J.K. Rowling règle ses comptes avec Emma Watson, à sa manière bien tranchante

L’auteure de Harry Potter, J.K. Rowling, a de nouveau pris pour cible l’actrice britannique Emma Watson, la qualifiant d’« ignorante » dans une série de publications en ligne, après une entrevue où la comédienne avait exprimé son affection persistante envers la romancière malgré leurs désaccords profonds sur les questions de genre.

Comme le rapporte la rédaction du National Post, Rowling a écrit que Watson « a si peu d’expérience de la vraie vie qu’elle ignore à quel point elle est ignorante », ajoutant qu’elle ne comprendrait jamais ce que vivent les femmes précarisées. L’écrivaine accuse la star d’Hollywood de s’être engagée « joyeusement » dans un mouvement qu’elle juge destructeur pour les droits des femmes.

Dans son entrevue avec le podcasteur britannique Jay Shetty, Watson avait pourtant adopté un ton conciliant : « C’est mon souhait le plus cher que des gens qui ne partagent pas mon opinion puissent encore m’aimer, et que je puisse continuer à aimer ceux avec qui je ne suis pas d’accord », expliquait-elle. Elle a aussi salué la « gentillesse » et la « constance » de Rowling durant les années Harry Potter, affirmant qu’il lui était impossible « d’effacer » ce lien fondateur.

Mais selon le National Post, ces propos ont été interprétés par Rowling comme un revirement opportuniste. « Je soupçonne qu’elle a remarqué que la condamnation publique à mon égard n’est plus aussi à la mode qu’avant », a-t-elle écrit. Elle a aussi reproché à Watson son ignorance des réalités sociales : « Emma ne se retrouvera sans doute jamais dans un centre d’aide aux victimes de viol financé par l’État, ni dans une cellule partagée avec un violeur qui s’identifie femme. »

Rowling affirme que sa propre expérience de la pauvreté et de la précarité lui permet de comprendre « ce que signifie la destruction des droits des femmes dans laquelle Emma s’est si joyeusement engagée ».

Le National Post rappelle que cette querelle entre Rowling et les acteurs principaux de la saga Harry Potter ne date pas d’hier. Dès 2020, Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson avaient publiquement soutenu la communauté trans. Radcliffe avait déclaré que « les femmes trans sont des femmes », tandis que Watson affirmait : « Les personnes trans sont ce qu’elles disent être et méritent de vivre sans être constamment questionnées. »

Rowling, qui critique depuis plusieurs années ce qu’elle appelle « l’idéologie de l’identité de genre », considère ces prises de position comme une trahison. Elle avait déjà accusé les acteurs d’avoir « ajouté de l’huile sur le feu » au moment où elle recevait des menaces de mort et de viol, tout en lui envoyant des messages d’excuse jugés hypocrites.

La romancière fait également référence à un épisode survenu lors des Bafta Awards de 2022, lorsque Watson, présentée par Rebel Wilson comme une « féministe et une sorcière », avait répondu : « Je suis ici pour toutes les sorcières », semblant murmurer « sauf une », ce qui aurait profondément blessé Rowling.

Dans sa dernière déclaration, Rowling conclut : « Emma a parfaitement le droit de ne pas être d’accord avec moi et d’en parler publiquement — mais j’ai le même droit, et j’ai enfin décidé de l’exercer. »

Radcliffe a récemment confié au magazine The Atlantic qu’il n’a plus aucun contact avec Rowling depuis le début de la controverse.

D’après la rédaction du National Post, cette nouvelle attaque laisse peu d’espoir à une réconciliation entre l’auteure et ses anciens interprètes de la saga magique.

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