La course à la chefferie du Parti conservateur du Canada sera passionnante, car elle oppose deux bons candidats, Pierre Poilievre et Jean Charest. Le premier est issu de l’aile réformiste du parti, qui est plus à droite, tandis que le second provient de la frange progressiste. Jean Charest est le meilleur candidat, et ce, pour trois raisons.
Expérience politique
Jean Charest connaît très bien les rouages de la politique fédérale et québécoise. À Ottawa, il a été ministre dans le gouvernement conservateur1 de Brian Mulroney. Cela lui a permis d’acquérir de l’expérience politique et de se faire connaître du grand public.
Après la débâcle conservatrice lors des élections de 1993 (seulement 2 élus), Jean Charest est devenu le leader du Parti progressiste conservateur. Sous sa gouverne, ce parti a fait élire 20 députés lors du scrutin de 1997. Donc, Jean Charest a réussi à relancer un parti qui était à l’agonie lorsqu’il en a pris les reines.
En 1998, il a fait le saut en politique québécoise. Il fut premier ministre du Québec de 2003 à 2012. Jean Charest est un redoutable débatteur et campaigner et ses trois victoires électorales (2003, 2007 et 2008) le prouvent bien.
Un progressiste conservateur
Le mois dernier, le NPD a annoncé qu’il allait appuyer, lors des votes de confiance, et ainsi permettre au gouvernement Trudeau de gouverner à sa guise jusqu’en 2025. En échange, ce dernier s’engage à mettre en place certaines politiques des socialistes canadiens : des assurances dentaires et de médicaments pancanadiens. Dorénavant, les libéraux de Justin Trudeau vont se camper à gauche du spectre politique canadien.
En conséquence, le centre de l’échiquier politique est disponible pour le Parti conservateur du Canada. S’il veut reprendre le pouvoir en 2025, le PCC doit aller chercher le vote centriste qui se situe dans les banlieues de Toronto. Cet électorat sera séduit par le discours rassembleur et modéré de Jean Charest. Tandis que c’est de la méfiance que les banlieusards torontois vont ressentir face au message polarisant et droitiste de l’élu de l’Ontario.
Ainsi, si le Parti conservateur du Canada veut demeurer dans l’opposition, M. Polivière est le candidat idéal. Par contre, s’il veut battre Justin Trudeau et prendre le pouvoir, Jean Charest est la seule option valide pour lui.
Le retour du Canada sur la scène internationale
Sous la direction de Justin Trudeau, la réputation du Canada sur la scène internationale s’est dégradée. Notre pays n’a pas de bonnes relations avec deux puissances émergentes, la Chine et l’Inde. Le Canada n’est plus un acteur actif sur la scène mondiale. Selon Justin Massie, professeur titulaire de sciences politiques à l’UQUAM et codirecteur du Réseau d’analyse stratégique, « Nous n’avons pas de politique étrangère. Nos gouvernements ont la fâcheuse manie de ne pas vouloir définir nos intérêts ». Le Canada doit redevenir un protagoniste important et constructif à l’international. On va devoir définir une politique étrangère claire et solide.
À Québec, l’ancien premier ministre Jean Charest, a mis en place une politique internationale solide. Selon Stéphane Paquin, Professeur titulaire à l’ÉNAP, « C’est en effet sous la direction d’un premier ministre résolument fédéraliste que la politique internationale du gouvernement québécois a été la plus dynamique. Aucun de ses prédécesseurs n’a participé à autant d’activités à l’étranger que Jean Charest4 ».
Jean Charest à l’étoffe d’un chef d’État et il a une feuille de route solide dans les affaires mondiales. Sous son leadership, notre pays redeviendra un acteur respecté sur la scène internationale. Par exemple, il pourrait jouer un rôle important par l’entremise des Casques bleus de l’ONU, comme ce fut le cas dans le passé.
Le mouvement conservateur canadien est à la croisée des chemins. Le choix d’un nouveau chef sera déterminant pour son avenir. Si les membres conservateurs optent pour Pierre Poilièvre, le PCC conservera sa pureté idéologique. Cependant, cela le condamnera à l’opposition éternelle. Par contre, si Jean Charest devient son chef, le PCC redeviendra une alternative aux libéraux et la porte qui mène au pouvoir sera grande ouverte.
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