style Nouvelle-France, haussmannien, victorien et même le brutalisme s’y côtoient. Mais elle manque d’amour. Des déchets jonchent les rues, les rats sont partout. On croirait par moments que Montréal prend des airs d’un enfer urbain comme Jakarta.

Le fait que les poubelles mises à la rue soient des sacs sans qu’ils soient dans des conteneurs fait que les animaux peuvent venir les gruger. Et parfois, ce n’est pas joli. Encore une fois, on plaint les éboueurs qui doivent se taper le sale boulot. Dans certains quartiers, les ordures ne sont pas juste sur la rue, mais également sur les murs, les lampadaires.

On marche dans Hochelaga-Maisonneuve, et on constate à quel point une certaine idéologie semble dominer dans ce secteur. Les antifas ont sali presque tous les lampadaires, les murs, les publicités. On y voit des appels à lutter pour les questions de genre. À voir le délire affiché au grand jour, on en vient presque à regretter les anciens marxistes-léninistes. Les graffitis obscènes salissent le paysage urbain, sans qu’il n’y ait aucun talent derrière.

Mais Montréal, c’est aussi l’art, la culture. Ce sont ses murales impressionnantes, qui donnent un peu espoir dans un endroit qui n’en aurait pas beaucoup autrement. C’est aussi ses théâtres, ses musées. Les nationalistes québécois ne doivent pas abandonner Montréal, mais la reconquérir. Le chantier sera ambitieux, difficile. Mais si la métropole du Québec finit par tomber, nous serons les prochains dans nos régions.

Anthony Tremblay

Originaire de La Baie, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Anthony Tremblay a étudié en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke. Curieux de nature et passionné par les enjeux contemporains, il a parcouru le monde, explorant des pays tels que l’Indonésie, la Turquie et la Chine. Ces expériences l’ont marqué et nourrissent aujourd’hui ses réflexions sur la crise du monde moderne, les bouleversements technologiques et l’impact croissant des réseaux sociaux. Fort de son expérience d’enseignement de l’anglais en Chine, Anthony conjugue perspectives locales et internationales dans ses analyses. Il réside actuellement à Sherbrooke, où il partage son quotidien avec ses deux chiens.

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