Sous René Lévesque et Jacques Parizeau, le Parti québécois était une coalition d’indépendantistes de gauche et de droite. Ces derniers cohabitaient afin de faire avancer le projet phare du PQ. Mais aujourd’hui, le Parti québécois, sous le leadership de PSPP, n’a jamais été aussi à gauche. Ce dernier est clairement un parti étatiste et très écologique sur les enjeux économiques et sociaux. Il est très hostile aux idées et valeurs des libéraux classiques, qu’on peut aussi appeler les conservateurs économiques. Les gens de droite ne se sentent pas les bienvenus dans le navire péquiste. Alors, ils appuient le Parti conservateur du Québec et voteraient non lors d’un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec. Alors, à mes yeux, le PQ devrait recentrer son discours économique afin de séduire une partie des droitistes qui n’est pas opposée au projet d’indépendance.

Les troupes péquistes devraient convaincre les Québécois qu’un Québec souverain serait viable sur le plan économique et préconiser l’exploitation des ressources naturelles serait un bon début. Le Québec pourrait devenir une province riche et prospère s’il acceptait d’exploiter ses richesses naturelles. Un petit pays comme la Norvège l’a fait et il est un État riche et viable économiquement. PSPP devrait promouvoir un tel discours afin de convaincre les conservateurs québécois du bien fondé de son projet de pays.

Les gens issus de la droite comme Dominic Maurais ne sont pas défavorables au projet d’indépendance. Ils veulent que le Québec devienne un endroit florissant et en bonne santé financière. Alors, le PQ doit mettre l’accent sur l’économie dans son discours afin de persuader les gens du PCQ de soutenir le camp du OUI lors d’un éventuel référendum. Pour y arriver, le chef du PQ devra aussi se recentrer et intégrer à son programme certaines idées de la droite libérale classique.

Par exemple, le capitalisme de connivence pratiqué par l’État québécois doit cesser. C’est-à-dire accorder des subventions à des multinationales pour des projets qui sont voués à l’échec comme la Gaspésia, le projet de cimenterie McInnis et Northvolt. C’est une politique économique inefficace qui a coûté cher aux Québécois.

Je pense que l’État québécois devrait s’assurer que l’environnement économique québécois soit le plus ouvert à l’innovation et aux investissements. Pour y arriver, le Québec doit couper dans les subventions aux entreprises, baisser leur fardeau fiscal et couper dans la réglementation. Grâce à cela, notre province deviendrait plus concurrentielle, riche et prospère. Alors, les électeurs conservateurs québécois seraient peut-être enclins à soutenir le PQ si ce dernier préconisait un désengagement de l’État dans l’économie. De plus, les troupes péquistes pourraient ouvrir la porte à d’autres mesures de droite comme une bonne gestion des finances publiques, une baisse du fardeau fiscal des Québécois et mettre en place un système de santé mixte public privé.

Le Parti québécois est en première position dans les sondages. Il a de bonnes chances de prendre le pouvoir en 2026. Lors de la prochaine campagne électorale, le chef du PQ devrait promettre une bonne gestion de la province de Québec lors de son premier mandat avec une gouvernance audacieuse. Comme cela, il convaincrait les Québécois, mais surtout les électeurs de droite, que le Québec est prêt à devenir indépendant. Les Québécois accorderaient probablement au PQ un deuxième mandat. Alors, le gouvernement Plamondon déclencherait un référendum sur l’indépendance du Québec. Dans ce scénario, Paul St-Pierre Plamondon dirigerait le camp du OUI avec Éric Duhaime et le PCQ lors de ce référendum.

Pour conclure, si le chef du PQ refuse de tendre la main à la droite québécoise, son projet de pays est voué à l’échec. Il serait dommage que l’obsession étatiste de PSPP soit le gros obstacle à la création d’un Québec indépendant. Je crois que le Parti québécois aura une grande réflexion à faire avant le prochain rendez-vous électoral. L’avenir de son projet de pays sera en jeux. Aura-t-il la capacité de rassembler les Québécois et de leur ouvrir la route vers leur destinée. Seul le temps nous le dira.

Simon Leduc

Ancien éditeur en chef du Prince Arthur Herald et ex-blogueur au Huffington Post Québec. Chroniqueur pour le journal Contrepoids et blogueur.

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